Connecté, polyvalent et “intelligent” ! Avec son Smart Monitor M8, Samsung livre un écran pas vraiment comme les autres. Il s’agit en réalité d’un écran hybride, car autonome : il intègre le système Tizen et de nombreuses fonctionnalités lui permettant de se positionner autant comme un outil de productivité qu’un accessoire de divertissements et de loisirs. Plus qu’un simple moniteur, le Samsung Smart Monitor M8 profite-t-il vraiment de tous ces atouts au quotidien ?
- 4K et 32 pouces, idéal comme écran de productivité
- Interface et (beaucoup) fonctionnalités connectées
- Image détaillée, bon contraste
- Mode jeu avec faible latence
- Beaucoup (trop) de fonctionnalités connectées
- Peu d'options ergonomiques (pas de fixation VESA)
- Étalonnage d'usine imprécis
- Rendu très limité en HDR
- Angles de vision
Voilà un moniteur dont la liste des fonctionnalités peut surprendre aux premiers abords. Il embarque en effet, le système d’exploitation Tizen où l’on retrouve notamment la plupart des plateformes SVoD, les assistants vocaux Bixby et Alexa avec contrôle vocal à distance, le Gaming Hub, le SmarThing IoT pour gérer les objets connectés de la maison, une caméra SlimFit et des microphones intégrés, ou encore un espace de travail permettant d’accéder à distance à un autre PC, d’utiliser les programmes Microsoft 365 ou encore de se connecter à d’autres appareils de la marque avec DeX.
Seulement, ce moniteur reste avant tout un écran 4K UHD avec une dalle VA de 32 pouces et un taux de rafraîchissement de 60 Hz. Reste à savoir si ce Smart Monitor vise juste avec son fonctionnement hybride, mais surtout s’il s’agit d’un écran 4K recommandable lorsque l’on met de côté de son mélimélo de fonctionnalités.
Prix et disponibilité
Le Samsung Smart Monitor M8 (M8 S32BM801UU de son petit nom), a été lancé en avril dernier au tarif de 799 €, auquel Samsung applique généralement une promotion. Son prix est parfois en baisse chez certains marchands et il n’est plus rare de le trouver désormais en dessous de la barre des 700 €.
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Fiche technique Samsung Smart Monitor M8
Taille d'écran | 31.5 pouces |
Résolution | 3840 x 2160 px |
Format d'écran | 16/9 |
Type de dalle | VA |
Technologie d'affichage | Anti-lumière bleue, Flicker-Free |
HDR | HDR10+ |
Fréquence de rafraîchissement | 60Hz |
Temps de réponse | 4ms |
Type d'écran | LCD |
Taille d'écran | 31.5 pouces |
Résolution | 3840 x 2160 px |
Format d'écran | 16/9 |
Type de dalle | VA |
Dalle mate antireflet | Oui |
Technologie d'affichage | Anti-lumière bleue, Flicker-Free |
HDR | HDR10+ |
Luminosité | 300 cd/m² |
Contraste | 3 000:1 |
Profondeur de couleur | 8 bit + FRC |
Fréquence de rafraîchissement | 60Hz |
Temps de réponse | 4ms |
Type d'écran | LCD |
Écran large | Oui |
Écran incurvé | Non |
Sans bordures | Oui |
Compatible 3D | Non |
Écran tactile | Non |
Angle d'inclinaison avant | +15° |
Angle d'inclinaison arrière | -2° |
Écran pivotable | Non |
Pied réglable en hauteur | Oui |
Pied amovible | Non |
Fixation VESA | N.C |
Entrées vidéo | HDMI |
Connecteur(s) additionnels | USB 3.1, USB Type C |
Fonctionnalités multimédias | Webcam intégrée, Haut-Parleurs intégrés |
Largeur | 575.2mm |
Hauteur | 713.4mm |
Profondeur | 203.8mm |
Largeur (sans pied) | 418.8mm |
Hauteur (sans pied) | 713.4mm |
Profondeur (sans pied) | 22.3mm |
Poids | 6.7kg |
Consommation | 40W |
Consommation en veille | 2W |
Alimentation interne | Non |
Design et ergonomie
Les habitués à l’univers Apple ne seront pas déçus avec ce Smart Monitor. La ressemblance avec l’iMac M1 est frappante, Samsung s’est clairement inspiré de l’ordinateur tout-en-un de la marque à la pomme pour le design de son moniteur. Du pied jusqu’à la bordure inférieure (moins épaisse heureusement), en passant par les coloris pastel proposés, jusqu’à certaines fonctionnalités à l’image de la webcam et la compatibilité AirPlay, le Smart Monitor M8 cherche à séduire les utilisateurs d’Apple.
