La « Radcliffe Wave », un gigantesque nuage de gaz en forme de vague, a été officiellement identifiée grâce aux données du télescope cartographe Gaia. Une véritable aubaine.
Plein gaz
Nommée en l'honneur du Radcliffe Institute of Advanced Study par les scientifiques qui l'ont découverte, cette « vague » est la plus grande nurserie d'étoile formellement identifiée au sein de notre galaxie, la Voie Lactée. Pensez donc, un nuage de gaz qui s'étend sur 9 000 années lumières de distance, large de 400, et qui oscille jusqu'à 500 années lumières au-dessus et en-dessous de notre plan galactique. S'il était déjà connu sur Terre, les astrophysiciens ne disposaient pas, jusqu'ici des bonnes données concernant sa forme et les distances en jeu, ce qui faussait complètement la perception de ce nuage.Sous nos yeux
« Ce que nous avons observé est la plus grande structure cohérente de gaz connue dans la galaxie, organisée non pas en un anneau mais en un seul filament massif, ondulant et fin. Notre Soleil se trouve à seulement 500 années lumières de la Radcliffe Wave à son point le plus proche. C'était juste devant nos yeux tout ce temps, mais nous ne pouvions pas le voir », décrit João Alves, le premier auteur de l'étude. Les implications de cette découverte sont importantes, puisque selon Alyssa Goodman (professeure au Radcliffe Institute), cela pourrait conduire à repenser une partie de la structure 3D de notre galaxie.Les scientifiques chercheront notamment la cause de cette étonnante forme de vague.
L'échelle de la Galaxie
Bottin galactique
La confirmation de cette structure a été permise par le catalogue d'étoiles DR2 fourni par le télescope orbital de l'ESA Gaia. En position depuis début 2014, ce dernier cartographie toutes les étoiles visibles autour de notre Système Solaire, les classe selon leur luminosité et leur position, et tente d'établir leur mouvement dans le ciel. Son catalogue DR2 contient déjà 1,7 milliards (oui, oui, milliards) de positions d'étoiles dont 1,3 milliards de déplacements, et même s'il est publié depuis 2018 la communauté scientifique n'a pour le moment qu'effleuré le potentiel de ces données... Qui continuent de s'accumuler.Les chiffres devraient d'ailleurs exploser fin 2020 avec la publication du catalogue DR3.
Source : Cosmos