Un modèle capable de faire décoller les ventes de Chromebook ? Même si Google affirme que « le Chromebook de Samsung est le numéro un des meilleures ventes d'ordinateurs portables sur Amazon depuis sa sortie, et au Royaume-Uni les Chromebooks représentent plus de 10 % des ventes d'ordinateurs portables de Currys PC World, le leader national sur le marché de l'équipement électronique », une étude récente menée par Digitimes montre que moins de 500 000 Chromebooks se seraient vendus depuis 2011 et l'arrivée des premiers modèles Acer et Samsung. Une situation que Google souhaite évidemment faire évoluer.
C'est pourquoi, en plus des deux partenaires « historiques » que sont Acer et Samsung, Google s'est assuré le concours de deux autres constructeurs de renom : HP et Lenovo. Dans nos contrées, la disponibilité du premier Chromebook laissait clairement à désirer, du fait de canaux de distribution limités. Cette fois, le géant de Mountain View propose son portable dans de grandes enseignes, physiques ou officiant sur le Net.
Google commence donc à se donner les moyens de promouvoir son Chromebook. Ce nouveau modèle Samsung en est-il un bon ambassadeur ?
Le Chromebook de Samsung : comme un air de netbook
Vu de loin, le nouveau Chromebook de Samsung pourrait avoir un petit air de MacBook... Air : le format 11,6 pouces, le look du clavier, la dimension du touchpad, la couleur aluminium, une certaine finesse (2 cm d'épaisseur)... Mais de près, on s'aperçoit vite que tout n'est que plastique, et que si la finition nous semble meilleure que sur le précédent Chromebook de Samsung (on pense à ces petits patins prévus pour protéger l'écran du clavier), on reste toutefois bien loin de ce que fait Apple avec son portable ultra fin.Il n'en reste pas moins que ce petit format et ce plastique autorise un poids relativement faible : à peine 1,1 kg, contre près de 1,5 kg pour l'ancien Chromebook de Samsung. Autre bon point pour ce nouveau modèle : un écran mat qui échappe aux reflets. Dommage que la définition reste limitée à 1 366 par 768 pixels, et que la dalle TN soit d'une assez faible qualité (on distingue la trame de l'écran).
Des composants a minima
Sachez que pour compenser ce manque d'espace disque et coller avec l'usage connecté de son Chrome OS, Google offre 100 Go sur son Drive durant les deux ans qui suivent l'achat d'un Chromebook tel que le modèle de Samsung. Un stockage que vous pourrez atteindre par Wi-Fi 802.11n, mais pas par Ethernet, le Chromebook étant dépourvu de connectique idoine.
On trouve en revanche deux ports USB (l'un en 2.0, l'autre en 3.0), une sortie HDMI et un lecteur de cartes SD. Dommage seulement que l'ensemble de cette connectique soit placé à l'arrière. L'équipement de ce Chromebook se complète d'une webcam 0,3 mégapixel, d'un module Bluetooth et d'une batterie 30 Wh qui lui assure, selon Samsung, 6 heures d'autonomie. Notre test vidéo, Wi-Fi activé, a duré 6h30. Un score tout à fait intéressant. Pas de lecteur de carte SIM en revanche, ce qui nous semble regrettable pour un appareil aussi dépendant d'une connexion.
Un mot enfin sur le clavier et le touchpad. Le clavier n'a guère évolué depuis la première version du Chromebook de Samsung, et propose toujours les mêmes raccourcis trop orientés Web (précédent, suivant, recharger, plein écran) et une frappe relativement agréable (les touches sont larges) malgré une course faible. Le touchpad multitouch est en revanche plus ramassé que sur la précédente version, même si ses dimensions restent généreuses.
Un OS toujours aussi limité ?
