Après de longues années marquées par une âpre stagnation esthétique, la Surface Pro revenait fin 2021 sous la forme d’une huitième itération largement dépoussiérée, mais pas nécessairement réinventée. Sans rien changer au concept sur le fond, Microsoft réussit-il à faire suffisamment évoluer sa tablette pour la rendre encore plus agréable à utiliser à l’heure de Windows 11 ? Réponse dans notre test.

Le temps aux plus belles choses — se plaît à faire un affront, disait Corneille… et la chose n’avait échappé à personne en ce qui concerne la Surface Pro. Figure tutélaire de la gamme Surface, la célèbre tablette convertible de Microsoft n’avait que (très) peu évolué ces dernières années, au point d’apparaître pour beaucoup assez désuète sur le plan esthétique. Mais en 2021, Microsoft prouvait qu’il nous avait enfin entendus, et surtout compris. À l’occasion de son Surface Event, en septembre dernier, la marque dévoilait une palanquée de nouveautés… et parmi elles, une certaine Surface Pro 8.

Les plus
  • Très bon niveau de performances
  • Bel écran IPS, bien calibré
  • "Nouveau" châssis, plus élégant et moderne
  • Qualité irréprochable des finitions
Les moins
  • 120 Hz superflu, pas de rafraîchissement dynamique
  • Clavier toujours vendu séparément, toujours trop cher
  • Autonomie décevante
  • Design de la Surface Pro X recyclé

Finalement lancée le 28 octobre 2021, cette nouvelle Surface Pro adopte un design repensé, mais largement inspiré par celui de la Surface X. Elle en reprend l’essentiel du châssis, une bonne partie de la connectique, l’écran, le clavier ou encore les dimensions, du moins à quelques millimètres près en épaisseur. Car oui, contrairement à sa cousine, notre Surface Pro 8 n’est pas équipée d’un processeur ARM Microsoft SQ2. À la place, la tablette mise toujours sur des puces Intel x86 — de quoi justifier son embonpoint. La Surface Pro 8 conserve en effet un système de dissipation actif. Mais avant d’entrer dans le détail, voici la fiche technique complète de cette nouvelle Surface Pro.

Fiche technique Microsoft Surface Pro 8 (2021)

Résumé
ProcesseurIntel Core i7-1185G7
Taille de la mémoire16Go
Carte graphiqueiGPU Intel Iris Xe
Taille de l'écran13 pouces
Taux de rafraîchissement120Hz
OS
Système d'exploitationWindows 10
Processeur
ProcesseurIntel Core i7-1185G7
Type de processeur4 coeurs / 8 threads
Fréquence du processeur4.8GHz
Finesse de gravure10nm
Mémoire vive
Taille de la mémoire16Go
Type de mémoireDDR4
Graphismes
Carte graphiqueiGPU Intel Iris Xe
Max-QNon
VR Ready (réalité virtuelle)Non
Écran
Taille de l'écran13 pouces
Taux de rafraîchissement120Hz
Type de dalleDalle IPS
Type d'écranLED Tactile
Résolution d'écran2.8K
Format de l'écran3/2
Dalle mate / antirefletNon
NVIDIA G-SYNCNon
Écran tactileOui
Stockage
Configuration disque(s)SSD
Disque principal256 Go
Lecteur optiqueAucun
Emplacement mSATA/M.2M.2 (occupé)
Lecteur de carte mémoireAucun
Connectique
Connectiques disponiblesJack 3,5mm Femelle Stéréo, Thunderbolt 4/USB-C
Réseau sans-fil
Wi-FiOui
Version Wi-Fi6
BluetoothOui
Version Bluetooth5.1
Équipement
WebcamOui
Haut-parleursIntégrés
ClavierAzerty
Clavier rétroéclairéOui - Couleur unique
Pavé numériqueNon
Lecteur d'empreinte digitaleNon
Caractéristiques physiques
Épaisseur93mm
Longueur208mm
Largeur287mm
Poids891g