Hormis cela, le M8 n’a pas grand-chose à voir avec un iMac M1, mais il s’affiche comme une alternative intéressante et moins onéreuse au Studio Display, l’écran Retina 5K et ses 27 pouces. Le M8 donne une très bonne impression dès l’installation ; à contrario des précédents Smart Monitor du fabricant, celui-ci ne dissimule pas ses différences et son caractère hybride. À l’instar d’un Huawei MateView, on s’aperçoit rapidement que nous avons affaire à un modèle original et hybride.
L’écran montre de jolies courbes et un port compact pour un modèle de 32 pouces. Sa qualité de construction et ses finitions sont très honnêtes ; son châssis en plastique léger ne semble pas des plus robustes, mais dans l’ensemble nous n’avons pas à nous plaindre du choix des matériaux. Les motifs tressés à l’arrière lui donnent un petit quelque chose de plus visuellement parlant.
Amovible, la webcam se connecte quant à elle via une connectique USB-C couplée à un adaptateur propriétaire et un mode de fixation qui empêchera de l’utiliser ailleurs. Aucun problème pour l’installer, elle tient parfaitement en place, ce malgré un plastique qui semble bon marché. Son ergonomie est toutefois assez mauvaise, il est uniquement possible d’en ajuster l’angle sur l’axe vertical, de haut en bas et vice-versa, avec une amplitude relativement faible. Elle embarque également un cache de confidentialité magnétique, il s’agit donc d’une pièce séparée et donc assez facile à égarer (chose qui nous est d’ailleurs arrivée durant ce test). Nous reviendrons sur le fonctionnement de cette caméra un peu loin.
De retour à l’écran en lui-même, force est de constater que ce n’est pas vraiment la joie en matière d’ergonomie. L’écran s’incline légèrement de -2° à +15°, le seul autre ajustement ergonomique est celui de la hauteur, sur une amplitude de 12 cm. C’est trop peu, nous pourrions nous en contenter si seulement le Smart Monitor M8 disposait d’une compatibilité VESA, mais ce n’est pas le cas.
Avare en connectiques, moins en connectivité
Le Samsung Smart Monitor M8 nous laisse sur notre faim en matière de connectique. Pour cause, il se dote d’une unique entrée Micro HDMI et d’un hub USB incluant deux ports USB-C. L’un deux est capable de délivrer 65 W, ce qui devrait être suffisant pour alimenter une majorité de laptops et prend également en charge le DisplayPort Alt Mode.
Du côté de la connectivité sans fil, on retrouve le Wi-Fi 5 (802.11ac) comme le Bluetooth, en version 4.2. Les services connectés sont par ailleurs nombreux, on peut notamment citer DeX et SmarThings, Tap View pour le screen mirroring, ou encore la compatibilité AirPlay ; autant de fonctions connectées qui font de ce moniteur un produit atypique sur ce marché. Nous nous attendions également à retrouver une fonction de charge sans-fil, ou quelque chose comme une compatibilité Miracast, ce sera sans doute pour une autre fois.
Une webcam convaincante pour un audio qui l'est moins
Samsung distingue son Smart Monitor cette année par l’intégration de la SlimFit Cam. Outre le manque d’ergonomie et la connectique propriétaire que nous avons déjà évoquée, cette webcam affiche une belle image en Full HD 1080p à 30 fps avec un capteur d’une définition de 2 Mégapixels.
Elle n’est compatible qu’avec Google Meet au sein de l’interface, mais elle fonctionne évidemment sur les appareils connectés à l’écran à partir du moment où ils le sont via l’un des ports USB-C. L’image est claire et détaillée, le champ de vision est large, les lumières sont relativement bien gérées et nous apprécions de retrouver des fonctionnalités comme FaceTracking et Auto Zoom ou encore la compensation automatique de la lumière ; il faut toutefois noter que la mise au point est assez capricieuse par moment. L’audio est en revanche aux abois. La captation vocale offerte par le microphone est au mieux médiocre, tandis que les deux haut-parleurs de 2 W chacun n’en mènent pas large.
Ergonomie logicielle et paramétrage
Le Smart Monitor M8 se contrôle intégralement, ou presque, à l’aide d’une télécommande. Il y a bien un bouton on/off à l’arrière mais il se contente uniquement d’offrir quelques raccourcis. Comme vous pouvez le voir, la télécommande est des plus minimalistes ; on y trouve quelques raccourcis vers des plateformes de streaming et la télévision gratuite de Samsung (Samsung TV Plus), une commande pour l’assistant vocal, et bien sûr les essentiels pour la navigation au sein de l’interface. Terminons par préciser qu’elle se recharge via USB-C.
