AOC e2352phz
Le taïwanais Admiral Overseas Corporation (AOC) connu pour ses moniteurs peu onéreux s'intéresse désormais à la 3D avec son premier produit stéréoscopique : l'e2352phz. Particularité du moniteur : il utilise la technologie de mise en relief passive. Un concurrent au Zalman Trimon ZM-M240W ?Présentation de l'écran[/anchor]
Avec l'e2352phz, AOC se décide enfin à se lancer dans le segment des moniteurs 3D à technologie passive. De prime abord, rien de bien transcendant. L'écran adopte en effet des caractéristiques tout à fait standard : dalle TN de 23 pouces, résolution de 1 920 x 1 080 pixels (ratio 16 : 9), temps de réponse de 5 ms... Le seul aspect marquant, quoique de plus en plus fréquent, c'est le rétro-éclairage à LED. Avec comme conséquence directe un encombrement très réduit puisque la dalle ne fait que 3,6 cm d'épaisseur. Le design demeure quelconque, la finition très sommaire. Toute la carlingue est en plastique et d'une qualité douteuse (fin, brillant donc salissant et facile à rayer). Ca se sent rien qu'au poids de l'objet : 3,2 kg seulement ! L'écran n'est pas stable du tout, la faute à un socle « assiette en plastique » trop léger (150 g) et mal découpé. Bref, quand on cherche à incliner la dalle, mieux vaut tenir le cadre d'écran à deux mains...
Des traces de doigts comme s'il en pleuvait et un socle rudimentaire. Enfin l'écran vu de dos
Pour ce qui est de la connectique, AOC propose un choix relativement correct d'interfaces : VGA, DVI et HDMI (compatible HDCP). Prises vidéo auxquelles s'ajoutent une entrée audio mini jack et une sortie casque. Le moniteur est doté de deux haut-parleurs dont la puissance n'est pas communiquée, mais qui ne dépasse pas 2 x 1 watt d'après nos mesures de consommation : la qualité sonore médiocre rend l'équipement... anecdotique. L'alimentation est ici interne et on note qu'aucun interrupteur physique n'est présent.
L'écran de dos et la connectique en gros plan
Sur le plan technique, rien d'original en dehors du revêtement polarisant à la surface de l'écran, permettant la diffusion stéréoscopique passive. Contrairement à l'écran Zalman qui était tout à fait brillant, l'e2352phz est lui satiné : un peu plus réfléchissant que du mat, mais bien moins que du brillant. La luminosité est annoncée à 250 cd/m², le contraste à 1 000 : 1 (20 millions pour 1 en mode dynamique). La sonde de calibrage LaCie Blue Eye Pro nous retourne des résultats assez proches, avec par défaut un taux de contraste à 847,1 : 1 (point blanc à 203,3 cd/m² et point noir à 0,24 cd/m²). Au maximum, nous avons pu calculer un taux de 917,9 : 1 (point blanc à 266,2 cd/m² et point noir à 0,29 cd/m²).
Calibré, le taux chute à 577,5 : 1 (point blanc à 138,6 cd/m² et point noir à 0,24 cd/m²). Autrement dit, le point noir descend difficilement sous la barre des 0,24 cd/m² à luminance correcte. C'est mieux que le Zalman ZM-M240W mais moins bien que ce que proposent les moniteurs TN à LED du moment.
Taux de contraste mesurés
De l'ergonomie
Dans ce domaine, il n'est pas difficile de trouver mieux. L'e2352phz se montre en effet des plus basiques : une simple inclinaison de dalle de -3 à 19° et c'est tout ! Articulation qu'il faudra en plus ménager tant les plastiques semblent fragiles.Cela dit, les angles de vision apparaissent relativement corrects pour une dalle TN. Si la luminosité est impactée quand on s'écarte de l'axe, la colorimétrie reste plutôt stable, notamment dans le plan vertical. On ne voit pas trop le blanc virer au rose orangé comme c'est souvent le cas avec cette technologie d'affichage. En revanche, on perçoit des sortes de vagues de luminosité, dues au filtre polarisant. Filtre qu'on perçoit également à l'œil nu lorsqu'on se rapproche de l'écran. Et bien sûr plus encore avec les lunettes...
L'organisation des pixels est différente entre un 23 pouces normal (à gauche) et ce 23 pouces polarisé : les lignes horizontales sont davantage écartées pour permettre une séparation plus propre par le filtre polarisant. On voit bien sur la deuxième image l'effet des lunettes polarisées, avec cette ligne blanche rajoutée qui représente deux rangées de pixels, au même moment affichées par un carreau et masquées par l'autre
Côté OSD, il faut dire en toute franchise que nous ne connaissions pas la sauce AOC. Impossible donc de vous dire si l'ergonomie a été revue ou pas. L'apparence est en tout cas assez originale (pour un OSD) : un large bandeau où l'on fait défiler les catégories horizontalement, avec une animation des icônes. Ça donne un petit côté moderne. Est-ce pour autant plus simple à utiliser ? Le fait d'avoir des boutons situés sur la tranche inférieure, avec des symboles en façade écrits en noir sur noir (donc illisibles) ne facilite pas les manipulations. Surtout que la touche pour revenir en arrière est située entre celle qui valide et les deux autres « + » et « - » servant à modifier les valeurs : faisant tout à l'aveuglette, on se trompe assez souvent.
Mais sinon l'organisation de cet OSD est tout à fait praticable. Ici aussi, deux sous-menus se distinguent par leur utilité : « luminosité » et « Config. Coul. ». Le premier donne accès aux réglages de luminosité, contraste et gamma mais aussi au traitement de contraste dynamique et aux préréglages « Eco » (standard, texte, Internet, jeu, film, sport). Le second sert à déterminer la colorimétrie de l'affichage (sRGB, chaud, froid, normal ou utilisateur) et éventuellement à appliquer l'effet Dynamic Color Boost (amélioration totale, peau nature, pré vert, bleu ciel, détection auto), ce que nous vous déconseillons...