Tout feu tout flammes pour le décollage de la mission Chandrayaan-3. Crédits ISRO
Tout feu tout flammes pour le décollage de la mission Chandrayaan-3. Crédits ISRO

Quatre ans après l'échec de l'alunisseur Vikram au cours de sa descente vers la surface, l'Inde tente à nouveau sa chance. Chandrayaan-3 a décollé ce vendredi 14 juillet et l'agence nationale (l'ISRO) a réussi son tir de la fusée GSLV Mk 3. À présent, tous les regards sont tournés vers la surface lunaire… Réponse le 23 août.

Il y aura toute une suite d'étapes à réussir d'ici là !

Un décollage réussi…

Ce 14 juillet à 11h05 (Paris), le Premier ministre indien Narendra Modi était à Paris, en tant qu'invité d'honneur de la présidence française. Mais de nombreux Indiens, eux, regardaient vers le ciel et non vers le défilé, à l'occasion du décollage très attendu de la fusée GSLV Mk 3 et de la mission lunaire Chandrayaan-3.

Le site du centre spatial Satish Dhawan a tremblé lorsque la fusée a allumé ses deux grands boosters à poudre, avant que la fusée ne gagne de l'altitude pour tourner rapidement au-dessus de l'océan Indien et gagne de la vitesse.

Le lanceur de 43 mètres de haut, le plus puissant de l'arsenal indien, a réussi sa mission en à peine plus de 16 minutes, larguant la mission Chandrayaan-3 sur une orbite de transfert géostationnaire sous les applaudissement de la salle de contrôle. Dans une première phase, l'atterrisseur lunaire devra (avec un module de propulsion de 2 tonnes) augmenter de lui-même son altitude opérationnelle afin d'entrer en orbite lunaire le 5 août prochain.

Le trajet complexe mais économe de la mission Chandrayaan-3. Crédits ISRO
Le trajet complexe mais économe de la mission Chandrayaan-3. Crédits ISRO

… pour une revanche sur 2019 !

Quelques heures après le décollage, après une première prise de contact réussie, les premières manœuvres ont déjà eu lieu avec succès. Une fois en orbite lunaire, il faudra encore affiner les paramètres orbitaux pour viser le site d'atterrissage situé dans le sud de la face visible à 69 degrés de latitude, mais pas exactement au pôle Sud (contrairement à ce que certains écrivent).

La manœuvre finale et la tentative d'atterrissage sont prévus le 23 août pour l'instant, si toutefois les équipes gardent d'ici là confiance dans leurs systèmes, en particulier le logiciel de vol, les communications et la propulsion. L'atterrisseur est nommé Vikram et le petit rover à six roues qu'il transporte en son sein est Pragyan, les mêmes noms que lors de la mission précédente, qui s'était écrasée lors de sa tentative pour se poser en septembre 2019 à cause d'un problème logiciel.

L'atterrisseur Vikram et son étage de transfert lors de leur préparation. Crédits ISRO

Des améliorations et beaucoup d'espoir

Avec 1 726 kilos sur la balance, le nouvel exemplaire de Vikram a été considérablement renforcé pour être capable de survivre à un atterrissage plus « rude » que prévu. Ses réservoirs ont aussi été agrandis pour disposer d'une plus grande marge lors du freinage… Tandis qu'une attention toute particulière a porté sur le logiciel de contrôle de vol et la fusion des données des différents capteurs lors de la phase finale de la descente. L'Inde a de grands espoirs sur Chandrayaan-3, dont l'atterrisseur embarque trois expériences scientifiques (dont un sismomètre de précision) et le rover deux autres afin de caractériser le sol lunaire. Vivement la tentative !