© Huawei
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On connaît bien Huawei pour ses smartphones, ses MateBook, et tout autant pour être régulièrement au centre de l’actualité. Le géant des télécommunications s’aventure toutefois sur d’autres terrains. Preuve en est avec le lancement de deux moniteurs dont le MateView GT, un écran incurvé de 34 pouces qui veut associer performances et tarif abordable pour séduire les joueurs.

8 /10
Huawei MateView GT
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Les plus
  • De bonnes performances globales ...
  • Barre de son avec contrôle tactile ...
  • Image profonde avec un excellent contraste
  • Design sobre et solide
Les moins
  • ... mais pas sans ghosting
  • ... mais un rendu audio décevant
  • Rendu HDR anecdotique
  • Compatibilité FreeSync/G-Sync "officieuse"
  • USB-C limité à 10 W

Le MateView GT n’est autre que le premier écran dédié aux joueurs signés Huawei. Lancé il y a déjà quelques semaines en compagnie du MateView, un autre moniteur qui cible quant à lui les productifs avec son format 3:2, il présente notamment une belle diagonale de 34 pouces au format 21:9, une courbe 1500R, le tout avec une définition « 3K » et un refresh rate qui atteint 165 Hz.

Sur le papier, ce MateView GT a de bons atouts, d’autant qu’il est proposé avec une barre de son intégré à son support. Il s’agit néanmoins d’une option, une bonne nouvelle puisque l’achat de ce moniteur sans sa barre de son fait baisser la facture d’une centaine d’euros.

Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.

Huawei MateView GT : sa fiche technique

Le Huawei MateView GT, c'est :

  • Type de dalle : VA
  • Format, taille et définition d'écran : 21:9 / 34" (86 cm) / WQHD (3 440 x 1 440 pixels)
  • Courbure : 1500R
  • Fréquence de rafraichissement : jusqu'à 165 Hz
  • Technologie de synchronisation : FreeSync et G-Sync (non-officiel)
  • Traitement HDR : oui, HDR10
  • Connectiques : 1 x DisplayPort 1.4 / 2 x HDMI 2.0 / 1 x USB-C / 1 x USB 3.0 / 1 prise combo casque
  • Haut-parleurs : oui, 2 x 5 W
  • Alimentation : bloc externe, via USB-C
  • Prix et disponibilité : disponible, à 499 € avec la barre de son, et 399 € sans barre de son
© Matthieu Legouge pour Clubic

Design et ergonomie

Huawei multiplie les bons points d’entrée grâce au design de son MateView GT. Bien qu’il s’adresse aux joueurs en premier lieu, cet écran reste sobre au possible et mise sur le minimalisme pour convaincre, mais peut-être aussi pour ne pas faire monter inutilement la facture. On y trouve bien un bandeau LED au niveau de la barre de son. Il indique le volume et se paie le luxe d’être tactile.

Le minimalisme qui s’en dégage en matière d’esthétique vient s’ajouter à une excellente qualité de fabrication. Le MateView GT respire la qualité de la tête au pied. Son cadre fin, son montage robuste et sans vis, ou encore sa barre de son parfaitement intégrée au support, montre que Huawei maîtrise sont sujet même s’il s’agit seulement du 3e écran produit par le fabricant.

L’installation de l’écran demande un peu de profondeur sur le bureau, environ 225 mm. C’est tout à fait acceptable, surtout en considérant que le pied intègre une barre de son.

La taille de l’écran et son format 21:9 sont d’autres qualités évidentes du MateView GT. Huawei a fait le choix de proposer un écran large qui profitera à une majorité de jeux. La courbure est moins prononcée que celles de certains écrans concurrents, on pense par exemple au MSI MPG Artymis 343CQR ou au géant Samsung G9 Odyssey, mais le rayon de courbure de 1500R donne déjà un effet immersif qu’un écran plat n’offre pas.

© Matthieu Legouge pour Clubic

En revanche, le MateView GT offre une ergonomie assez pauvre dont il faut se contenter. L’écran est inclinable entre -5 et +20° et réglable sur la hauteur avec une amplitude d’environ 110 mm. Hélas, il ne bouge pas d’un cheveu sur l’axe horizontal, pas de rotation donc.

Connectiques

Le moniteur est alimenté par un bloc externe de taille modeste, avec une puissance de 135W, qui se connecte via un connecteur USB-C. Un autre port USB-C est présent, une bonne chose même s’il faut se contenter ici d’une puissance de chargement de 10 W seulement, insuffisante pour alimenter un ordinateur portable. On trouve enfin deux ports HDMI 2.0, un DisplayPort 1.4 et une sortie casque.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Audio : barre de son et microphones … dispensables ?

