Trouver un grand moniteur PC polyvalent qui conjugue ergonomie et qualité d’image est généralement une affaire qui revient assez cher ! D’abord car la taille et la qualité se paient, mais également parce qu'il faut généralement passer par l’achat d’un bras articulé. LG réunit cependant tous ces éléments en une seule offre avec sa gamme ErgoSeries, et tire les tarifs vers le bas sur ce segment des moniteurs pensés pour les professionnels.
- Possibilités de réglages et ergonomie impeccable
- Bras articulé solide et montage facile
- Connectique USB-C et charge jusqu'à 60 W
- Excellente couverture DCI-P3
- Tarif raisonnable
- Charge limitée à 60 W avec l'USB-C
- Pas de 5K ni de fonctionnalités pour Mac
- Le support ne s'adapte pas à tous types de bureaux
- Rendu HDR anecdotique
Le télétravail est devenu la norme pour beaucoup d’entre nous en cette période. L’équipement du poste de travail, tout comme son ergonomie, sont des facteurs importants pour conserver confort et productivité.
LG répond à cette problématique avec cette gamme Ergo Series, composée de moniteurs équipés d’un bras articulé qui autorise une grande souplesse pour adapter son poste de travail selon ses besoins et exigences.
Le LG UltraFine 32UN880, modèle utilisé pour ce test, avance également d’autres arguments qui ciblent les professionnels, notamment les créateurs de contenus : outre son bras articulé, il bénéficie d'une dalle IPS 4K UHD de 32" censée couvrir 95 % de l'espace DCI-P3, le support de l’HDR10, et une connectique bien fournie qui inclut de l’USB-C et un support du Display Alt Mode permettant d’alimenter un équipement jusqu’à 60 W.
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Prix et disponibilité
Disponibles depuis septembre dernier, les LG 32UN880-B et LG 32UN88A-W sont actuellement vendus entre 650 et 700 €. Précisons que la différence entre les deux modèles réside simplement dans le coloris du châssis à l’arrière, noir dans le premier cas et blanc dans le second.
Dans la même catégorie, seul le Samsung Space Monitor fait vraiment office de concurrent à LG - mais bien que son système de fixation permette de libérer de l’espace, il n’offre pas la même amplitude de réglages. Enfin, LG a lancé deux autres écrans équipés de ce support novateur : le LG UltraWide 34WN780 avec un format d’image 21:9, et l’UltraGear 27GN88A qui se destine aux joueurs.
LG UltraFine 32UN880 : la fiche technique
Le LG UltraFine 32UN880, c'est :
- Référénce : LG 32UN880-B
- Type de dalle : Nano-IPS
- Format, taille et définition d'écran : 16:9 / 31,5" (80 cm) / 4K UHD (3840 x 2160)
- Fréquence de rafraichissement : 60 Hz
- Technologie de synchronisation : AMD FreeSync
- Traitement HDR : oui, HDR10
- Connectiques : 1 x DisplayPort 1.4 / 2 x HDMI 2.0b / 1 x USB-C / 2 x USB 3.0 / 1 prise casque
- Haut-parleurs : 2 x 5 Watt
- Alimentation : bloc externe (200 W)
- Dimensions : 714,3 x 420,1 x 45,7 mm (sans pied)
- Support Vesa : 100 x 100 mm
Design et ergonomie
Flexibilité et zéro contrainte sont les maîtres mots qui guident ce moniteur et son support de fixation. Le moniteur en lui-même dispose d’un design assez standard, notamment avec un cadre qui présente des bordures très fines sur trois côtés, des plastiques noirs très sobres et globalement d’excellentes finitions comme LG nous y a déjà habitués par le passé.
La véritable nouveauté n’est donc pas le moniteur en lui-même, mais bel et bien sont bras articulé - un support qu’il faut habituellement acheter séparément pour retrouver des options de réglages similaires.
Mises à part les limites de ce support par rapport à un bras articulé sur fixation murale, il est possible de faire à peu près ce que l’on veut de ce moniteur, pourtant imposant avec sa diagonale de 81 cm. « A peu près », car il subsiste une limite : celle de disposer d’une configuration de bureau qui puisse accueillir ce support, c'est-à-dire un bureau à plateau plat ou muni d’une ouverture passe câble.
Équipé d’une pince en C, le support se fixe très simplement lorsque la configuration de bureau le permet. Dans notre cas, pour notre bureau avec une grande planche horizontale qui soutient le plateau, il a fallu nous adapter en démontant le voile de fond mélaminé pour les besoins du test.
