Le constructeur Tesla va intégrer le parc de Fiat Chrysler pour faire baisser la moyenne d'émissions du groupe néerlandais et lui éviter une amende monstre de l'Union européenne.
On pourrait appeler cela une alliance de circonstance. Le Financial Times a révélé, dimanche, que le groupe Fiat Chrysler Automobiles vient de conclure un accord avec Tesla dont le montant pourrait atteindre plusieurs centaines de millions d'euros. La somme, tout à fait conséquence, devrait être versée au constructeur de véhicules électriques américain par Fiat Chrysler pour éviter de payer davantage en se voyant infliger une amende de l'Union européenne, pour non-respect de la réglementation sur les émissions de CO2.
Tesla devient l'arbre qui cache la forêt grise de Fiat Chrysler
Fiat a profité il y a quelques semaines du salon de Genève pour confirmer sa volonté d'électrifier sa gamme. Et le dossier est plutôt urgent, car alors que l'Europe impose un objectif maximal de 95 grammes de CO2 au kilomètre, Fiat Chrysler plafonnait à 123 g/km en 2018. Les spécialistes économiques estiment à 2 milliards d'euros le montant de l'amende encourue par le groupe constitué en 2014 après le rachat de Chrysler par Fiat.Cet accord va donc permettre à Fiat Chrysler d'intégrer les ventes des véhicules électriques Tesla en Europe au sein de son propre parc de véhicules. Ainsi, le groupe néerlandais va pouvoir artificiellement faire baisser sa moyenne d'émissions et ainsi éviter le couperet de l'Union européenne.
Un système courant aux États-Unis et légal en Europe
Si le procédé pose question, il est courant aux États-Unis. Et le rachat de quotas fait partie de la réglementation européenne, qui n'interdit pas le pool entre constructeurs. Les sociétés d'un même groupe peuvent aussi compenser les défauts d'une autre, il n'est donc pas interdit que Volkswagen puisse par exemple compenser le surplus d'émissions de ses marques sportives comme Lamborghini ou Porsche. Même chose pour PSA qui est tout à fait en droit de voler au secours d'Opel avec Citroën, par exemple, ou Chevrolet pour Cadillac, au sein du groupe General Motors.Tesla ne peut voir que d'un bon œil cette intégration des ventes à celle de Fiat Chrysler, après une chute importante de ses résultats en début d'année.