Profitons-en pour évoquer l’audio de cet écran, d’abord avec la présence de deux micros, chose assez rare sur un moniteur de jeu pour être soulignée. Situés au-dessus de la dalle, au centre, ils font preuve d’une qualité de captation correcte, mais ne remplacerons clairement pas un micro-casque ou un microphone dédié. Ils ont toutefois l’intérêt de faire office de microphone d’appoint, mais il est clair qu’ils sont largement dispensables.

Concernant la barre de son, les deux enceintes de 5 W ne font pas de merveilles. On a le droit à un rendu qui paraît sans problème plus puissant que la plupart des moniteurs, à l’heure où, petite parenthèse, de plus en plus de moniteurs arrivent simplement sans enceinte. Le rendu sonore est toutefois assez médiocre et on évitera d’avoir recours à cette barre de son pour jouer, regarder un film ou écouter de la musique. Encore une fois, il s’agit d’un élément qui fera l'appoint ponctuellement. Ce qui est finalement discutable, c’est le tarif qui est demandé pour la version dotée de cette barre de son. L’écart de 100 € entre les deux versions de cet écran n’est pas justifié vu les prestations audio fournies.

Ergonomie logicielle et paramétrages

Le MateView GT est équipé d’un unique joystick, sous l’écran, pour naviguer dans son OSD. Un appui long a pour fonction d’éteindre l’écran, tandis qu’un appui court fait apparaître l’OSD. Le joystick est précis et la navigation simple, les menus de paramétrages sont toutefois moins riches que chez une majorité de concurrents et certaines fonctionnalités sont absentes, on pense par exemple au mode PBP/PIP. On aurait apprécié un bouton dédié à l’extinction du moniteur, l’appui long sur le joystick est parfois pénible.

© Matthieu Legouge pour Clubic

L’OSD permet de gérer l’éclairage du bandeau LED, avec un large panel de couleurs et d’effets, ou bien de simplement le désactiver. Il est vrai que le contrôle de volume est facilité avec ce bandeau LED tactile, mais je le trouve trop distrayant lors de sessions de jeu ; dommage que l’intensité de l’éclairage ne soit pas ajustable. Huawei a également pensé à intégrer certaines fonctions dédiées aux joueurs, avec la possibilité d’afficher un compteur de fps, une panoplie de réticule, ou encore un mode de « contrôle de l’obscurité ».

Chose étrange, Huawei a fait en sorte de « dissimuler » la fonctionnalité liée au VRR. Il est en effet nécessaire de pousser le joystick vers le haut pendant bien 10 secondes pour la voir apparaître dans le menu « image », duquel elle est absente par défaut. Une fois activée, la compatibilité FreeSync, tout comme G-Sync, est bien reconnue par la carte graphique.

Qualité d'image

Les dalles VA sont connues pour être un cran en dessous des autres technologies d’affichage en matière de temps de réponse et transition de pixels. Ce constat continu d’être pertinent en 2021, même si certains écrans proposent des dalles VA plus performantes que par le passé. En contrepartie, cette technologie dispose d’un atout de taille pour se démarquer : sa capacité à gérer la luminosité du rétroéclairage lui permettant d’afficher des noirs profonds. C’est le cas du Huawei MateView GT qui présente d’après nos mesures un taux de contraste de 4393:1, qu’il est possible de pousser encore un peu plus haut en ajustement l’option contraste à 100 au lieu de 80 au sein de l’OSD.

Nous avons choisi le mode sRGB pour réaliser nos mesures. Vous trouverez le profil ICC résultant de l’étalonnage de l’écran ci-dessous, ainsi que nos mesures avant et après calibration. Le seul ajustement préalable que nous avons appliqué est de régler la luminosité à 49 dans l’OSD.

Le pic lumineux est néanmoins assez moyen sur ce moniteur, avec 377 cd/m² en SDR. C’est suffisant et même supérieur à d’autres moniteurs plus onéreux sur cette catégorie d’écrans. Le revêtement mat fait d’ailleurs un excellent travail en diluant la majorité des reflets.

Pré-calibration / Post-calibration

En sortie de carton, l’écran affiche une colorimétrie globalement juste, qui manque néanmoins de précision. La température de couleurs est idéale avec un relevé à 6 523 K. Échelle de gris et courbe gamma montrent toutefois des valeurs assez éloignées des valeurs cibles. On obtient de bien meilleurs résultats après calibration.

Le delta E n’est pas mauvais en sortie de carton avec une moyenne de 2,82 ; il montre cependant quelques dérives notables. Il tombe à 0,82 après l’étalonnage.