L’espace requis pour le support est très raisonnable et le montage se fait en un claquement de doigts. Il suffit en effet d’ajuster et serrer le serre-joint par rapport à l’épaisseur du plateau, puis de venir simplement clipser l’écran au bout du bras articulé et le tour est joué ! Si la simplicité est au rendez-vous, il faut bien dire que l’installation est parfaitement stable : nous n’avons rencontré aucun problème après avoir manipulé le moniteur dans tous les sens durant nos 15 jours de tests.
La grande force de ce bras articulé est d’offrir des possibilités de réglages qui s’adaptent à toutes les situations. On remarque d’abord la position désaxée du pied, qui fait gagner en profondeur et laisse le champ libre sur le bureau, et sa grande amplitude lorsqu'on souhaite tirer l’écran vers soi avec ce bras d'une longueur maximale d'environ 18 cm.
Le réglage de la position est à l’image du montage : très simple. Nous disposons d’ajustements sur la hauteur, de 13 cm de bas en haut, l’inclinaison, de -25° à l’avant à +25° vers l’arrière, d’un basculement en un clin d’œil en mode portrait (90°), mais également d’une rotation quasi intégrale avec une fonction pivot sur pour ou moins 280°.
Connectiques
L’autre point fort de ce moniteur sur le plan ergonomique, c’est sa gestion des câbles. En effet, toutes les connectiques étant placées à la perpendiculaire du moniteur, comme nous l’avions déjà constaté avec notre test du LG 27GN750-B, mais il est en outre possible de faire passer quelques câbles à l’intérieur du pied.
Ce dernier embarque ainsi un système de gestion de câble, accessible en enlevant les deux petits caches en plastique pour en profiter. Notons toutefois que le pied est un peu trop étroit pour faire passer l’intégralité des câbles raccordés au moniteur : en l’état, difficile de faire passer plus de deux ou trois câbles au maximum.
La connectique est bien fournie. On y trouve deux connecteurs HDMI 2.0b, qui prennent en charge l’HDR et l’HDCP 2.2, un DisplayPort 1.4, deux ports USB 3.0, une sortie casque, et bien sûr un port USB-C qui gère la charge jusqu’à 60 W et le Display Alt Mode. Le moniteur constitue donc un bon compagnon de travail pour un laptop, si ce dernier ne nécessite pas de plus de 60 W pour son alimentation. Une valeur un peu plus basse qu’avec d’autres moniteurs de cette catégorie, qui autorisent parfois jusqu’à 90 / 100 W avec l’USB-C.
Le LG UltraFine 32UN880 ne prend donc pas vraiment la place d’une station d’accueil. Il ne propose d’ailleurs pas de connecteurs RJ45, ni d’emplacements pour carte SD. LG fournit toutefois un câble USB-C vers USB-C, et il vous sera possible de connecter souris et clavier à l’écran pour contrôler votre ordinateur portable.
Ergonomie logicielle et paramétrages
Comme de nombreux moniteurs à l’heure actuelle, notre modèle est muni d’un joystick situé au centre sur la partie inférieure de l’écran. Pratique et précis, il permet de naviguer facilement dans les menus. Lors d’une première pression, on accède à 4 raccourcis : pour l’extinction de l’écran, vers les paramètres, pour choisir la source d’entrée, et enfin le mode d’image.
Les paramètres accessibles sont nombreux, mais disons d’emblée que nous avons regretté l’absence d’un mode PIB/PIP, que nous trouvons très utile pour diviser et afficher des flux provenant de plusieurs sources à l’écran.
On retrouve donc des paramètres basiques pour ajuster luminosité, contraste, température de couleurs, pour activer le FreeSync et choisir un overdrive qui pourra être utile en jeu, ou encore pour paramétrer la veille automatique ou l’économie d’énergie « Smart Energy Saving ».
Les modes d’images sont nombreux, chose appréciable sur un écran destiné aux professionnels, puisque chacun devrait y trouver chaussure à son pied. Il est en effet possible de choisir entre 12 modes d’images différents, du mode Perso en passant par Vive, Effet HDR, Lecture, Cinéma, FPS et RTS, et naturellement deux modes destinés à fixer l’espace colorimétrique, l’un qui cible l’espace sRGB, l’autre le DCI-P3.
