La mission collaborative entre l'ESA et Roscosmos (Russie) doit décoller l'été prochain pour la surface de Mars.
L'atterrisseur et le petit robot sont presque prêts, mais un doute subsiste concernant les parachutes, qui vont démarrer leurs derniers essais.
Il n'y a plus qu'à...
C'est la dernière ligne droite. L'atterrisseur russe (Kazachok de son petit nom) a passé différents tests ces derniers mois, et le petit robot Rosalind Franklin de l'ESA est déjà replié. Leur mission vers la surface de Mars, second volet de l'aventure ExoMars, est en préparation depuis plus de six ans. Ils sont d'ailleurs attendus sur place par l'orbiteur ExoMars TGO, la sonde la plus imposante actuellement en orbite de la planète rouge... Mais la décision d'envoyer la mission repose sur les résultats des tests des parachutes, qui ont démarré au sol et vont se prolonger début 2020 avec des essais critiques en vol.Freiner à travers l'atmosphère martienne
La descente vers la surface de Mars est un exercice complexe, que seule la NASA est parvenue à maîtriser ces dernières décennies. Pour réussir à se poser en douceur, la mission ExoMars utilisera d'abord un bouclier thermique, qui freinera l'appareil dans les hautes couches de l'atmosphère, avant de le larguer, et de déployer un premier parachute de 15 mètres de diamètre à vitesse supersonique. Lorsque ce dernier aura suffisamment freiné le véhicule, un second parachute de 35 mètres de diamètre, le plus grand jamais déployé sur une mission martienne, prendra le relais jusqu'à 1 km de la surface. La phase d'approche et de freinage terminale sera quant à elle gérée par de petits propulseurs.Problème : lors d'un test (sur Terre) au mois de mai, les deux parachutes principaux se sont déchirés lors de leur extraction. Et rebelote en juillet avec le plus imposant des deux, malgré un changement de design du système...
Quatre mois pour tout valider
Après une dernière modification, les deux systèmes de parachutes ont été envoyés aux USA en Oregon, où ils vont être testés en vol au premier trimestre 2020. Aidés par les ingénieurs du laboratoire JPL (celui qui s'occupe des atterrisseurs martiens de la NASA), les équipes d'ExoMars vont une nouvelle fois soumettre les systèmes de parachutes à des largages en février et mars prochain. Un comité devra alors prendre la difficile décision d'envoyer ou non la mission vers Mars : c'est le dernier moment pour intégrer les parachutes sur le véhicule à Cannes avant qu'il soit envoyé à Baïkonour pour un décollage à partir du 26 juillet prochain.Si le système n'est pas validé et doit être redessiné, atterrisseur et rover seront stockés durant deux ans en attendant la prochaine fenêtre de tir vers Mars à l'automne 2022. La facture augmenterait alors de plusieurs dizaines de millions de dollars. Mais atterrir en sécurité sur la planète rouge a-t-il un prix ?
Source : ScienceMag