Vous n’en rêviez pas ? LG l’a tout de même fait et, à vrai dire … pourquoi pas ? Afficher l’équivalent de deux écrans de 21,5" l’un sur l’autre, c’est la formule du LG DualUP et de sa définition Square Double QHD. Un moniteur pour le moins original et étonnant avec son format 16:18 inédit sur le marché.
- Format 16:18 inédit et utile dans bien des cas
- Idéal comme écran secondaire
- Bras articulé des plus pratiques
- Des fonctionnalités pertinentes (KVM, Auto Brighntess, ect.)
- Difficilement recommandable en tant qu'écran principal
- Manque de contraste et de luminosité
- Insuffisant pour le rendu HDR
Le LG DualUP est un moniteur qui attire le regard, et pourtant il est quasiment similaire sur tous les points à bien d’autres écrans PC qui peuplent le marché. Sur tous les points, à une exception près : son format. Présenté durant le CES 2022, le LG DualUP a suscité la curiosité des journalistes comme du grand public, quand bien même la palme du moniteur hors-norme est sans aucun doute à mettre au crédit du Samsung Odyssey Ark.
Plusieurs idées se cachent derrière ce nouveau produit, d’un point de vue ergonomique d’abord puisqu’il vise à contribuer à réduire les mouvements latéraux de la tête, mais avant tout peut-être pour formuler une nouvelle offre à destination des créateurs de contenus et plus globalement à tous ceux qui ont besoin d’un ou plusieurs écrans pour travailler. On y regarde de plus près afin de voir si cet écran signé LG tient ses promesses et aussi si ce format 16:18 et sa définition SDQHD (Square Double QHD) présente un réel intérêt.
Prix et disponibilité
Le LG DualUP Ergo est disponible depuis début juillet avec un prix de lancement fixé à 749,99 €. S’agissant d’un moniteur atypique, il n’a aucun concurrent direct sur le marché. En revanche LG propose plusieurs moniteurs Ergo en 16:9 et en 21:9 si vous recherchez avant tout un écran de productivité fournit avec un bras ergonomique, comme c’est le cas du LG UltraFine Ergo 32UN880 également testé par nos soins.
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Fiche technique LG DualUp Ergo 28MQ780-B
Taille d'écran | 27.6 pouces |
Résolution | 2560 x 2880 px |
Format d'écran | 16/18 |
Type de dalle | IPS |
Technologie d'affichage | Anti-lumière bleue, Flicker-Free |
HDR | HDR10 |
Fréquence de rafraîchissement | 60Hz |
Temps de réponse | 5ms |
Type d'écran | LCD |
Taille d'écran | 27.6 pouces |
Résolution | 2560 x 2880 px |
Format d'écran | 16/18 |
Type de dalle | IPS |
Dalle mate antireflet | Oui |
Technologie d'affichage | Anti-lumière bleue, Flicker-Free |
HDR | HDR10 |
Luminosité | 300 cd/m² |
Contraste | 1000:1 |
Profondeur de couleur | 8 bit + FRC |
Fréquence de rafraîchissement | 60Hz |
Temps de réponse | 5ms |
Type d'écran | LCD |
Écran large | Non |
Écran incurvé | Non |
Sans bordures | Oui |
Compatible 3D | Non |
Écran tactile | Non |
Angle d'inclinaison avant | 25° |
Angle d'inclinaison arrière | 25° |
Écran pivotable | Oui |
Pied réglable en hauteur | Oui |
Pied amovible | Oui |
Fixation VESA | 100 x 100 mm |
Entrées vidéo | DisplayPort, USB Type C, HDMI x2 |
Sorties audio | Prise casque Jack 3.5mm |
Connecteur(s) additionnels | USB 3.0 x2 |
Fonctionnalités multimédias | Haut-Parleurs intégrés |
Largeur | 481.5mm |
Hauteur | 843.2mm |
Profondeur | 461.3mm |
Largeur (sans pied) | 481.5m |
Hauteur (sans pied) | 549.5m |
Profondeur (sans pied) | 44.9m |
Poids | 4.35kg |
Consommation | 40W |
Consommation en veille | 0.5W |
Alimentation interne | Oui |
Design : le moniteur tout en verticalité
Le LG DualUp se différencie sur deux points par rapport à un moniteur classique : son format insolite qui consiste à assembler deux écrans 16:9 l’un sur l’autre, et aussi son bras articulé puisqu’il est assez rare de voir un moniteur être livré avec autre chose qu’un support standard.