Pour effectuer nos mesures, nous avons désactivé le « Smart Energy Saving » afin que l’intensité lumineuse ne varie pas, puis nous avons testé plusieurs modes d’images pour établir les capacités colorimétriques de ce moniteur.
Qualité d’image
La dalle IPS de ce moniteur a de très bons arguments à faire valoir, à commencer par son contraste, au-dessus de la moyenne avec ce type de dalle. Dans le meilleur des cas, avec des paramètres de luminosité ajustés sur 50 et de niveau de noir sur « élevé », nous obtenons un contraste de 1246:1, la meilleure valeur que nous ayons relevée à l’heure actuelle avec une dalle IPS. Il reste bien entendu loin derrière les dalles VA et les rares écrans OLED, et les noirs manquent clairement de profondeur face à ces derniers.
Poussée au maximum, la luminosité de ce moniteur est plutôt bonne pour un usage standard, avec 390 cd/m², mais reste insuffisante pour lui accorder une certification DisplayHDR. La luminosité est toutefois gérée avec homogénéité puisque sur nos mires de test le pic lumineux ne descend pas en dessous de 370 cd/m², et ce peu importe la taille de la fenêtre affichée (de 1 à 100 %).
Le mode « Cinéma » est celui qui offre les meilleurs résultats d’après nos tests. Hélas, pour un moniteur qui cible les professionnels de l’image, la calibration de ce moniteur manque de justesse. Ceux qui dépendent de cette précision colorimétrique n’hésiteront pas à réaliser un étalonnage à l’aide d’une sonde et, éventuellement, du logiciel LG Calibration Studio, mis à disposition sur la page produit du moniteur. Si vous ne disposez pas du matériel adéquat, vous pouvez toujours télécharger le profil icc que nous avons créé après calibration à l’aide de ce même logiciel.
Avec les réglages par défaut, seul le mode « Cinéma » présente une température de couleur moyenne relativement juste, avec 6 579 K.
Le mode « sRGB » est au-dessus, avec une mesure à 6 742 K, tandis que les modes « Perso » et « DCI-P3 » demanderont quelques ajustements avec une température trop froide, au-delà des 7 000 K. Après calibration, nous obtenons une température moyenne de 6 504 K et une courbe RGB stable.
La courbe Gamma manque de stabilité malgré une valeur moyenne de 2,17 proche de la valeur de référence. Par défaut, les gris clairs comme foncés ne sont pas restitués avec fidélité.
Avec un delta E moyen mesuré à 2,85, ce moniteur ne s’en sort pas si mal. On constate malgré tout quelques dérives, comme c’est le cas avec la couleur bleue et son delta E de 5,13. Il ne s’agit que de légères imprécisions, mais qui peuvent être dérangeante sur un écran qui vise les professionnels.
La fidélité de l’écran est néanmoins idéale après calibration, avec un delta E moyen de 0,97 et un delta E max de 1,79, qui reste en-dessous de la valeur à partir de laquelle l’œil humain peut percevoir les dérives colorimétriques. L’espace sRGB est couvert à 100 % avec une précision infaillible.
La promesse annoncée concernant la couverture DCI-P3 est quant à elle bien tenue : le LG 32UN880 affiche 97 % de cet espace. Il se contente toutefois de couvrir 71,5 % de l’espace Rec. 2020.
HDR : un rendu insuffisant
Comme avec beaucoup d’écrans qui affichent le logo HDR comme étendard, le LG 32UN880 ne permet pas vraiment de profiter d’une expérience HDR convaincante. Le signal HDR s’est même montré moins lumineux qu’en SDR, avec un pic à 370 cd/m² au maximum.
Il en va de même concernant la précision colorimétrique. Puisqu’il n’est pas possible de sélectionner un mode d’image une fois l’HDR activé, nous devons faire avec un delta E moyen de 4,14 dans l’espace DCI-P3 en HDR, avec des dérives relativement importantes, notamment sur le blanc.
Comme nous pouvons l’observer ci-dessous, la dalle montre une homogénéité correcte, meilleure avec les tons foncés que clairs. On remarque cependant des valeurs un peu trop élevées aux quatre coins de l’écran. Le modèle prêté ici par LG ne présente pas d’IPS Glow ou de fuites de lumières perceptibles, un bon point puisque ce ne sont pas des phénomènes rares avec une dalle IPS.