Dans sa version de base, (Core i5, 8 Go de RAM, 128 Go de SSD), la Surface Pro 8 débute à un tarif de 1179 euros sur le site officiel de Microsoft (hors clavier, vendu séparément). Configurable peu ou prou à la carte, la tablette peut embarquer jusqu’à un Core i7-1185G7, 32 Go de RAM et 1 To de SSD pour un tarif qui s’envole alors à 2679 euros, toujours sur le Microsoft Store. Notre modèle de prêt (Core i7, 16 Go de RAM, 256 Go de SSD) est pour sa part affiché à 1679 euros. Voyons maintenant ce qu’il vaut.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic
© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Design : une tablette remaniée, mais pas réinventée

Nous l’avons dit, la Surface Pro 8 emprunte beaucoup à la Surface Pro X, lancée pour la première fois en fin d’année 2019. En un sens, le nouveau design de la Pro 8 n’est donc pas à proprement parler pas si « nouveau ». Les deux produits sont d’ailleurs si proches esthétiquement que Microsoft lui-même semble avoir du mal à les différencier dans son offre. Sur son catalogue, la marque met donc en avant la mobilité et la connectivité (4G+) de sa Surface Pro X, tandis que la Surface Pro 8 est plutôt ventée pour ses performances, mais combien de clients confondront les deux ? Difficile à dire.

Cela dit, l’adoption de ce look donne quand même un sacré coup de jeune à la Surface Pro. Il faut dire qu’à quelques détails près, son design n’avait pas évolué depuis la Surface Pro 4… lancée en 2016. Nous étions d’ailleurs à *ça* de donner à la tablette de Microsoft le surnom de « Surplace Pro »… C’est dire.

L’adoption des lignes de la Surface Pro X reste donc une bonne chose, d’autant que l’ardoise gagne en élégance et en modernité sans rien perdre en praticité. Elle conserve par ailleurs un gabarit très semblable à celui de la Surface Pro 7, mais avec des bordures affinées pour passer d’une dalle de 12,3 pouces à 13 pouces. Ce n’est pas rien, la surface d’affichage est réellement optimisée et occupe bien mieux l’espace disponible en façade. On notera néanmoins que les bordures supérieure et inférieure de l’écran restent relativement imposantes sur la Surface Pro 8, du moins si on les compare aux standards de 2021 sur certains ultraportables ou même sur d’autres tablettes haut de gamme.

Côté assemblage, on retrouve par contre tout le sérieux qui caractérise la gamme Surface depuis ses débuts. On a vraiment affaire à un produit haut de gamme, à l’allure statutaire et à la qualité d’assemblage et de finition difficilement attaquable. La Surface Pro 8 est réellement une belle tablette, on a vraiment entre les mains un produit premium, agréable à manipuler et à utiliser. On retrouve un châssis en aluminium avec un pied intégré qui se déplie à l’arrière pour poser l’ardoise sur un bureau. Ce dernier permet le même degré d’inclinaison que par le passé. Une fois complètement déplié, il autorise une utilisation pratiquement à plat de la tablette.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Toujours au dos se situe un capteur photo de 10 Mpx. Clairement, ce n’est pas avec lui que vous irez faire un safari photo, mais sa qualité est suffisante pour scanner des documents dans de bonnes conditions. Parfait pour une tablette. En façade, dans la bordure supérieure de l’écran, se trouve par contre une caméra frontale de 5 Mpx très convaincante en guise de webcam. Même en basse lumière, la netteté est au rendez-vous et les couleurs sont fidèles. Vous serez fringants comme jamais lors de vos réunions en visio… et ça, c’est chouette. Cette caméra s’accompagne par ailleurs une nouvelle fois des capteurs nécessaires à l’identification faciale par Windows Hello. Le déverrouillage de la tablette se fait ainsi en un clin d’œil, votre frimousse étant instantanément reconnue.

