À l'instar des écrans PC gamer, les moniteurs pour arts graphiques et retouche photo nécessitent un œil attentif et sérieux prenant en compte des critères bien plus sélectifs que pour choisir un écran bureautique classique.
- Une image fine et détaillée
- Calibration d'usine soignée
- Bonne ergonomie
- L'IPS Black offre un meilleur contraste…
- Un affichage 4K clair, net et précis
- De larges options de connectivité
- Fidélité, richesse et précision
- Larges gamuts, photo et vidéo
- Sonde de calibrage
Destinée avant tout aux professionnels, enthousiastes et autres passionnés du travail de l'image, de la photographie à la vidéo, sans oublier le graphisme et la 3D, notre sélection de moniteurs met l'accent sur la qualité d'image, la reproduction des couleurs et l'homogénéité de l'affichage pour travailler vos créations avec précision et efficacité.
Quels sont les critères de sélection que nous avons retenus ?
Plus que tout autre périphérique pour votre ordinateur, le choix d'un écran est primordial : il est votre interface principale avec celui-ci. C'est bien évidemment encore plus vrai quand vous en avez un usage spécialisé comme la retouche ou le montage vidéo par exemple.
Le fait est que la création graphique sur ordinateur englobe des activités diverses qui n'ont pas le même niveau d'exigence ni forcément les mêmes besoins. Pour mettre au point notre guide d'achat de moniteurs, nous avons d'abord sélectionné des écrans abordables qu'apprécieront les amateurs de photographie, puis quelques références plus onéreuses répondant davantage à des impératifs professionnels pour les monteurs vidéo et autres.
Nous avons délibérément omis les produits du segment très haut de gamme comme les Apple Pro Display XDR et Eizo CG319X pour la simple raison que les professionnels qui investiront plus de moyens dans un tel outil connaissent parfaitement leurs besoins. Enfin, concernant les tailles et définitions d'écrans, il faut bien garder en tête que les modèles présentés ci-dessous font souvent partie d'une gamme précise qui couvre de la Full HD à la 4K sur différentes tailles de diagonale ou format.
Le top 5 des meilleurs écrans PC
- Dell UltraSharp U2723QE : le plus polyvalent
- BenQ SW240 PhotoVue : un parfait rapport qualité-prix pour amateurs de photo
- Asus ProArt PA279CV : ergonomique et équilibré, sans y laisser un rein
- BenQ SW270C PhotoVue : un régal pour les yeux
- Eizo ColorEdge CG2730 : pour les pros (ou les fortunés)
Dell UltraSharp U2723QE : le plus polyvalent
- L'IPS Black offre un meilleur contraste…
- Un affichage 4K clair, net et précis
- De larges options de connectivité
- Bonne ergonomie et design réussi
- ... pas tout à fait à la hauteur des promesses
- Local dimming médiocre
- Revêtement anti-reflet
- Temps de réponse et flou de mouvement
Dell a conçu un écran qui réunit de larges options de connectivité à une qualité d’image très convaincante avec son UltraSharp U2723QE. Nous ne sommes pas vraiment impressionnés par la dalle IPS Black, si elle conserve les qualités de cette technologie tout en améliorant son rapport de contraste, la différence est encore trop limitée sur un écran de type Edge-LED pour vraiment venir tenir tête aux dalles VA. Il en est sans doute autrement pour des écrans mieux équipés en matière de rétroéclairage.
Difficile d’en tenir compte avec cet écran UltraSharp. Sa polyvalence, sa justesse colorimétrique, son image détaillée et lumineuse, ainsi que ses nombreuses options en matière de connectivité et d’ergonomie sont rarement réunies dans une formule sur cette fourchette de prix, du moins pas en s’affichant avec un aussi bon rapport qualité/prix. Finalement, alors que le Dell UltraSharp U2723QE ne comblera peut-être pas les plus exigeants d’entre nous, il dispose d'un paquet d’atouts en sa faveur pour les créateurs qui recherchent à la fois une belle image 4K et une connectivité étendue.