L’interface réunit plusieurs menus, "Workspaces" est le premier à s’afficher, il permet de connecter services, appareils et autres applications, à l’image de DeX ou Microsoft 365. Nous retrouvons ensuite un menu dédié aux options de confidentialité, un autre qui donne accès à un navigateur web, un menu "Media" sur lequel on retrouve l’interface TV Tizen, et enfin un dernier menu qui donne accès aux options et paramètres. Précisons que le mode jeu n’est accessible que depuis peu, une mise à jour a été nécessaire pour le voir enfin apparaitre.
L’interface accuse parfois quelques lenteurs, rien qui ne vienne toutefois vraiment impacter l’expérience. Au quotidien c’est davantage la multitude de fonctionnalités et d’options qui font que, souvent, on s’emmêle les pinceaux. Associée à la navigation à la télécommande, l’interface manque de lisibilité et n’est pas suffisamment intuitive à notre goût. Quelques exemples nous viennent à l’esprit : les messages d’avertissement liés à la consommation électrique, très fréquents et impossibles à désactiver, la taille des fenêtres nous empêchant de constater à l’image les changements sur la source, et plus simplement l’impossibilité d’avoir un simple raccourci pour basculer d’un mode d’image à un autre. Disons qu’il est nécessaire d’être rodé à l’utilisation de ce moniteur et de bien connaitre son interface, complète certes, mais aussi parfois trop complexe.
Le mode jeu propose justement une interface beaucoup plus claire sous forme de barre qui s’affiche en bas de l’écran et nous laisse donc de la visibilité sur la source. Il comporte d’ailleurs six modes d’images, sélectionnables en deux clics, ou encore la possibilité de basculer l’affichage en 21:9. On regrette cependant de devoir revenir sur la première interface pour désactiver le mode jeu, pour ensuite revenir dans les options et devoir à nouveau sélectionner celle désirée.
Terminons ce petit tour d’horizon par l’interface Tizen qui permet à ce moniteur de proposer une expérience connectée similaire à celle d’un téléviseur. On y retrouve en effet la plupart des plateformes de streaming, comme Netflix, Disney +, OCS, Apple TV ou encore YouTube, ainsi que bien d’autres applications et des raccourcis vers les sources récentes.
Le grand avantage est de profiter d’un catalogue gratuit assez vaste, notamment grâce à Samsung TV Plus qui embarque plusieurs dizaines de chaînes de télévision, du divertissement aux actualités en passant par les programmes pour enfants, la musique, le sport et bien sûr des films et des séries.
Qualité d'image
Le Smart Monitor M8 propose différents modes d’images selon le signal détecté. Nous avons ainsi sélectionné le mode "Standard" pour effectuer nos mesures en SDR, et le mode "Filmmaker" pour celles réalisées en HDR.
La dalle VA qui équipe cet écran tient les promesses de cette technologie, sans pour autant se défaire de ses inconvénients. On y mesure un rapport de contraste très correct (3028 : 1) avec des noirs suffisamment profonds pour ne pas paraitre gris, un point important car ce moniteur ne dispose d’aucune fonction de gradation locale. Le pic lumineux est mesuré à 398,1 cd/m², très proche de la valeur annoncée par Samsung. En revanche, les angles de vision sont franchement mauvais, l’image apparait délavée et terne lorsqu’on la regarde en étant excentrée. Du côté des reflets, le revêtement mat appliqué à l’écran se montre efficace, il ne diluera toutefois que peu les reflets directs les plus intenses.
Mesuré en sortie de carton avec le mode "Standard" sans qu’aucune option n’ait été modifiée, l’écran s’avère relativement imprécis, notamment sur la courbe gamma dont la moyenne s’établit à 2,119 avec un suivi erratique de la courbe de référence. La température de couleur est quant à elle bien respectée et proche de la valeur cible avec une moyenne de 6 489 K.
Ne disposant pas de mode sRGB, l’écran affiche par défaut des couleurs saturées qui résultent sur un manque de précision flagrant. Il est nécessaire de se plonger dans les options pour réduire la couverture sRGB à 100 %. Même dans ces conditions et malgré un Delta E moyen tout à fait correct (2,55), on constate encore pas mal de dérives chromatiques avec un Delta E max qui atteint 4,77.
Notons également sur si l’espace sRGB est couvert à plus de 100 % par défaut, l’Adobe RGB est quant à lui couvert à 86 %, un résultat très satisfaisant pour un écran de ce type.