Le capteur de luminosité ambiante se situe tout en haut de l'écran © Matthieu Legouge pour Clubic
Le DualUP brille justement par son aspect minimaliste, même s’il s’agit d’un moniteur qui occupe pas mal de place dans une installation de bureau. Comme les autres références LG testées à la rédaction, il est intégralement constitué d’un plastique sobre et solide et présente de très bonnes finitions dans l’ensemble. Le cadre contient trois bordures fines qui laissent place à l’image, l’écran en lui-même est peu profond avec seulement 44,9 mm d’épaisseur et son poids est contenu pour un écran de la sorte avec 4,3 kg.
Le principal atout de ce produit réside finalement dans son format 16:18 avec un écran aussi large que celui d’un moniteur de 21,5 pouces avec 48 cm, mais beaucoup plus grand avec environ 55 cm de hauteur. Nous évoquerons un peu plus tard l’intérêt que peut porter un tel format au quotidien et dans des usages spécifiques, mais dès l’installation de cet écran il nous a paru évident qu’il trouvera beaucoup mieux sa place en tant qu’écran secondaire. La définition Square Double QHD et les proportions peu communes de ce DualUp Ergo 28MQ780-B n’en font clairement pas un bon prétendant pour un usage varié et journalier.
De la pertinence du bras articulé
Comme évoqué ci-dessus, le LG DualUp appartient à la gamme Ergo du coréen. Son objectif est de proposer des moniteurs qui s’adaptent à bien des configurations de bureau, gardant en tête que les professionnels ont généralement besoin d’une certaine souplesse à l’usage. LG livre donc ses écrans Ergo avec un bras articulé et non un support standard.
© LG
Le bras et sa pince ont quelque peu évolué depuis l’an passé afin de faciliter installation et intégration de ce support. L’idée n’a cependant pas changé avec la volonté d’offrir à l’utilisateur une expérience des plus confortables en positionnant son moniteur comme bon lui semble. Tout, ou presque, est envisageable grâce à la flexibilité d’un tel support : extension, rétraction, orientation gauche/droite, rotation à 90°, ajustement en hauteur, inclinaison ; autant d’atouts pour nous permettre de partager l’écran d’un simple geste et l’ajuster selon nos besoins.
La construction métallique du bras est excellente et des plus robustes ; l’installation peut se faire de deux manières par le biais d’une pince : en fixant le bras au travers d’une découpe circulaire sur le bureau, ou simplement en serrant la pince à l’arrière du bureau. En revanche ce n’est pas toujours l’idéal pour certaines configurations de bureau. Doté d’une grande planche horizontale qui vient soutenir le plateau, notre bureau ne peut accueillir ce support si on le place à l’arrière. Nous avons dû démonter le voile de fond mélaminé sur le côté du bureau pour pouvoir y fixer la pince.
Ce support est sans doute plus efficace dans des configurations professionnelles, et il ne s’adaptera pas toujours à un bureau standard à domicile. La seconde chose qui nous fait dire ça, c’est évidemment l’espace demandé par le support en prenant en compte l’amplitude de ses réglages et la taille imposante de l’écran. Dans notre cas, les ajustements sont limités puisque notre bureau est collé à un mur et surplombé par une étagère.
La gestion des câbles se fait également un peu plus facilement avec ce support mis à jour. L’espace pour les loger est un peu moins étroit, les deux points de passages supérieurs sont larges, seul celui en bas du bras demandera à bien ajuster les câbles pour ensuite venir y faire coulisser le cache en plastique et avoir comme résultat une installation propre. Nous avons réussi à y faire loger quatre câbles au total, et il y a peut-être encore de la place pour un cinquième.
Une fois le tout correctement installé, les mouvements du moniteur ne viennent pas tirer et déconnecter les câbles. Il faut simplement faire attention à laisser suffisamment de mous afin de pouvoir manipuler et ajuster le moniteur à notre guise.
Connectiques
Autre atout ergonomique : les connectiques au dos de l’écran sont disposées à la perpendiculaire, les branchements sont ainsi largement facilités, tout comme les mouvements avec le bras articulé. On profite d’une connectique complète, notamment avec deux entrées HDMI 2.0b, un DisplayPort, une sortie casque, trois ports USB 3.0, mais aussi et surtout un port USB-C qui gère l’affichage, le transfert de données, et le chargement d’un appareil jusqu’à 90 W, une valeur idéale pour alimenter une grande majorité d’ordinateurs portables.
Ergonomie logicielle et paramétrages
L’OSD du LG DualUp se contrôle avec un simple joystick situé en bas, au centre de l’écran. Quatre raccourcis s’offrent à nous après une première pression, on y retrouve directement le très pratique mode PBP (Picture-by-Picture) qui nous permet de partager l’écran entre deux sources différentes, tandis que le mode PIP (Picture-in-Picture) est absent par défaut. On retrouve cependant beaucoup plus d’options PBP/PIP avec le logiciel LG OnScreen Control, nous y reviendrons.