Globalement, ces améliorations font par contre prendre de l’embonpoint à la nouvelle Surface Pro. Elle est en effet plus lourde que son aïeule la Surface Pro 7 : comptez 891 grammes (contre 790 grammes auparavant) répartis sur un châssis de 287 × 208 × 9,3 mm. Sans être catastrophique, cette prise de poids ne passe pas inaperçue quand on soupèse la tablette, à fortiori quand on lui ajoute son clavier détachable. Un clavier « Signature pour Surface Pro » une nouvelle fois vendu séparément et au prix fort : 179,99 €.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Parlons-en, justement, de ce clavier détachable. Comme toujours avec Microsoft, il est excellent. La marque recycle sans vergogne le très bon clavier de la Surface Pro X. On retrouve donc l’habillage en alcantara que Microsoft propose en option sur de nombreux produits depuis plusieurs années. Ce revêtement ne fait pas nécessairement l’unanimité, mais nous le trouvons particulièrement élégant en plus d’être bigrement agréable au toucher. De manière plus pratique, les touches du clavier sont bien espacées et silencieuses. Leur course est courte, avec un retour ferme, presque sec, qui rend la frappe précise et rapide. Un plaisir même si certains utilisateurs devront peut-être s’habituer à la taille restreinte de l’ensemble… format 13 pouces oblige.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Le trackpad installé sous ce clavier est par contre toujours aussi petit. Il reste néanmoins très précis, confortable et exploitable au quotidien. Au-dessus du clavier on retrouve un emplacement pour le stylet compact « Slim Pen 2 » commun aux Surface Pro 8 et Surface Pro X. Cet emplacement permet de recharger le stylet par induction lorsqu’il vient s’y loger. Il est par ailleurs cerné de deux gros aimants qui peuvent se plaquer à la bordure inférieure de la Surface Pro.

L’avantage est triple : cacher cette bordure, dissimuler le stylet, mais aussi et surtout rehausser le clavier pour rendre la position de travail plus confortable. Bien joué… du moins à un détail près : cette position a tendance à rendre la frappe très bruyante sur le clavier. Bien que petit, le stylet en lui-même est agréable à prendre en main. Il a par ailleurs l’atout d’être moins lourd que le stylet Surface classique.

Côté connectique, et pour finir, la Surface Pro 8 fait par contre le choix du tout USB-C. On y retrouve deux ports USB-C Thunderbolt 4, une prise casque Jack 3,5 mm, et une connectique propriétaire Surface Connect. Adieu le port USB-A que l’on trouvait encore sur les anciennes Surface Pro — et qui était quand même fort pratique. À l’inverse, on garde l’ignoble port Surface Connect pour la recharge.

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Conçu pour se dégrafer facilement en cas de problème, ce dernier se déconnecte tout le temps et son cordon n’est pas toujours évident à brancher du premier coup. Heureusement, si vous disposez d’un chargeur USB-C, il est toujours possible de recharger la Surface Pro 8 via l’une de ses entrées Thunderbolt.

Écran : une très bonne dalle IPS

Pour sa Surface Pro 8, Microsoft choisit une dalle IPS construite par le coréen LG Display. Cette dernière est capable de monter à 120 Hz pour une fluidité accrue. À l’usage, nous sommes toutefois restés en 60 Hz (valeur par défaut) pendant l’essentiel de notre période de test. Notons que Microsoft ne semble pas particulièrement encourager l’utilisation de sa Surface Pro 8 en 120 Hz. Il faut en effet activer cette fréquence de rafraîchissement à la main, en s’enfonçant un peu dans les réglages (Système > Affichage > Affichage avancé). Il faut dire qu’elle ponctionne pas mal d’énergie et réduit l’autonomie disponible quand on est sur batterie. On regrette d’ailleurs que Microsoft, contrairement à Apple, ne propose pas ici de fréquence de rafraîchissement dynamique. En clair : c’est tout ou rien.

