Contexte favorable
Pascal Nègre a annoncé ce matin le lancement du Blu-ray Pure Audio, qui sera expérimenté en premier en France. Alors que la musique dématérialisée est en forte croissance, l'emblématique président d'Universal Music France a commencé par expliquer en quoi le contexte est favorable au lancement d'un nouveau support.« L'avènement du numérique (aurait) donné la primeur au pratique sur le qualitatif depuis dix ans », pourtant les ventes de vinyles ont sensiblement augmenté entre 2011 et 2012 (de près de 20%), en particulier auprès des jeunes, tout comme celles de casques.
Effet de mode ? La maison de disques y voit plutôt un regain d'intérêt pour un son de qualité.
Les platines Blu-ray déjà compatibles
Universal Music France a indiqué avoir travaillé « deux ans » sur ce support. Le « Blu-ray Pure Audio » n'est en réalité qu'un Blu-ray sur lequel on ne stocke que de la musique, en exploitant les codecs lossless existant : le PCM, le DTS-HD Master Audio et/ou le Dolby TrueHD, qui ont plus ou moins 10 ans. Le son est encodé sans perte en 96 kHz sur 24 bits, à comparer aux 44,1 kHz et 16 bits du CD audio.Le principal avantage de ce nouveau support par rapport au SACD, dont il se présente comme le digne successeur, c'est qu'il ne requiert pas de nouveau matériel. Or un tiers des foyers sont équipés d'un lecteur Blu-ray, au travers de leur PlayStation 3, de leur Freebox Player, de leur Box by Numericable ou d'un lecteur dédié. Les Blu-ray étant « incopiables », chaque disque inclut un code de téléchargement pour l'album en MP3 ou en FLAC 44,1 kHz/16 bits, mais pas en FLAC 96 kHz/24 bits.
Mais c'est aussi son principal inconvénient. Un échantillonnage à 96 kHz sur 24 bits permet certes d'augmenter sensiblement la dynamique par rapport aux 44,1 kHz et 16 bits d'un CD ou d'un MP3, mais c'est toujours un format échantillonné, contrairement au SACD dont la technologie Direct Stream Digital (DSD) s'approche nettement plus du signal analogique (continu) d'un vinyle.
À l'écoute
Universal Music France proposait ce matin une écoute comparative. À l'écoute la différence entre les pistes Blu-ray Pure Audio et les mêmes sur CD était flagrante. Interrogé par nos soins, Pascal Nègre et ses collaborateurs nous ont assuré qu'il n'y avait pas de mastering spécifique plus flatteur. Mais le dossier de presse parle de la « réalisation d'un mastering Haute Définition adapté spécifiquement au Blu-ray ».Un échantillonnage supérieur n'est pas supposé révéler des instruments ou des sons, comme l'a affirmé un démonstrateur d'Universal, il devrait seulement permettre de mieux les entendre.
Or nous n'avons jamais constaté de tel écart entre un FLAC 96 kHz/24 bits tel que ceux proposés par Qobuz et un FLAC 44,1 kHz/16 bits. Peut-être les sources diffèrent-elles ? Il ne fait aucun doute que la boutique en ligne de fichiers Studio Masters ne manquera pas de réagir au lancement du Blu-ray Pure Audio.
Quoi qu'il en soit, trente six Blu-ray Pure Audio sont disponibles pour le lancement. Ils sont vendus à partir de 20 euros.