La semaine dernière, le monde découvrait pour la première fois l'image d'un trou noir capturée grâce au réseau de huit télescopes des équipes de l'Event Horizon Telescope (EHT). Une première historique qui permet de braquer un peu plus les projecteurs sur la recherche scientifique en matière de trous noirs et d'ondes gravitationnelles, causées par leur collision.
C'est justement le domaine premier d'expertise du Laser Interferometer Gravitational-Wave Observatory (LIGO). Aidé par l'importante contribution de trois Lauréats du prix Nobel 2017 consacrés à la chasse aux ondes gravitationnelles, le LIGO récolte depuis quelques semaines les fruits d'un travail de longue haleine. Pour continuer sur cette voie, l'observatoire pourrait tirer profit d'une initiative lancée par l'Université de Virginie occidentale. Au travers d'un programme baptisé Project BlackHoles@Home, l'établissement enjoint les passionnés d'astrophysique à céder une portion de la puissance de calcul de leur ordinateur pour aider aux recherches.
C'est pour la science, merci d'avance
Car si les observations croissantes du LIGO permettent d'obtenir des données relatives aux trous noirs et aux ondes gravitationnelles, l'analyse de la quantité, parfois colossale, d'informations véhiculées par ces ondes prend du temps et nécessite une puissance de calcul fort copieuse. L'idée est donc de mettre à contribution les ordinateurs d'internautes volontaires, en reprenant le principe de calcul distribué pour l'appliquer à un effort scientifique majeur.Un postulat appuyé par Zachariah Etienne, professeur assistant à l'Université de Virginie occidentale. Dans un communiqué, l'intéressé décrit la situation en ces termes : « Nos détecteurs d'ondes gravitationnelles deviennent de plus en plus sensibles, nous devrons redoubler d'efforts pour comprendre toute l'information renfermée dans les ondes gravitationnelles générées lorsque des trous noirs binaires entrent en collision ».
« Nous nous tournons vers le grand public pour nous aider dans ces efforts, qui consistent à générer un nombre sans précédent de simulations auto-consistantes de ces collisions extrêmement puissantes », a-t-il ajouté. « Ce sera vraiment un effort inclusif, et nous espérons pouvoir intéresser la prochaine génération de scientifiques au domaine en pleine croissance qu'est l'astrophysique propre aux ondes gravitationnelles », conclue-t-il.
Une expérience collaborative bientôt accessible aux volontaires
Consultable en ligne sur le site BlackHole@Home, l'état d'avancement du projet sera partagé au public de manière régulière, promettent les responsables de initiative. L'équipe de Zachariah Etienne est actuellement en train de créer le logiciel qui permettra aux internautes de consacrer une part de la puissance de leur machine à l'Université de Virginie occidentale et au LIGO. Ce logiciel devrait être prêt à être lancé plus tard dans l'année, a-t-il été précisé.Par le passé, le principe de calcul distribué avait déjà été employé par Folding@Home et d'autres projets similaires, précise Digital Trends. Contrairement à BlackHole@Home, qui se focalise sur les phénomènes spatiaux, Folding@Home se concentrait pour sa part sur la recherche médicale. Il avait, fut un temps, été soutenu par Google ainsi que Sony, notamment au travers de ses PlayStation 3.