Nous avons néanmoins passé la dalle IPS de la Pro 8 à la moulinette. Comprenez qu’elle a subi la rigueur de nos tests sous l’utilitaire de mesure Calman Ultimate. Notre sonde nous a dans un premier temps permis de relever une luminance classique de 379,7 cd/m2, tandis que la luminance de pointe montait cette fois à 452,2 cd/m2. Nous sommes plutôt dans la moyenne pour ce type de produit. L’écran de notre tablette est très lumineux dans l’ensemble et reste ainsi parfaitement lisible, quel que soit le contexte d’utilisation. Cela dit, il n’est pas inhabituel de trouver des valeurs plus élevées encore en termes de luminance sur des PC portables proposés sur la même gamme tarifaire.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Côté calibration, la Surface Pro 8 fait du bon travail. Nous avons ainsi relevé un DeltaE à 3,5 et une température des couleurs montant à 6435 kelvins. Pour rappel le DeltaE est censé être égal ou inférieur à 3 pour permettre une restitution idyllique des couleurs (en dessous de 3, l’écart entre les couleurs n’est plus censé être perçu par l’œil humain), et la température doit idéalement s’approcher du standard vidéo et de ses 6500 kelvins. Dans les deux cas, nous y sommes presque. L’écran LCD IPS livré par LG Display est donc très bien calibré même si une toute petite marge de progression reste possible.

Sur le plan des différents espaces colorimétriques, nous sommes au niveau de la plupart des écrans IPS de bon niveau avec une prise en charge à 99,2% du spectre sRGB. Les gamuts DCI-P3 et Adobe RGB sont par contre supportés à 78,7% et 77,7% respectivement. Rien d’extraordinaire ici. Sur un produit à ce prix, nous aurions apprécié un support complet de l’espace de couleurs DCI-P3. Ce n’est pas le cas.

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Le contraste n’est pas non plus inoubliable, avec un ratio estimé par notre sonde à 1375:1. C’est bien, mais pas de quoi se relever la nuit. Cela étant, seuls les utilisateurs les plus scrupuleux pourront trouver à redire. À l’usage et à l’œil nu, l’écran de la Surface Pro 8 est vraiment excellent. C’est un plaisir de l’utiliser au quotidien.

Performances : un processeur puissant

Nous l’expliquions plus haut, la Surface Pro X est basée sur une puce ARM SQ2 (conçue par Microsoft en partenariat avec Qualcomm), tandis que notre Surface Pro 8 est équipée, comme d’habitude, d’un processeur x86 signé Intel. En l’occurrence, Microsoft a fait le choix d’un Core i7-1185G7. Il s’agit pour rappel du modèle basse consommation le plus haut de gamme de la lignée Tiger Lake-U d’Intel. On y trouve 4 cœurs et 8 threads cadencés entre 3,00 GHz et 4,80 GHz, 12 Mo de cache et un iGPU Iris Xe (96 unités d’exécution à 1,35 GHz en boost). Le tout profite d’un TDP de 15 W et la puce est gravée en 10 nm SuperFin par Intel.

Cette puce, qui n’est pas nécessairement très courante sur PC ultraportable et tablettes Windows, reprend en réalité l’essentiel des spécifications techniques du Core i7-1165G7 (très fréquent sur les machines à vocation mobile), mais avec des fréquences légèrement rehaussées sur la partie CPU comme sur l’iGPU. Elle est donc censée conférer à notre Surface Pro 8 un léger avantage sur les performances. Du moins quand l’i7-1185G7 peut déployer son plein potentiel. Voyons ce qu’il en est.

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Nous avons tout d’abord voulu savoir comment réagissait le système de dissipation actif de la tablette dans un contexte de charge CPU intense et prolongée. Une bonne occasion d’observer également la chauffe de l’appareil, tout en analysant le comportement des fréquences du processeur lorsque l’ensemble de ses cœurs sont sollicités à plein régime sur une longue période. Pour ce faire, nous avons lancé notre habituel test de stabilité système sur l’utilitaire AIDA 64.