L’écran est en revanche épatant en matière d’uniformité. Bien qu’il s’agisse d’un rétroéclairage de type Edge-LED, le M8 affiche des gris uniformes même aux quatre coins de la dalle. Ajoutons à cela des effets de blooming parfaitement contenus malgré l’absence de local dimming.
HDR
Malgré une compatibilité HDR10 et HDR10+, le Smart Monitor M8 n’offre pas une expérience convaincante avec ces signaux. Son pic lumineux est à peine plus élevé qu’en SDR avec 402 cd/m², insuffisant pour profiter d’une expérience HDR digne de ce nom.
La colorimétrie y manque d’ailleurs une nouvelle fois de fidélité, avec un Delta E moyen de 3,2 et pas mal de dérives chromatiques.
Les espaces WCG sont toutefois correctement couverts, le Rec. 2020 à hauteur de 68,48 %, tandis que le DCI-P3 l’est à hauteur de 93,78 %.
Au quotidien : des fonctionnalités qui font sens ?
En tant que moniteur PC, le Samsung Smart Monitor M8 s’en sort très bien. La densité de pixels est idéale sur cet écran de 31.5 pouces avec 140 ppp. Le texte est net tandis que l’image profite d’un excellent niveau de détails et de couleurs vives ; en somme, il s’agit d’un écran 4K UHD tout à fait recommandable pour un usage polyvalent. L’expérience gaming est déjà bien moins alléchante, ce malgré la dernière mise à jour et la présence d’un mode jeu qui réduit largement l’input lag, que nous mesurons à 9,7 ms. Le refresh rate limité à 60 Hz débouche inévitablement sur un important flou de mouvement, d’autre part le M8 ne prend pas en charge le VRR.
L’usage en tant qu’écran autonome est déjà différent. Disons qu’il faut avoir l’utilité au quotidien de l’interface Tizen et de ses fonctionnalités pour réellement le rentabiliser. Les options de productivité sont intéressantes, notamment la présence de Microsoft 365 et la possibilité d’appairer en un rien de temps clavier, souris et casques en Bluetooth.
Nous apprécions également d’avoir à disposition un capteur de luminosité ambiante qui va non seulement venir ajuster l’intensité lumineuse de l’écran en fonction de l’environnement, mais aussi sa température de couleurs, un atout au quotidien autant pour réduire la fatigue oculaire que pour faire quelques économies d’énergie. Enfin, l’accès aux services de streaming avec Tizen, ainsi qu’à Samsung TV Plus sera un avantage pour certains, là où les fonctions connectées et le divertissement seront vus comme gadget par d’autres.
Terminons par évoquer le MultiView, qui propose d’afficher plusieurs images à l’écran lorsqu’elles ne proviennent pas de deux sources externes. Il est simplement possible, par exemple, d’afficher votre bureau et d’y incruster l’image de la webcam ou d’une application présente au sein de l’interface. Il n’y a donc pas de vrai mode PIP ou PBP.
Consommation électrique
Le Smart Monitor M8 a une consommation électrique assez élevée, ce qui n’est toutefois pas étonnant pour un moniteur 4K UHD. En suivant notre protocole habituel, nous calculons une consommation de 102 W/m², un résultat supérieur à la moyenne pour un écran bureautique.
Samsung Smart Monitor M8 : l'avis de Clubic
Pas toujours simple à utiliser, le Samsung Smart Monitor M8 se comporte comme un écran à la croisée des chemins quelque part entre une Smart TV et un moniteur de bureau. Comprendre par là que ce n’est ni vraiment un moniteur ni un téléviseur : son interface et ses nombreuses fonctions ont tendance à venir gêner l’usage en tant que moniteur PC, tandis que s’il en hérite le côté « Smart » il n’offre pas ce que l’on attend d’un téléviseur.
La proposition d’unifier le tout et de regrouper un maximum de fonctionnalités est néanmoins pertinente pour ceux qui éprouvent le besoin d’un tel écran et force est de constater que le Smart Monitor M8 a pas mal d’atouts pour séduire. En revanche, si vous recherchez un écran 4K de cette taille avec quelques caractéristiques en commun comme l’USB-C avec Power Delivery, il y a une foule de modèles moins onéreux qui vous attendent.
- 4K et 32 pouces, idéal comme écran de productivité
- Interface et (beaucoup) fonctionnalités connectées
- Image détaillée, bon contraste
- Mode jeu avec faible latence
- Beaucoup (trop) de fonctionnalités connectées
- Peu d'options ergonomiques (pas de fixation VESA)
- Étalonnage d'usine imprécis
- Rendu très limité en HDR
- Angles de vision