BenQ SW240 PhotoVue : un parfait rapport qualité-prix pour amateurs de photo
- Gamut large / richesse colorimétrique
- OSD, presets et calibrage hardware
- Ergonomie et finitions
- Absence d'USB-C et de haut-parleurs
- Manque d'homogénéité sur certains exemplaires
Le SW240 est un écran presque parfait si l'on met de côté les inégalités entre les exemplaires. La calibration hardware, l'ergonomie, l'OSD, et la fidélité des couleurs en fait un modèle largement recommandable, mais il faut bien constater que le suivi des dalles en sortie d'usine laisse à désirer. Un constat qui justifie peut-être que cet écran soit le moins cher de sa catégorie. Néanmoins, son prix fait clairement pencher la balance lorsqu'il s'agit de choisir un écran avec un budget limité.
Toujours dans la catégorie 24" à la définition WUXGA (1920 x 1 200 pixels), le BenQ SW240 est pensé et conçu pour les photographes professionnels. Doté d'une dalle IPS Full HD au format 16/10, le SW240 exploite la technologie AQCOLOR, un affichage 10 bits et un large gamut qui s'étend à 99 % de l'espace Adobe RVB, 95 % du DCI-P3, ou encore 100 % du Rec 709. Notons par ailleurs que le choix des différents presets est rendu très simple à l'aide d'une télécommande (optionnelle) qui permet également de naviguer dans l'OSD. La casquette est également vendue séparément. Toute compte fait, il se place parmi les écrans "Adobe RVB" les moins onéreux du marché.
Question calibrage, BenQ a intégré sa solution hardware à ce moniteur afin qu'il puisse être calibré facilement via le logiciel Palette Master Element, un avantage certain puisque cela évite d'investir dans une sonde. La fidélité de reproduction des couleurs est au rendez-vous avec un réalisme criant, idéal pour la photographie. Le contraste n'est pas des plus intenses, mais reste tout à fait indiqué si l'on évolue dans le secteur de la photo. Le problème de BenQ se situe plus sur l'uniformité de ses dalles, inégale suivant les exemplaires, notamment avec des valeurs de Delta E toujours correctes, mais variables d'un exemplaire à un autre.
Pour le reste, il n'y a pas grand-chose à redire. La connectique est riche avec DisplayPort, HDMI, DVI-D, hub USB (3 ports USB 3.0), une sortie audio et même un lecteur de cartes SD ; ne manque plus qu'un port USB-C ! L'ergonomie est elle aussi exemplaire, tout autant que les finitions et la qualité de fabrication de ce modèle.
Asus ProArt PA279CV : ergonomique et équilibré, sans y laisser un rein
- Une image fine et détaillée
- Calibration d'usine soignée
- Bonne ergonomie
- USB-C avec Power Delivery (65 W)
- Contraste de la dalle IPS
- Flou de mouvement perceptible
- Uniformité en retrait
- Consommation électrique
Asus tient sa promesse en proposant un moniteur 4K UHD de qualité à moins de 500 € pour les créateurs. Il y a sans conteste de bien meilleurs produits sur le marché et dans le catalogue du fabricant taiwanais, le ProArt PA279CV apporte toutefois l’essentiel sans que cela ne nécessite de casser sa tirelire.
Limité aux espaces sRGB et Rec.709, il conviendra surtout aux graphistes et photographes qui recherchent un écran à la définition Ultra HD, à l’image juste et bien calibrée. Les vidéastes préféreront se tourner vers un moniteur qui gère plus amplement les espaces WCG (Wide Color Gamut), doté d’un meilleur rapport de contraste.
Enfin, le ProArt PA279CV se révèle également être un bon compagnon pour le quotidien, grâce à sa haute résolution et son ergonomie, autant que par sa connectique avec un port USB-C compatible Power Delivery qui apporte pas mal de souplesse à l’usage.
BenQ SW270C PhotoVue : un régal pour les yeux
- Gamme chromatique étendue
- 1440p / 27 "
- Ergonomie et connectique (USB-C)
- Faible contraste
Le SW270C est un modèle très intéressant pour qui la photographie est le gagne-pain. Si sa version 24.1 pouces est très intéressante pour son tarif bas, elle l'est beaucoup moins en termes d'uniformité. La chose est amplement résolue ici avec cet écran dont la seule faiblesse est finalement son taux de contraste qui empêche un usage plus polyvalent, au-delà de la photographie.
