La mission OSIRIS-REx de la NASA se prépare pour la collecte d'échantillons prévue en août, avec une première descente jusqu'à 65 m de la surface. L'opération est un succès, mais les équipes restent prudentes.
Répétition générale
« Je peux vous confirmer que surveiller son véhicule spatial à 240 millions de kilomètres et à 5 octets/seconde, c'est stressant ! », expliquait dernièrement Dante Lauretta, le responsable de la mission, sur Twitter.Ce test, qui était une répétition générale de la descente qui permettra d'aller collecter des échantillons à la surface du petit astéroïde Bennu, a eu lieu dans la nuit du 14 au 15 avril, et s'est déroulé sans anicroche. La sonde OSIRIS-REx s'est parfaitement comportée, et a enregistré des données durant toute la descente, que les équipes scientifiques comme celles du pilotage de la sonde vont pouvoir étudier. Il faut rester prudents.
Entrainement difficile, collecte facile...
La manœuvre a duré quatre heures et a commencé lorsque les équipes, basées à Boulder (Colorado), au centre spatial Goddard (Maryland) et en télétravail depuis la Californie et le Texas, ont commandé à OSIRIS-REx de freiner et de quitter son orbite à 1 km d'altitude au-dessus de l'astéroïde Bennu. Ce dernier ne faisant que 492 m de diamètre, tout se déroule très lentement.Au cours de sa descente, le véhicule a utilisé une navigation par analyse d'images, comparant la position des rochers et du terrain par rapport à ses données pré-enregistrées. Si son ordinateur de bord détectait une déviation par rapport au « corridor » il pouvait prendre de lui-même la décision de remonter. À 125 m d'altitude, OSIRIS-REx a freiné une dernière fois, avant de s'autoriser neuf minutes de chute libre et de rallumer son moteur pour s'éloigner en toute sécurité. Pendant tout ce temps il n'est descendu que de 60 m !
Wanted to share my closest view yet of asteroid Bennu from yesterday's rehearsal!
— NASA's OSIRIS-REx (@OSIRISREx) April 15, 2020
This series of images was captured during the 10-minute span between the Checkpoint burn, ~394 ft (120 m) above the surface, and the back-away burn, which occurred ~213 ft (65 m) above the surface. pic.twitter.com/j0yjPZnOKX
Prête pour le mois d'août ?
Il y aura une seconde répétition générale en juin (qui amènera cette fois la sonde à seulement 25 m du sol), mais pour le moment, les équipes sont très heureuses des résultats préliminaires. La sonde s'est bien comportée pour cette manœuvre qui l'a amenée bien plus proche de la surface que ses « rase-mottes » précédents...Mais la collecte de quelques centaines de grammes de matière sur le site Nightingale restera la manœuvre la plus complexe et la plus dangereuse de la mission. Même s'il descend avec son instrument TagSam en avant et qu'il relève ses panneaux solaires dans une position particulière, le véhicule ne devra pas percuter la surface (ou pire, se coucher dessus). Il s'agira au contraire de délicatement poser le réceptacle de TagSam, d'actionner la collecte et de repartir le plus vite possible...
Source : Space Flight Now