La NASA a sélectionné l'entreprise de Elon Musk pour accompagner un nombre indéfini de missions sur les douze prochaines années.
Dragon XL pourra ainsi embarquer environ cinq tonnes de fret autour de la Lune.
Annonce surprise
La NASA, dans sa sélection de multiples industriels pour son nouveau programme lunaire Artemis, avait publié un appel d'offre en août dernier pour un véhicule cargo capable d'embarquer au moins 3,4 tonnes de cargo pressurisé et 1 tonne de matériel non pressurisé vers sa future station Gateway en orbite autour de la Lune.Éclipsée médiatiquement par les propositions de modules lunaires habités au cours de l'automne, cette sélection a son premier gagnant : SpaceX. La NASA s'est engagée avec l'industriel pour un minimum de deux missions, et un maximum de 7 milliards de dollars sur 12 ans de contrat et 15 ans d'exploitation. D'autres fournisseurs pourront être choisis plus tard, mais pour l'instant Dragon XL est le seul véhicule qui rejoindra la station Gateway. Par ailleurs, il servira sur place de véritable « extension de la station » avec la possibilité d'agir comme un laboratoire temporaire.
Une minute, Dragon XL ?
C'est la véritable surprise de cette annonce, car SpaceX n'avait pas dévoilé jusqu'ici de véhicule capable de répondre à une telle sollicitation, à l'exception de son grand vaisseau Starship, qui en a le potentiel sur le papier, mais dont le développement reste indépendant. Ce sera donc Dragon XL, une version allongée et non réutilisable de la capsule cargo de SpaceX, capable d'aller s'amarrer automatiquement à la station et d'y rester jusqu'à un an avant de repartir pour évacuer les « poubelles » de la Gateway.Pour son décollage, c'est bien sûr Falcon Heavy qui sera mise à contribution. G. Shotwell, directrice opérationnelle de SpaceX, a déclaré : « À travers notre partenariat avec la NASA, SpaceX a livré des expériences scientifiques et du matériel indispensable à la Station Spatiale Internationale depuis 2012, et nous sommes honorés de continuer ce travail au-delà de l'orbite terrestre en transportant du matériel pour Artemis jusqu'à la Gateway ».
De l'engagement
Cette annonce vient rappeler que la NASA compte toujours mettre en place la station Gateway : ces dernières semaines, des messages contradictoires sont apparus, notamment depuis que Douglas Loverro, le directeur des missions habitées, a déclaré que l'agence envisageait de se passer de la Gateway pour pouvoir respecter l'agenda politique et se poser sur la Lune au plus tôt.Si elle n'est donc plus sur le « chemin le plus rapide » pour aller fouler la Lune, la station de la NASA est toujours d'actualité. En 2019, Maxar et Northrop Grumman avaient bénéficié des deux premiers contrats pour les modules de la station : à présent, on sait comment elle sera ravitaillée. Pour la suite, il faudra être patients...
Source : Space Flight Now