Le SW270C s'avance comme un redoutable outil de travail pour les créatifs, et permet de monter en gamme et en résolution au sein de la série PhotoVue du fabricant.
BenQ propose en effet un moniteur de 27" pour une définition QHD (2560 x 1440), résultant sur une densité de pixels de 109 ppp. Taille et définition ne sont les seuls à la hausse, le niveau d'affichage de la dalle est lui aussi plus large avec une couverture à 97 % du DCI-P3 et 99 % pour l'espace Adobe RVB. On y retrouve également le support HDR10, le calibrage hardware, des options ergonomiques excellentes, ainsi que télécommande (Hotkey Puck G2) et casquette en option.
Parmi les ajouts intéressants, la présence d'un port USB-C, compatible Thunderbolt 3, présente un avantage indéniable pour ceux qui travaillent sur laptop. Outre les caractéristiques que nous venons de citer, le fabricant taïwanais a surtout fourni un bel effort sur l'homogénéité de sa dalle.
L'écran bénéficie en effet de la technologie BenQ Uniformity et affiche des résultats remarquables qui atteignent quasiment le niveau des dalles Eizo. Le taux de contraste reste malgré tout un cran en dessous et est même plutôt faible. Cela ne dérangera pas les photographes ou ceux qui évoluent dans l'univers PAO, après tout cet écran leur est destiné. Les vidéastes se tourneront certainement vers un écran montrant de meilleures valeurs à ce niveau.
Le SW270C reste un écran bon marché dans la catégorie des moniteurs QHD de 27 pouces destinés avant tout aux photographes. Hormis ses très bonnes performances, on apprécie son utilisation, simple, facile et fluide avec un OSD bien pensé, une télécommande très pratique, ou un logiciel de calibrage non sans quelques faiblesses, mais efficace.
Eizo ColorEdge CG2730 : pour les pros (ou les fortunés)
- Fidélité, richesse et précision
- Larges gamuts, photo et vidéo
- Sonde de calibrage
- Pas de haut-parleur ni de port USB-C
Inutile de tergiverser, l'Eizo ColorEdge CG2730 est un must-have pour les photographes, graphistes et autres vidéastes professionnels. Il s'agit bel et bien d'un moniteur d'exception auquel il est bien difficile de trouver des points faibles et autres défauts. Polyvalence, efficacité, qualité de fabrication, tout y est ! Évidemment il est nécessaire de composer avec un tarif assez salé, mais pleinement justifié pour un écran de ce calibre.
Conçu pour les professionnels exigeants, le CG2730 possède, comme la grande majorité des modèles présentés au sein de notre sélection, une dalle dotée de la technologie IPS, arborant ici une diagonale de 27" au format 16/9 en définition QHD (2560 x 1440 pixels). On ne se contentera pas de ces quelques caractéristiques pour arguer qu'il s'agit d'un écran remarquable, surtout que l'Eizo ColorEdge CG2730 se distingue aisément par ses fonctionnalités et ses performances.
Ce modèle couvre en effet des gamuts variés et étendus, notamment 100 % de l'espace Adobe RGB, 100 % du sRGB, ou encore 98 % du DCI-P3. Le gamut vidéo Rec. 709 est aussi présent sur cet écran qui s'annonce relativement polyvalent grâce à ses larges espaces colorimétriques. Un constat qui peut également être défendu si l'on se penche sur le taux de contraste, avec des noirs assez profonds pour une référence qui réussira à combler photographes comme vidéastes. L'homogénéité est l'un des grands points forts de cette dalle, rendue possible grâce à au système DUE (Digital Uniformity Equalizer) breveté par Eizo. Colorimétrie et luminosité ne fluctuent que très peu, un atout indéniable pour un travail graphique.
Autre point fort loin d'être négligeable, la calibration hardware permet de se passer d'un calibrateur externe. Disposé discrètement en haut de l'écran, la sonde vient se baisser pour l'étalonnage et offre un résultat sans reproche. La calibration automatique, sur une fréquence que vous pouvez vous-même choisir, est aussi un bel atout pour conserver un étalonnage précis dans le temps. La sonde intégrée créer ainsi un profil ICC en utilisant la table LUT de l'écran, le tout est géré par le logiciel ColorNavigator, facile et rapide d'usage.