Pré-calibration / Post-calibration

L’espace sRGB est assez bien représenté, avec une mesure à 96,7 %. Les espaces Adobe RGB et DCI-P3 sont respectivement couverts à 81,3 % et 92,32 %.

HDR : un intérêt (très) limité

Activer l’HDR présente un intérêt plus que limité avec ce moniteur. Le pic lumineux dépasse de très peu celui relevé en SDR, avec une mesure à 396,5 cd/m². La différence avec ou sans HDR est franchement peu visible.

La colorimétrie est toutefois bien respectée avec delta E moyen de 2,61 et de légères dérives chromatiques.

Dans l’ensemble l’affichage profite d’une bonne uniformité, avec seulement de petites dérives aux quatre coins de la dalle. Nous n’avons pas décelé de fuites de lumières ou autres phénomènes de ce type.

Performances

Nous avions quelques inquiétudes de savoir si ce moniteur allait ou non correctement gérer le VRR, étant donné que les compatibilités FreeSync et G-Sync ne sont pas officiellement prises en charge. Finalement, nous n’avons relevé aucun souci ; le moniteur est bien reconnu par la carte graphique et nos essais avec Nvidia Pendulum sont concluants.

© Matthieu Legouge pour Clubic

En revanche, nos suppositions à propos du temps de réponse de la dalle VA étaient bonnes. Les transitions de pixels sont plus lentes que sur bien d’autres moniteurs et du ghosting est clairement visible selon le niveau d’overdrive choisi. Le flou sur les objets en mouvements est assez important sans appliquer d’overdrive. Il ne disparaît vraiment que lorsque nous sélectionnons le niveau 4 d’overdrive, le plus élevé, mais nous avons alors le droit à du reverse ghosting. Néanmoins, le reverse ghosting induit ici semble moins pénalisant que le ghosting constaté sur les autres paliers.

Enfin, Huawei ne propose pas de fonctionnalités d’insertion d’images noires avec ce moniteur. Il faut dire qu’il s’agit du tout premier moniteur gaming du fabricant chinois et qu’il n’a donc pas encore toute l’expérience d’un fabricant comme Asus, par exemple, qui propose quelque chose d’assez efficace avec son ELMB Sync.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Le MateView GT reste toutefois un moniteur réactif et l’expérience n’est pas dénaturée par le fonctionnement de cette dalle. De plus, la fréquence de rafraîchissement de 165 Hz donne une excellente impression de fluidité. Inutile de préciser qu’il faut être un minimum équipé d’une carte graphique puissante pour profiter du potentiel de cet écran sur cette définition WQHD.

Et pour terminer, n’oublions pas la fameuse latence, ou input lag. Huawei est convaincant sur ce point, le MateView GT affiche un input lag de seulement 10,4 ms via notre boîtier de mesure. Une valeur qui place ce moniteur dans une bonne position face à ses concurrents, dans la moyenne du moment.

Consommation électrique

Le MateView GT est assez gourmand en énergie. En diffusant une mire blanche calibrée à 150 cd/m² sur une fenêtre de 10 %, nous calculons une consommation relative de 121 W/m². Il s’agit d’un résultat dans la moyenne pour ce type d’écran.

Huawei MateView GT : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Le Huawei MateView GT va à l’essentiel afin de nous proposer une expérience de jeu convaincante et ultra-large. Avec ses 34 pouces, ses larges format et définition et son taux de rafraîchissement élevé, il est certain que ce moniteur répond aux exigences d’un paquet de joueurs.

À ce tarif, on ne coupe pas aux compromis. On pense au rendu HDR, au mieux anecdotique, à un design sans chichi, mais surtout à une partie audio qui ne parvient pas à justifier le supplément tarifaire demandé par rapport à la version sans barre de son.

Côté performances, on a affaire à une dalle VA et ça se ressent. Huawei ne fait pas bouger les lignes et fait le choix de proposer une image profonde, riche en couleurs, avec un excellent contraste plutôt que de tenter de produire le moniteur le plus performant possible.

À l’heure actuelle, ce moniteur est sans aucun doute le meilleur rapport qualité/prix du marché avec ce format 21:9. Du moins, il l’est si on se passe de sa barre de son, un élément dispensable qui fait monter le prix inutilement.

Les plus
  • De bonnes performances globales ...
  • Barre de son avec contrôle tactile ...
  • Image profonde avec un excellent contraste
  • Design sobre et solide
Les moins
  • ... mais pas sans ghosting
  • ... mais un rendu audio décevant
  • Rendu HDR anecdotique
  • Compatibilité FreeSync/G-Sync "officieuse"
  • USB-C limité à 10 W
Sous-notes
Design et ergonomie
8
Qualité d'image
8
Performances
7
Polyvalence
9