Pour le premier ministre japonais Shinzō Abe, le Japon doit renforcer sa force de « défense contre espace ». L'homme a affirmé, jeudi 19 septembre que l'Air Self-Defense Force (ASDF), l'armée de l'air japonaise, pourrait évoluer vers une « Air and Space Self-Defense Force ».
Ce programme, qui devrait être initié en 2020, doit compter 70 personnes à ses débuts.
Plus un rêve pour le Japon
Le programme spatial japonais doit commencer en avril 2020. D'après Shinzō Abe, qui s'est exprimé lors d'une conférence annuelle réunissant 180 des officiers les plus gradés de l'ASDF, celui-ci n'est « plus un rêve » pour le Japon, qui doit être en mesure de se défendre contre les menaces venues de l'espace. Les 70 personnes formées pour les débuts de cet « ASSDF » seront affectées à la surveillance d'interférences radio, à la localisation de débris spatiaux et de satellites étrangers, qui pourraient être nuisibles, voire dangereux pour les satellites de surveillance nippons. Lors du meeting, le premier ministre a également pointé du doigt le développement du programme de missiles de son voisin nord-coréen. Il y a quelques semaines, et bien qu'ils n'aient pas survolé directement le Japon, la Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques en mer du Japon, notamment pour protester contre la politique extérieure américaine.En outre, il est également probable que cette nouvelle intention du Japon de renforcer son secteur aérospatial vise à développer de nouvelles technologies, afin de devenir un concurrent sérieux dans la course à l'espace.
ASDF et article 9
Pour financer ce programme, le premier ministre japonais a demandé la somme de 52,4 milliards de yens (445 millions d'euros) sur le budget 2020. Outre l'obstacle financier, la création de cette nouvelle force se heurte à un problème d'ordre constitutionnel. Au Japon, et depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il est anticonstitutionnel de faire la guerre, le très controversé article 9 prévoyant : « Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l'ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ou à la menace, ou à l'usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux. Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre ».Shinzō Abe, qui souhaite un amendement de cet article, n'a pas évoqué ce point. Mais le premier ministre a déclaré vouloir clarifier la statut de l'ASDF et la force de défense spatiale à venir, afin que cette armée de l'air ne soit pas considérée comme « anticonstitutionnelle ». Un an auparavant, il a appelé directement à modifier la constitution, souhaitant « créer un environnement dans lequel les personnes de l'ASDF pourraient faire leur devoir avec une grande fierté ». Que ce soit pour se défendre ou non, les initiatives en faveur de l'armée sont toujours impopulaires au Japon. En 2016, la modification de la Constitution autorisant le pays à assister militairement un allié dans un conflit à l'étranger a fait couler beaucoup d'encre.
Source : Japan Today