La sonde OSIRIS-REx s'entraine avant de se poser sur l'astéroïde Bennu

Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender, Spécialiste espace.
Publié le 17 avril 2020 à 14h30
OSIRIS-REx TagSam Descente Bennu Astéroïde
Vue plongeante sur Bennu grâce à l'instrument TagSam. © NASA/Goddard/University of Arizona

La mission OSIRIS-REx de la NASA se prépare pour la collecte d'échantillons prévue en août, avec une première descente jusqu'à 65 m de la surface. L'opération est un succès, mais les équipes restent prudentes.

Répétition générale

« Je peux vous confirmer que surveiller son véhicule spatial à 240 millions de kilomètres et à 5 octets/seconde, c'est stressant ! », expliquait dernièrement Dante Lauretta, le responsable de la mission, sur Twitter.

Ce test, qui était une répétition générale de la descente qui permettra d'aller collecter des échantillons à la surface du petit astéroïde Bennu, a eu lieu dans la nuit du 14 au 15 avril, et s'est déroulé sans anicroche. La sonde OSIRIS-REx s'est parfaitement comportée, et a enregistré des données durant toute la descente, que les équipes scientifiques comme celles du pilotage de la sonde vont pouvoir étudier. Il faut rester prudents.


Entrainement difficile, collecte facile...

La manœuvre a duré quatre heures et a commencé lorsque les équipes, basées à Boulder (Colorado), au centre spatial Goddard (Maryland) et en télétravail depuis la Californie et le Texas, ont commandé à OSIRIS-REx de freiner et de quitter son orbite à 1 km d'altitude au-dessus de l'astéroïde Bennu. Ce dernier ne faisant que 492 m de diamètre, tout se déroule très lentement.

Au cours de sa descente, le véhicule a utilisé une navigation par analyse d'images, comparant la position des rochers et du terrain par rapport à ses données pré-enregistrées. Si son ordinateur de bord détectait une déviation par rapport au « corridor » il pouvait prendre de lui-même la décision de remonter. À 125 m d'altitude, OSIRIS-REx a freiné une dernière fois, avant de s'autoriser neuf minutes de chute libre et de rallumer son moteur pour s'éloigner en toute sécurité. Pendant tout ce temps il n'est descendu que de 60 m !



Prête pour le mois d'août ?

Il y aura une seconde répétition générale en juin (qui amènera cette fois la sonde à seulement 25 m du sol), mais pour le moment, les équipes sont très heureuses des résultats préliminaires. La sonde s'est bien comportée pour cette manœuvre qui l'a amenée bien plus proche de la surface que ses « rase-mottes » précédents...

Mais la collecte de quelques centaines de grammes de matière sur le site Nightingale restera la manœuvre la plus complexe et la plus dangereuse de la mission. Même s'il descend avec son instrument TagSam en avant et qu'il relève ses panneaux solaires dans une position particulière, le véhicule ne devra pas percuter la surface (ou pire, se coucher dessus). Il s'agira au contraire de délicatement poser le réceptacle de TagSam, d'actionner la collecte et de repartir le plus vite possible...

Source : Space Flight Now
Eric Bottlaender
Par Eric Bottlaender
Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (6)
Gus_71

« Je peux vous confirmer que surveiller son véhicule spatial à 240 millions de kilomètres et à 5 octets/seconde, c’est stressant ! » :
Ça se comprend largement !!

Fulmlmetal

Etrange que le débit soit si bas. D’autres sondes aussi et plus lointaines transmettent plus rapidement.
D’un point de vu général, une transmission optique par laser (comme pour les Starlink) en longue distance est elle une chose envisageable à l’avenir ? en théorie il n’y aurait aucune perte dans l’espace ? faut juste un bon telescope pour la réception

ebottlaender

Oui et oui ! Je pense par contre que l’orientation de la sonde pendant sa descente fait que son antenne principale n’est pas dirigée vers la Terre ce qui limite sensiblement le débit : on ne fait passer qu’une petite télémesure en mode « broadcast ».
La com laser a été testée autour de la Terre plusieurs fois et est utilisée avec succès régulièrement sur certaines unités de Copernicus. Il faut encore passer le pas pour les missions planétaires.

Gus_71

N’empêche que cette mission est « extra ordinaire », et, personnellement, me fait rêver !

Element_n90

Donc cette mission (US) consiste à faire ce qu’on fait les Japonais précédemment…

ebottlaender

Elles ont été développées au même moment… Et les astéroïdes en question ne sont pas les mêmes. Et la méthode de collecte est différente.
Surtout, ça n’est pas parce que les japonais ramènent des échantillons d’un astéroïde que c’est bon, on n’a plus rien à apprendre de ces corps célestes !

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