Six mois après avoir présenté son projet à Bloomberg, George Hotz a montré ses avancées à The Verge, qui a eu droit à une démonstration en conditions réelles dans les environs de Las Vegas.
Le génie de l'informatique, rendu célèbre par le tout premier piratage de l'iPhone alors qu'il n'avait que 17 ans, a emmené le reporter sur l'Interstate 15, où il a pu enclencher le pilote automatique. Le journaliste rapporte que le système est suffisamment efficace et rassurant pour qu'ils se soient pris dans une conversation et qu'ils aient manqué la sortie. Plutôt impressionnant pour une société qui n'a que 10 mois, estime le rédacteur.
Il n'est pas encore parfait pour autant. Lorsque Hotz, qui rappelle que le système est encore en développement, a tenté d'emprunter des bretelles au pilote automatique, il a dû reprendre le contrôle à plusieurs reprises. Le système allait trop vite ou avait trop tendance à suivre et donc à reproduire les erreurs de la voiture précédente.
Une intelligence artificielle qui apprend des humains
C'est que, comme le nom de la société qu'il a spécialement fondée l'indique, le système de Comma.ai repose sur une intelligence artificielle, plutôt que sur une liste de règles prédéfinies. Le pilote automatique recourt au machine learning pour apprendre à conduire, continuellement, en observant l'humain faire.Mais alors que la conduite autonome promet à terme de faire mieux que l'Homme, comment faire avec cette approche ? Hotz répond que « tous les bons conducteurs sont bons de la même manière, tandis que tous les mauvais conducteurs sont mauvais de manières différentes ». Les mauvaises conduites seraient ainsi noyées dans la masse et ignorées.
L'équivalent d'une Tesla pour 1000 dollars
Le système n'est pas encore capable de changer de file à la demande, mais il devrait à terme offrir des prestations semblables à celles du pilote automatique de Tesla.D'ailleurs George Hotz ne relèvera finalement pas le défi qu'il avait lancé à Elon Musk. L'arrogant programmeur devenu entrepreneur justifie tant bien que mal : « J'ai réalisé que Tesla n'est pas notre concurrent, nous n'avons d'ailleurs presque pas de concurrent. Tesla ne vendra jamais de système de pilotage automatique de deuxième monte pour Honda Civic (l'équivalent américain d'une Renault Clio, NDLR). C'est ce que nous faisons. »
Comma.ai développe un produit pour le grand public. Le produit, qui fera « la taille d'une boîte à pain », ne sera « pas plus difficile à monter qu'un meuble Ikea ». « Si votre voiture est équipée de l'ESP et d'une direction assistée électronique (motorisée), il y a de grandes chances pour qu'on puisse la faire fonctionner, » précise George Hotz.
Il a annoncé qu'il serait vendu « moins de 1 000 dollars », « certainement d'ici la fin de l'année ».
Enfin, la société lancera ce mois-ci une application baptisée Chffr (prononcé chauffeur), qui permettra entre temps à l'intelligence artificielle d'apprendre à conduire. Les automobilistes qui auront le plus conduit avec gagneront des points Comma qu'ils pourront échanger contre des lots encore indéterminés, probablement le produit.
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