La qualité au service de la précision extrême de cette dalle se remarque aussi du côté de l'ergonomie, de l'assemblage et des finitions. Aucun réglage ergonomique n'est absent, la qualité de fabrication est exemplaire, la connectique est riche bien que l'absence d'un port USB-C puisse se faire remarquer chez ceux qui ont l'habitude d'y avoir recours.
25 octobre 2024 à 18h13
Comment choisir un écran PC dédié aux arts graphiques ?
Créateurs : pourquoi utiliser un écran dédié à votre activité ?
Bonne question ! Après tout, on trouve de très bons produits du côté des écrans PC bureautiques ou des modèles orientés gaming, alors pourquoi dépenser plus dans un écran dédié à la retouche photo, à la vidéo ou au graphisme ?
- Arts graphiques : un niveau d'exigence supérieur
Les artistes et créateurs ayant recours aux outils numériques et informatiques connaissent bien les avantages à travailler avec du matériel de qualité ; on pense par exemple aux boitiers et aux objectifs pour les photographes, des éléments généralement scrutés très attentivement. Le cas de la photographie est un exemple intéressant, car s'il est tentant d'investir dans un nouvel objectif lorsque cela est possible, il ne faut pas en oublier qu'un écran dédié aux arts graphiques présente bien des intérêts par rapport à un écran PC standard. Tout d'abord, ces écrans bénéficient d'un suivi très rigoureux une fois qu'ils ont quitté la chaine de production, les exemplaires sont généralement calibrés avec précision, montrent des dalles bien plus homogènes que les écrans classiques et offrent des garanties très pertinentes en termes de restitution des couleurs, de gamma, de contraste, d'uniformité ou d'espace de couleur. En clair, ces dalles affichent plus de couleurs et de nuances le tout avec une grande fidélité, qui varie tout de même en fonction des modèles. L'autre intérêt est de profiter de fonctionnalités et de technologies utiles à votre activité, l'HDR par exemple, ou qui ont été développées dans un but précis.
À vrai dire le choix de l'écran dépend de votre activité, de votre niveau d'exigence, de vos besoins précis et bien évidemment de votre budget. Ces paramètres dépendent en grande partie d'un seul et même facteur : à savoir si vous exercez dans votre domaine en tant qu'amateur, passionné ou professionnel. Il va de soi qu'un débutant n'aura ni le même budget ni les exigences et les connaissances techniques pointues d'un professionnel qui doit répondre aux besoins spécifiques de ses clients. L'activité en elle-même conditionne également le choix de votre écran, car de la photo à l'impression, en passant par le montage vidéo ou le graphisme, les besoins évoluent et divergent notamment en fonction du support (Internet, papier, télévision, etc.).
Quel type de dalle choisir ?
Plusieurs technologies de dalles sont aujourd'hui sur le marché. Comme nous avons pu le voir avec nos différents comparatifs d'écrans, les caractéristiques, performances et qualités d'affichage des dalles sont bien différentes suivant la technologie utilisée.
Nous n'allons pas revenir ici sur chaque type de dalles, mais si cela vous intéresse vous trouverez bien plus d'informations avec notre guide d'achat dédié aux écrans gaming. Nous avons en effet logiquement écarté les dalles TN de ce comparatif d'écran arts graphiques, contre-indiquée pour un usage professionnel, ainsi que les dalles VA qui présentent certes des avantages, mais reste en deçà des deux autres technologies que nous allons évoquer ci-dessous.
- La technologie IPS (In-Plane Switching) : elle représente aujourd'hui le meilleur compromis pour les créateurs, d'abord du point de vue du tarif car les dalles IPS sont autrement moins couteuse que les dalles OLED, mais surtout car, hormis leur temps de réponse plus élevé que la moyenne, ces dalles offrent bien des avantages en comparaison des dalles TN et VA. Dans les faits les moniteurs IPS possèdent les angles de vision les plus larges, proposent une excellente reproduction des couleurs, mais offrent aussi désormais des contrastes tout à fait satisfaisants, ce qui était moins le cas il y a quelques années.