Le menu paramètres comporte de nombreuses options et modes d’images (10 au total), ainsi que quelques fonctionnalités intéressantes. On citera notamment la fonction Auto Brightness qui ajuste automatiquement la luminosité de l’écran par rapport à la luminosité ambiante grâce à un capteur, ou encore le switch KVM qui permet de de contrôler deux ordinateurs à l’aide d’un seul combo clavier/souris, très utile avec le mode PBP. Le LG DualUp embarque également quelques fonctions pour économiser l’énergie, notamment l’option Smart Energy Saving, le Deep Sleep Mode, ou encore la mise en veille automatique suivant un certain laps de temps (4, 6 ou 8 heures).
Le logiciel OnScreen Control accroit largement les possibilités offertes par défaut avec cet écran. On profite cette fois-ci du PIP, mais aussi du PBP avec bien plus d’options de fractionnement, comme vous pouvez le voir sur nos captures. OnScreen Control autorise aussi l’ajustement de certains paramètres d’image : modes, luminosité, contraste, orientation et ainsi de suite. Enfin, le firmware peut être mis à jour via le logiciel.
Autre fonctionnalité pertinente : la possibilité de passer sur un mode d’image particulier en fonction de l’application active, une bonne idée pour avoir à éviter de mettre les pattes dans l’OSD régulièrement. Pour terminer, un dernier menu « Paramètres du mode jeu » est accessible, temps de réponse et contrôle des noirs y sont les seules options modifiables.
Qualité d'image
Pour réaliser les mesures qui suivent, nous avons désactivé le "Smart Energy Saving", puis effectué plusieurs séries de mesures afin de sélectionner le mode d’image le mieux étalonné par défaut. C’est le mode Custom que nous avons retenu pour nos mesures, aussi bien en SDR qu’en HDR.
Le LG DualUp s’équipe d’une dalle Nano IPS, une formule qui lui permet de prétendre à une couverture colorimétrique étendue. Le contraste reste toutefois le point faible de la technologie IPS, le DualUp affiche néanmoins un taux correct de 1003:1 avec des noirs qui ne sont pas délavés, mais un certain manque de profondeur et de dynamisme. La luminosité maximale en SDR n’est, elle aussi, pas exceptionnelle. Il faut se contenter de 315,9 cd/m², une valeur qui peut paraitre un peu légère pour un moniteur récent vendu à ce tarif. La luminosité est toutefois suffisante pour un usage standard, l’écran reste bien visible même dans un environnement lumineux. Le capteur de luminosité ambiante aide beaucoup en adaptant l’intensité lumineuse selon les conditions dans la pièce.
Le mode Custom offre une image relativement bien calibrée, notamment avec une température de couleurs très proche de la valeur cible avec une moyenne de 6 521 K. La courbe gamma manque quant à elle cruellement de stabilité, le DualUp a un peu de mal à offrir un rendu équilibré entre les zones sombres et les zones lumineuses, une correction est nécessaire.
La colorimétrie n’est pas mauvaise, seules quelques nuances affichent de légères dérives chromatiques. Le Delta E moyen s’établit à 2,3 tandis que le Delta E max est de 4,5. Sans surprise, l’espace sRGB est couvert dans son intégralité.
Pas de miracle en HDR
Le LG DualUp supporte les signaux HDR10, mais n’a reçu aucune certification VESA DisplayHDR. Si le logo HDR attire l’œil sur la fiche produit du moniteur, sachez qu’il n’y a franchement pas grand-chose à en attendre.
Comme le montrent nos mesures, le DualUp peine à suivre correctement la courbe EOTF, tandis que le pic lumineux en HDR ne dépasse que de très peu nos mesures en SDR. Nous y relevons en effet un pic de 323 cd/m², incontestablement insuffisant pour offrir ne serait-ce que le début d’une expérience HDR digne de ce nom.
La colorimétrie en HDR reste toutefois dans les clous, avec un Delta E moyen de 1,96, et une nouvelle fois quelques dérives chromatiques.
LG ne propose qu’un encodage de couleurs sur 8 bits avec sa dalle Nano IPS, l’affichage des couleurs et des dégradés y est donc moins progressif qu'avec d'autres écrans généralement plus onéreux. La technologie Nano IPS permet toutefois d’offrir une excellente couverture colorimétrique des différents espaces ; nous mesurons notamment 77,01 % pour le Rec. 2020 et 98,68 % pour le DCI-P3.