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LG Calibration Studio
Le logiciel LG Calibration Studio se montre simple à utiliser et particulièrement efficace. Disponible gratuitement, il demande seulement d’avoir une sonde colorimétrique compatible sous la main. Pour que le logiciel prenne le contrôle de l’écran, il est nécessaire que celui-ci soit connecté à un PC via le port USB-C de l'écran. L’étalonnage demande entre 30 et 40 minutes pour réaliser ses différentes étapes, et ensuite en vérifier la concordance par rapport à la palette de couleurs ciblée. Par défaut, LG Calibration Studio ne donne accès qu’à 5 palettes de couleurs prédéfinies, mais il est possible d’en ajouter d’autres manuellement.
Réactivité et usage en bureautique et en jeu
La définition 4K Ultra HD offre un excellent niveau de détails, que l’on perçoit aisément en utilisant un moniteur QHD à côté. Avec une résolution de 138 ppp, il oblige cependant à utiliser la fonction zoom (à 150 %) du système d’exploitation. La définition native est exploitable, mais il faudra se rapprocher de l’écran. Heureusement, les réglages ergonomiques de ce moniteur facilitent la chose. Au final, la diagonale de 32" s’exploite parfaitement avec cette définition.
Le LG 32UN880 se montre également à l’aise pour une utilisation gaming en UHD. Inutile de préciser qu’il est malgré tout nécessaire de disposer d’une carte graphique suffisamment puissante pour faire tourner vos jeux en 4K. Le FreeSync permet de profiter d’une expérience de jeu fluide, avec une plage de rafraichissement comprise entre 48 et 60 fps. Précisons que l’écran est bien détecté comme étant compatible G-Sync avec une carte graphique Nvidia.
Enfin, l’input lag est suffisamment bas sur notre modèle pour autoriser une expérience de jeu sans aucune gêne. Nous l’avons mesuré une première fois à 8.8 ms avec FreeSync désactivé, et à 9.1 ms une fois cette fonctionnalité active. Pour terminer, le test de Lagom nous montre que cet écran n’est pas spécialement des plus réactifs face aux moniteurs gaming que nous testons habituellement. Le résultat est malgré tout très correct pour profiter de la grande majorité des jeux, un tel moniteur ne devrait toutefois pas convenir aux amateurs de jeux compétitifs.
Consommation électrique
Le LG 32UN880 n’est pas trop gourmand en énergie compte tenu de sa fréquence de rafraichissement. Nous mesurons une consommation de 29 W en diffusant une mire blanche calibrée à 150 cd/m² sur une fenêtre de 10 %, ce qui équivaut à une consommation relative d’environ 103 W/m².
LG UltraFine Ergo 32UN880 : l’avis de Clubic
La gamme d'écrans PC Ergo Display de LG parvient à se dégager de la concurrence grâce à un support qui offre de très nombreuses possibilités de réglages. Ce LG UltraFine Ergo 32UN880 ne manque pas de séduire par ses capacités à s’adapter à (presque) tous les postes de travail et toutes situations avec, en prime, une excellente qualité d’image. On retrouve les forces et faiblesses de la dalle IPS : un contraste limité mais, ici, supérieur à la moyenne pour cette catégorie d’écran, de très bons angles de vision et un bon rendu des couleurs. D’un autre côté, l’étalonnage d’usine n’est pas des plus précis. Pourtant ce moniteur à de grandes capacités à ce niveau, comme le montrent nos résultats après calibration.
Il s'agit là d'un modèle polyvalent qui séduira pour un usage bureautique et, pourquoi pas, pour du jeu vidéo en 4K. Il reste malgré tout derrière les moniteurs UltraFine 4K et 5K conçus pour être utilisés avec les Mac Pro et autres MacBook, en matière de résolution et de fonctionnalités, notamment avec le Thunderbolt et la charge jusqu’à 85 W qui permet d’utiliser ces moniteurs comme des stations de travail polyvalentes pour Mac. Mais le prix n’est vraiment pas le même : à moins de 700 €, le 32UN880 s’adresse à une clientèle peut-être moins spécialisée, mais qui souhaite s’offrir un compagnon de travail conjuguant ergonomie et productivité, tout en profitant de la définition Ultra HD 32 pouces et d’une image convaincante.
- Possibilités de réglages et ergonomie impeccable
- Bras articulé solide et montage facile
- Connectique USB-C et charge jusqu'à 60 W
- Excellente couverture DCI-P3
- Tarif raisonnable
- Charge limitée à 60 W avec l'USB-C
- Pas de 5K ni de fonctionnalités pour Mac
- Le support ne s'adapte pas à tous types de bureaux
- Rendu HDR anecdotique