- La technologie OLED (Organic Light-Emitting Diode) : les dalles OLED sont extrêmement prometteuses, mais surtout encore assez rares et donc très couteuses. La technologie OLED affiche en effet des performances hors du commun et possède des atouts qui la placent bien au-dessus des autres types de dalles. Elle fait la promesse de temps de réponse très rapide (de l'ordre de 0.5 ms en moyenne), de contrastes infinis, d'angles de vision très larges, d'une reproduction des couleurs au moins aussi qualitative que l'IPS ; en bref, de fabuleuses perspectives. À l'heure actuelle, quelques écrans OLED ont commencé à faire leur apparition dans l'univers gaming, mais aussi dans le secteur des arts graphiques. Eizo a ainsi lancé son premier écran OLED, le Foris Nova, un modèle de 21.6 pouces pour une définition de 3840 x 2160p dédié à une clientèle professionnelle. ASUS s'est également positionné avec une offre similaire via son modèle Pro Art PQ22UC, une référence qui repousse les limites, visuelles comme tarifaires.
Quelles tailles, format et définition pour mon écran ?
Lorsqu'il s'agit de travailler des images ou de la vidéo dans de bonnes conditions, il semble logique que plus l'écran est grand, plus cela est agréable, confortable et favorise la productivité. Malgré tout, un écran de 24 pouces peut encore être pertinent, pour maitriser votre budget ou bien pour acquérir deux, voire trois, écrans et profiter d'une configuration multi-screen. Nous sommes également assez nombreux à utiliser l'écran en complément d'un ordinateur portable, ce qui facilite un minimum l'organisation du travail et accorde un espace supplémentaire.
Les configurations multi-écrans sont donc préférables, mais représentent souvent un investissement assez lourd. À ce titre, choisir de partir sur une taille de diagonale supérieure ou bien sur un écran panoramique peut s'avérer être un choix tout à fait pertinent. Les écrans de 27 pouces offrent déjà un bel espace de travail, tandis que les écrans au format panoramique - ou ultrawide - sont un excellent compromis à une configuration à plusieurs écrans.
La question de la définition est quant à elle assez classique puisqu'il s'agit du nombre de pixels que l'écran affiche, en hauteur et en largeur. Cette valeur est à mettre en rapport avec la taille de l'écran pour connaitre sa résolution qui s'exprime en ppp (points par pouce), autrement dit la densité - le nombre - de pixels sur un pouce. À diagonale égale, plus la définition est élevée et plus le pitch (l'écart entre deux pixels) est court, cela se traduit par une meilleure précision, une grande finesse et une netteté accrue. Choisir un écran 4K semble donc idéal pour les créateurs, seulement il faut prendre en compte le tarif de ces écrans, la nécessité de posséder une carte graphique dédiée et surtout bien vérifier la compatibilité avec vos logiciels et outils de création.
sRGB ou Adobe RGB : comment choisir un espace colorimétrique ?
Lorsque l'on parle d'espace couleur, pour un écran, un appareil photographique, une imprimante et ainsi de suite, il s'agit de connaitre les capacités de l'appareil à reproduire un ensemble de couleurs appelé gamut.
Pour comparer et distinguer facilement les différents gamuts, on utilise généralement un diagramme chromatique CIE 1931. Ce diagramme permet de visualiser et comparer les différents gamuts par rapport à l'ensemble des couleurs perceptibles par la vision humaine, il reste cependant réducteur par rapport à un modèle 3D, mais facilite la compilation des différents gamuts. Ainsi, sur le schéma suivant l'espace en forme de fer à cheval représente la gamme complète de chrominances perceptibles par l'œil humain. Les triangles colorés montrent quant à eux la couverture colorimétrique pour un gamut donné, ici Adobe RGB, sRGB, NTSC 92 et JMPA Color.