Si le design ou les composants de ce Chromebook sont des éléments importants, c'est avant tout son système d'exploitation qui questionne le plus. Chrome OS est à part, puisqu'il fonctionne quasi-exclusivement en ligne. Basé sur un GLU/Linux et son kernel 3.4.0 (la dernière version en date étant la 3.84), ce système utilise principalement le navigateur Chrome. Véritable porte d'entrée sur l'écosystème Google, Chrome donne accès à Google Play Music, Books et Movies, à l'Agenda, à Gmail, à Google Documents, à Maps, Google+ et Drive...Certains de ces services en ligne bénéficient d'une icône dans la barre des tâches, cette dernière proposant également un lanceur d'applications. Depuis ce dernier, quelques programmes ne nécessitent pas de connexion : le bloc-notes ou la calculette, ou encore celui permettant d'exploiter la webcam. Notez également la possibilité de lire une vidéo au format MP4 (mais pas MKV), même depuis une clé USB au format NTFS, la présence d'un petit outil de retouche lorsque vous visualisez une image, ou encore celle d'un explorateur de fichiers sommaire, qui fait apparaître Google Drive.
A l'usage, cette mouture numéro 23 de Chrome OS est fluide, démarre très rapidement et pour peu que vous n'ouvriez pas une lecture vidéo et l'application webcam en même temps, ou un grand nombre d'onglets sous Chrome, les 2 Go suffisent. Quant à l'Exynos 5, il nous a permis de lire une vidéo 1080p sur Youtube sans trop d'images perdues. Google s'est même permis le luxe d'inclure une animation à ses fenêtres lorsque vous les agrandissez, ou quand vous utilisez le raccourci ALT-TAB.
Les composants sont donc à peu près suffisants pour faire tourner Chrome OS. Et si la philosophie du système de Google peut toujours surprendre, force est de constater qu'il n'est plus aussi en avance sur son temps qu'il ne l'était à ses débuts. Car les services mobiles se font de plus en plus nombreux, et il est désormais possible de retoucher une photo, faire une vidéo ou tout autre chose en ligne, sans nécessité de puissance. Parce qu'avec la mise à disposition de 100 Go d'espace sur Drive (qui évite de dépenser 5 dollars par mois pendant 2 ans) et la version hors ligne de Documents et Gmail, Google améliore significativement son offre. Et enfin parce qu'il est appréciable de retrouver tous ses paramètres en utilisant les possibilités de synchronisation de Chrome.
Tout ça rend le Chromebook un peu moins dépendant du Wi-Fi, même les limitations arrivent assez vite si aucun réseau n'est accessible. Car dès lors, toutes les applications en ligne que vous aurez dénichées et qui compensent l'absence de logiciels spécifiques à un usage vous seront complètement inutiles. Le Chromebook n'est pas inintéressant, mais reste, à notre sens, réservé aux hyper-connectés, à ceux qui disposent d'une connexion Wi-Fi quelle que soit leur activité (ou d'un partage de connexion 3G/4G depuis un smartphone), et surtout à ceux qui utilisent Chrome au quotidien. Mais Google les sait nombreux.
Notre avis
Concernant le modèle Samsung testé ici, relevons son positionnement très entrée de gamme avec des composants et une qualité de construction plutôt bon marché. Avec 299 euros, soit 100 de moins que sur la précédente version, le tarif est agressif et place le produit loin du Pixel. Le portable de Google reste pour le moment la vitrine de son Chrome OS, grâce à une fiche technique très supérieure au Chromebook de Samsung. Une façon d'éviter que l'éventuel succès de son OS soit inévitablement associé à Samsung, comme c'est le cas pour Android ?
Un Android dont on attend toujours qu'il fusionne avec Chrome OS, afin d'offrir un système uniformisé sur l'ensemble des plates-formes mobiles. Et alors qu'Ubuntu tente l'aventure, Google semble s'y refuser. La nomination de Sundar Pichai, qui s'occupait de Chrome OS, en lieu et place du patron d'Android, Andy Rubin, a récemment fait resurgir les rumeurs. Mais Eric Schmidt a précisé que les deux OS resteront « séparés pendant encore très longtemps, car ils répondent à différents besoins », même si Google compte développer « des fonctions communes » entre ses systèmes. Pourtant, le succès de Chrome OS passera probablement par le smartphone.
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