Le Japon veut renforcer sa force de "défense contre espace"

Benoît Théry
Publié le 23 septembre 2019 à 13h44
Japon Espace
© YuiKimiya

Pour le premier ministre japonais Shinzō Abe, le Japon doit renforcer sa force de « défense contre espace ». L'homme a affirmé, jeudi 19 septembre que l'Air Self-Defense Force (ASDF), l'armée de l'air japonaise, pourrait évoluer vers une « Air and Space Self-Defense Force ».

Ce programme, qui devrait être initié en 2020, doit compter 70 personnes à ses débuts.

Plus un rêve pour le Japon

Le programme spatial japonais doit commencer en avril 2020. D'après Shinzō Abe, qui s'est exprimé lors d'une conférence annuelle réunissant 180 des officiers les plus gradés de l'ASDF, celui-ci n'est « plus un rêve » pour le Japon, qui doit être en mesure de se défendre contre les menaces venues de l'espace. Les 70 personnes formées pour les débuts de cet « ASSDF » seront affectées à la surveillance d'interférences radio, à la localisation de débris spatiaux et de satellites étrangers, qui pourraient être nuisibles, voire dangereux pour les satellites de surveillance nippons. Lors du meeting, le premier ministre a également pointé du doigt le développement du programme de missiles de son voisin nord-coréen. Il y a quelques semaines, et bien qu'ils n'aient pas survolé directement le Japon, la Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques en mer du Japon, notamment pour protester contre la politique extérieure américaine.

En outre, il est également probable que cette nouvelle intention du Japon de renforcer son secteur aérospatial vise à développer de nouvelles technologies, afin de devenir un concurrent sérieux dans la course à l'espace.

ASDF et article 9

Pour financer ce programme, le premier ministre japonais a demandé la somme de 52,4 milliards de yens (445 millions d'euros) sur le budget 2020. Outre l'obstacle financier, la création de cette nouvelle force se heurte à un problème d'ordre constitutionnel. Au Japon, et depuis la fin de la seconde guerre mondiale, il est anticonstitutionnel de faire la guerre, le très controversé article 9 prévoyant : « Aspirant sincèrement à une paix internationale fondée sur la justice et l'ordre, le peuple japonais renonce à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ou à la menace, ou à l'usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux. Pour atteindre le but fixé au paragraphe précédent, il ne sera jamais maintenu de forces terrestres, navales et aériennes, ou autre potentiel de guerre ».

Shinzō Abe, qui souhaite un amendement de cet article, n'a pas évoqué ce point. Mais le premier ministre a déclaré vouloir clarifier la statut de l'ASDF et la force de défense spatiale à venir, afin que cette armée de l'air ne soit pas considérée comme « anticonstitutionnelle ». Un an auparavant, il a appelé directement à modifier la constitution, souhaitant « créer un environnement dans lequel les personnes de l'ASDF pourraient faire leur devoir avec une grande fierté ». Que ce soit pour se défendre ou non, les initiatives en faveur de l'armée sont toujours impopulaires au Japon. En 2016, la modification de la Constitution autorisant le pays à assister militairement un allié dans un conflit à l'étranger a fait couler beaucoup d'encre.

Source : Japan Today
Benoît Théry
Par Benoît Théry

Je veux tout savoir, et même le reste. Je me passionne pour le digital painting, la 3D, la plongée, l'artisanat, les fêtes médiévales... Du coup, j'ai toujours des apprentissages sur le feu. Actuellement, j'apprends à sourire sur mes photos de profil.

Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (9)
djill

Bonjour, peut-on un peu élaborer sur les événements qui sont entrain de se produire? Énormément de nation on décidé de créer une force de l’espace, quel en est la stratégie globale? Pour quelle raison? Pourquoi maintenant?

Maga83

Le titre est explicite… le Japon en veut au soleil, aux étoiles et aux météorites…

Google trad est ton ennemi…

Fulmlmetal

c’est simple, de nos jours l’espace est devenu un lieu très stratégqiue. Il y a les sat de communications militaire, les GPS, les sat d’observation, les sat d’écoute radio, et bientot des sat anti missile intercontinental.
ces sat sont devenus des outils indispensables pour les armées. Or de spays (Russie, chine, probablement USA) ont déja réalisé des missions de sat suicide ou espions, qui s’approche de sat ennemi pour les analyser, les écouter, les perturber, ou les détruire. Il devient donc indispensable de les proteger.
Idem, à n’en pas douter, tot ou tard des sat en orbites disposeront de missiles de destruction ou d’arme laser pour des objectifs au sol. L’espace est donc devenu un nouveau domaine stratégique militaire important et qui le devient de plus en plus à l’avenir.

Mrpolnar

Et les Klingons? Si ils décident d’attaquer, on est foutus.

Sinic

Laissez Google Trad tranquille, il n’y est pour rien. Un missile “sol-air”, ce n’est pas un missile lancé par de la terre pour tuer des atomes d’hydrogène…

Et puis, “Défense contre espace” sonne tout de même mieux que “Défense contre missiles, satellites, débris spatiaux et tout ce qui traîne dans l’air”.

Maga83

Je sais pas moi… défense contre espace… un titre présomptueux, pour le moins, non ?

Si les humains étaient capables de détruire toutes choses dans l’univers… nous marcherions sur Mars.

Reformuler le titre… et un bon commencement et rester humble :stuck_out_tongue:

carinae

@Maga83 “nous marcherions sur Mars” --> ou pas puisqu’on a tout détruit dans l’Univers ! :slight_smile:

Maga83

Certes…

gromickou

Lisez le livre de William tompkins ou Michael E Salla , vous comprendrez POURQUOI

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles