On va pas se mentir, c'est un habitat martien plutôt confortable (mais où sont les manettes de jeu ?)© NASA
On va pas se mentir, c'est un habitat martien plutôt confortable (mais où sont les manettes de jeu ?)© NASA

Quatre participants sont entrés ce lundi dans leur « habitat martien » pour une première mission de 378 jours, dans le projet CHAPEA de la NASA. Cet habitat imprimé en 3D permettra en partie d'étudier le déroulement de missions très longues sur la planète rouge, avec en priorité un volet sur la santé et la nutrition.

C'est aussi un jeu de rôle grandeur nature…

Histoire de loft

« ICI LA VOIX ». Ah non, pardon, ce n'est pas la nouvelle saison de Secret Story, cette fois, le loft est plus sérieux. Pas beaucoup moins grand, notez bien : 160 mètres carrés pour vivre à quatre durant un an, même si ce n'est pas un luxe indécent, pour quelque chose qui se veut représentatif d'une mission spatiale, c'est tout de même plutôt confortable !

La NASA a fait entrer hier les quatre participants de la première mission CHAPEA (pour Crew Health and Performance Exploration Analog) dans leur simulation, et a refermé la porte derrière eux… pour 378 jours de mission ! Un isolement volontaire, non pas pour échapper à BFM TV, mais pour étudier les conditions de vie sur le long terme dans un habitat martien simulé. Deux autres missions auront lieu d'ici 2026.

Impression d'un mur de CHAPEA © NASA
Impression d'un mur de CHAPEA © NASA

Viens, on s'enferme

L'habitat dans lequel ils sont entrés est réparti entre deux sections particulières, le lieu de vie et celui dédié au travail ainsi qu'aux communications. Kelly Halston (commandante), Ross Brockwell (ingénieur de vol), Nathan Jones (médecin, officier médical) et Anca Celariu (Dr en Microbiologie, officier scientifique) vont vivre isolés du monde réel, avec des missions particulières centrées sur leur santé physique et mentale, ainsi que sur leur nutrition, avec tout un important volet de recherches sur la nourriture que propose la NASA à ses astronautes et sur ce qu'ils réussissent à faire pousser eux-mêmes dans leur installation.

Les communications sont retardées comme s'ils étaient sur Mars, leur matériel disponible est limité et ils devront se débrouiller sauf urgence vitale (ça reste une simulation). Il y a également une annexe qui leur permet de « sortir » de leur station… En scaphandre, bien entendu, et dans un environnement contrôlé, pas question de sortie Burger King. L'ensemble de l'expérience se tient dans un hangar au centre spatial Johnson à Houston (Texas).

Tout est prévu, mais on espère qu'ils ont une bonne machine à laver quand même © NASA

Le public a voté, tu sors en scaphandre

Le grand habitat qui leur servira de base pour cette année de mission a été imprimé en 3D par une machine utilisant comme matériau de base une mixture à partir de sol martien simulé, ce qui aide, en théorie, à rapprocher simulation et réalité. Il n'empêche que cette expérience, si elle donnera des données utiles pour l'agence américaine, reste bien éloignée d'un véritable voyage sur Mars. Déjà, il ne prend pas en compte le voyage (ce ne sera pas dans un appartement de 160 m²…), ni ses conditions avec au minimum six mois aller, et autant pour le retour, sans oublier le sport, le traitement anti-radiations sur le long terme ou l'atterrissage risqué sur Mars.

D'autre part, les conditions dans le hangar de Houston ne sont pas aussi radicales que sur la planète rouge. Certes, Dallas et son univers impitoyable ne sont pas bien loin, mais on n'atteint pas les conditions de chauffage, de production d'électricité ou d'étanchéité des parois nécessaires là-bas. Sans oublier qu'en cas de véritable problème, une extraction est toujours possible (il y a même deux remplaçants désignés). Le jeu de rôle à Houston, même s'il est exigeant, est toujours plus confortable.

Source : youtube