Le format 16:18 au quotidien
Le format 16:9 domine le marché depuis bon nombre d’années et, en règle générale, les formats alternatifs se contentent d’un affichage plus large comme le 21:9. On trouve bien quelques écrans 16:10 ou 3:2 comme le Huawei MateView, mais l’offre se limite toutefois à quelques références.
Les proportions du DualUp ne le rendent pas particulièrement attractif pour certains usages ; on pense bien sûr à la vidéo en plein écran qui laisse deux énormes barres noires en haut et en bas de l’écran, et bien sûr au jeu vidéo. En revanche, il y a bien des cas où le DualUp fait sens. Nous avons par exemple beaucoup apprécié de disposer d’un espace en hauteur supplémentaire pour la retouche photo, le montage vidéo, ou le traitement de texte. La navigation web et l’affichage de certaines applications gagnent aussi au change avec cette verticalité : moins de scroll pour plus de contenus affichés avec pour résultat une expérience bureautique plus fluide qui limite également les mouvements de tête de gauche à droite. Nous avons aussi pu profiter de ce format avec Wordpress, la hauteur similaire à celle d’un écran 24 pouces en mode portrait, associée à la largeur généreuse du DualUp simplifie grandement le travail et l’affichage de nombreux blocs ; le DualUp est sans doute le meilleur moniteur que nous avons pu tester pour travailler sur ce CMS.
Selon nous l’atout le plus utile du DualUp reste toutefois l’affichage de deux écrans 16:9 l’un sur l’autre. Cela se fait très simplement avec le logiciel OnScreen Control, avec la possibilité d’afficher deux sources différentes. Nous devons bien dire que lorsque le DualUp est utilisé comme écran secondaire, le flux de travail est largement optimisé ; en contrepartie l’affichage est un peu serré puisque cela correspond à avoir deux moniteurs de 21,5 pouces l’un au-dessus de l’autre. Il est possible d’obtenir un affichage un peu plus large en renversant le moniteur et profiter ainsi d’un format 18:16. Cette orientation a notre préférence dans plusieurs cas, notamment pour naviguer sur le web.
Le côté outil de productivité de cet écran se mesure surtout pour optimiser certains flux de travail. Des activités comme le développement ou le webdesign, ou encore le travail quotidien avec des logiciels d'architecture 3D, de dessin, d'ingénierie et autre conception assistée par ordinateur gagneront sans doute en efficacité avec un tel moniteur.
Enfin, avec une résolution de 140 ppp, le DualUp affiche des images nettes et détaillées. Le passage par la fonction zoom du système d’exploitation est toutefois indispensable, un zoom de 150 % est recommandé, mais nous nous en sortons parfaitement en appliquant un zoom de 125 % seulement.
Consommation électrique
Le DualUp n’est pas un très bon élève en matière de consommation d’énergie. Il consomme un peu plus de 25 W lorsque nous y diffusons une mire blanche calibrée à 150 cd/m², ce qui nous donne une consommation relative de 106 W/m², une valeur dans la moyenne haute pour un moniteur bureautique.
LG DualUp Ergo 28MQ780-B : l'avis de Clubic
Le DuaUp souffle un vent frais sur un marché saturé de références qui proposent, à quelques détails près, des formats davantage conçus pour la consommation de contenus multimédia. Avec son format de dalle 16:18 inédit, le DualUp se révèle beaucoup plus utile que nous aurions pu le penser au départ.
L’espace d’affichage tout en hauteur montre son efficacité au quotidien avec en sa faveur une productivité accrue en affichant plus de contenus et en limitant le scroll. Le fractionnement de l’écran est un vrai plus si vous souhaitez y afficher deux sources différentes en 16:9, cela revient à avoir deux écrans de 21,5 pouces superposés, mais l’espace peut dans ce cas sembler trop étroit pour beaucoup ; c’est pourquoi le DualUp est avant tout un excellent écran secondaire.
Hormis son format atypique, il s’agit d’un écran comme les autres avec des capacités que nous trouvons limitées en matière d’image à ce tarif. Non pas que sa dalle Nano IPS soit mauvaise, mais elle se contente du minimum syndical sur plusieurs points. Néanmoins la tarification de ce moniteur comprend un bras articulé d’excellente qualité qui renforce clairement son intérêt d’un point de vue ergonomique. Au final, si l’offre de LG reste onéreuse elle est plutôt cohérente avec la taille, les fonctionnalités et la définition unique proposée par son écran DualUp.
- Format 16:18 inédit et utile dans bien des cas
- Idéal comme écran secondaire
- Bras articulé des plus pratiques
- Des fonctionnalités pertinentes (KVM, Auto Brighntess, ect.)
- Difficilement recommandable en tant qu'écran principal
- Manque de contraste et de luminosité
- Insuffisant pour le rendu HDR