Comme le montre le diagramme ci-dessus, plus le triangle du gamut est grand et plus l'espace couleur qu'il occupe est large, mais attention, cela ne signifie pas forcément que la qualité d'image de l'écran sera meilleure s'il couvre un grand espace colorimétrique. D'autres critères sont en effet à prendre en compte : type de dalle, fidélité de restitution, profondeur des couleurs, etc.
Le sRGB est l'espace couleur que l'on rencontre le plus souvent, c'est celui qui est utilisé pour une majorité d'applications et évidemment sur Internet, son équivalent en vidéo est le Rec. 709. Ils conviennent généralement à la plupart des utilisateurs, mais ceux ayant des besoins plus poussés comme c'est le cas des professionnels du montage vidéo, de la retouche photo ou de l'impression, se tourneront vers des gamuts plus étendus affichant des nuances plus complexes, avec l'Adobe RGB pour la photo, mais aussi le DCI-P3 et l'HDR pour la vidéo.
Affichage 8 bits ou 10 bits ?
Les questions abordées ci-dessus, concernant le nombre de pixels ou les espaces de couleurs, reviennent souvent dans les débats lorsqu'il s'agit de choisir un écran destiné à l'art graphique. La profondeur de couleur est un sujet qui revient aujourd'hui lui aussi au centre des discussions, notamment grâce à la démocratisation de l'HDR.
Qu'est-ce que la profondeur de couleur ? Pour faire simple, il s'agit du nombre de bits utilisé pour coder la couleur de chaque pixel. Plus cette valeur est élevée et plus l'échelle de couleur est large. Un affichage de 8 bits indique ainsi que 256 nuances de rouge, de vert et de bleu (RGB) sont disponibles, ce qui représente un total de plus de 16,7 millions de couleurs. En réalité l'affichage 8 bits suffit amplement pour la plupart des activités, d'ailleurs la grande majorité des moniteurs ne gère que le 8 bits. Mais une profondeur de couleur plus élevée est loin d'être dénuée d'intérêt, ce qui est notamment vrai pour l'affichage 10 bits puisque les contenus vidéos réalisés en 4 K ou en HDR ont recours à un encodage 10 bits.
Dans les faits, une profondeur de couleur de 10 bits permet d'obtenir 1024 nuances pour chaque couleur primaire (RGB), un total qui dépasse donc le milliard de couleurs disponibles. Évidemment, si l'on regarde uniquement ce chiffre il est facile d'en déduire qu'un affichage 10 bits est plus pertinent pour un usage créatif, mais il ne faut pas oublier que les couleurs restent limitées par rapport à l'espace colorimétrique que vous utilisez. L'autre paramètre restrictif émane directement de votre configuration hardware, à savoir que toutes les cartes graphiques ne gèrent pas le 10 bits. NVIDIA est passé au 10 bits avec ses GPU GeForce série 200, mais ils ne supportent malheureusement pas les logiciels professionnels tels qu'Adobe Photoshop et Premiere Pro, il faut pour cela être équipé d'une carte graphique Quadro (chez NVIDIA) ou Radeon Pro (chez AMD), accessoirement passer via DisplayPort et disposer d'un budget conséquent.
Sonde de calibrage : est-elle indispensable ?
Oui, la sonde de calibrage est un outil clairement indispensable pour profiter au mieux de votre écran ! La raison est on ne peut plus simple : l'œil humain n'est pas capable de réaliser des mesures précises, il vous aidera au mieux à régler les paramètres de votre écran à votre guise, de manière subjective et aléatoire, mais pas avec la précision d'un colorimètre qui permet un étalonnage optimal.
La sonde de calibration, ou colorimètre permet d'ajuster finement et précisément les paramètres critiques pour votre écran : contraste, luminosité, gamma, température des couleurs et ainsi de suite. Le but est de garantir sa fidélité à reproduire les couleurs, sa gestion des couleurs. Les écrans haut de gamme intègrent souvent un colorimètre et chaque sonde est évidemment fournie avec logiciel qui permet de créer des profils ICC. Si votre budget le permet, il est essentiel d'acquérir une sonde même si celle-ci n'est qu'un modèle d'entrée de gamme. La bonne nouvelle c'est que les prix ont largement baissé ces dernières années et l'on trouve désormais des sondes tout à fait convenables.