Des Mercedes autonomes immorales pour le moindre mal ?

Romain Heuillard
Publié le 11 octobre 2016 à 18h34
Mercedes-Benz a tranché : ses futures voitures autonomes ne sacrifieront jamais leurs occupants, même lorsque ce sera le moindre mal.

Le débat moral s'intensifie à mesure que les pilotes automatiques se perfectionnent et qu'on approche des voitures autonomes, dans lesquelles plus aucun des passagers n'est conducteur. Comment faut-il programmer les véhicules qui sont confrontés à un accident mortel inévitable ? Ce qui n'était, depuis 50 ans, qu'une expérience de pensée philosophique, le « dilemme du tramway », devient ces temps-ci très concret.

Précédemment : Faut-il programmer votre voiture autonome pour vous sacrifier ?

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Des Mercedes autonomes immorales ?

La position qui parait la plus morale est qu'une voiture devrait sacrifier son unique passager plutôt qu'un groupe de piétons.

Ce n'est pourtant pas le choix que fait Mercedes-Benz, et il l'assume. Le responsable de la sécurité active et des assistances à la conduite a pris position, selon le site internet Car and Driver : « Si vous savez que vous pouvez sauver au moins une personne, au moins sauvez celle-ci. Sauvez la personne dans la voiture, » a déclaré Christoph von Hugo au Mondial de l'Automobile. « Si la seule certitude est qu'une mort peut être évitée, c'est votre priorité. »

À ce stade de l'intervention, la position du constructeur est encore vague. Mais M. Hugo justifie : « On pourrait sacrifier la voiture. On le pourrait, mais dans des situations souvent très complexes, on ne saurait pas ce qui arriverait ensuite aux personnes initialement épargnées. » L'idée est qu'en évitant un piéton, une voiture entrerait en collision avec autre chose. La voiture risquerait alors de tuer des passants en faisant tomber un pylône ou en pénétrant dans un bâtiment. « Donc on sauve ceux qu'on sait qu'on peut sauver. »

Un compromis nécessaire ?

Cette position controversée résout en tout cas une problématique : selon une récente recherche du journal Science, bien que les participants préfèreraient en premier lieu des voitures qui choisissent le moindre mal, ils n'utiliseraient pas de telles voitures. Or on sait que la machine sera plus sûre et qu'elle fera dans tous les cas moins de victimes que l'homme.

C'est d'ailleurs la conclusion du représentant de Mercedes-Benz : « Nous pensons que cette question morale ne sera pas aussi pertinente qu'on le croit aujourd'hui. Nous travaillons afin d'éviter que de telles situations se présentent. »

Faudra-t-il légiférer dans un second temps, après que les voitures autonomes ont été admises par les consommateurs ?

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