Ce que l’on constate, c’est que les fréquences sont bien tenues dans l’ensemble et restent élevées tout au long de l’essai. Nous avons atteint les 3,80 - 4,00 GHz en début de test avant de voir la cadence du processeur se stabiliser plutôt aux alentours de 3,50 GHz au bout d’une trentaine de minutes de charge CPU à 100% sur l’ensemble des quatre cœurs. Les températures ne montaient alors pas au-dessus de 75 à 80 degrés, ce qui est tout à fait convenable. Cela dit, avoir une chauffe plus marquée sur une tablette aurait probablement été gênant à l’usage. Dans le cas présent, le châssis était légèrement chaud au toucher, sans que cela ne devienne problématique. Au bout de quelques minutes de stress test, le ventilateur de la Surface Pro 8 tournait par contre à plein régime et émettait alors un souffle persistent et audible. Suffisant pour devenir casse-pied quand on travaille ? Non, mais pour autant ce bruit reste difficile à ignorer.

Tout cela se traduit quoi qu’il en soit par des résultats tout à fait intéressants en benchmark. Le Core i7-1185G7 de la Surface Pro 8 parvient en effet à récolter un total réjouissant de 5185 points en calcul multi-core, contre 1481 points en single-core sur CineBench R23. Ce bilan est nettement meilleur que celui que nous avions par exemple observé sur le MSI Summit E13 Flip EVO (testé par nos soins il y a quelques mois). Équipé du même processeur, l’ultraportable de MSI se contentait pour sa part de 4667 points en multi-core et 1386 points en single-core sur Cinebench R23. Avec son Core i7-1165G7 cette fois, l’Acer Swift 5 (testé sur Clubic) glanait de son côté 4538 points en calcul-multi core et 1479 points en single-core. Notons en revanche qu’avec ses 8 cœurs / 16 threads, l’AMD Ryzen 7 5800U maintient fatalement un avantage en calcul multi-core. Sur l’ASUS ZenBook 13 OLED (testé ici), la puce d’AMD et ses cœurs Zen 3 totalisaient 7918 points en calcul multi-core, contre 1419 points en single-core.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Pour faire court, le Core i7-1185G7 de la Surface Pro 8 développe un excellent niveau de performance et se défend très bien face aux puces équivalentes installées sur des ultraportables plus conventionnels. La tablette de Microsoft profite donc d’une excellente réactivité dans la plupart des contextes d’utilisation, même si sa configuration lui impose, par essence, des limites dans pour les tâches réellement avancées — comme du montage vidéo lourd entre autres.

Il faut aussi noter que sa puce appartient à la lignée de processeurs de 11ème génération « Tiger Lake »… qui va progressivement être remplacée chez Intel par les nouvelles références « Alder Lake », de 12ème génération (profitant de cœurs « hybrides » hautes performances et basse consommation). Ces processeurs, qui se généraliseront sur le marché dans les prochaines semaines, développeront de meilleures performances — et n’arriveront vraisemblablement pas sur la gamme Surface Pro avant la Surface Pro 9. Sous peu, notre Surface Pro 8 sera donc légèrement dépassée technologiquement.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Cette digression étant maintenant derrière nous, revenons rapidement sur l’iGPU Iris Xe du Core i7-1185G7. Il nous permet une marge de manœuvre restreinte (mais néanmoins appréciable) pour jouer en 1080p sur les titres relativement anciens ou compétitifs, par exemple. Sur GTA V, la partie graphique intégrée au processeur d’Intel parvient ainsi à tenir le cap des 30 à 40 FPS en Full HD, avec l’ensemble des détails en élevé et l’antialiasing réglé en FXAA. Pas mal du tout !

Nous sommes par contre un peu déçus par les vitesses de transferts maximales permises par le SSD de la Surface Pro 8. Sans être catastrophiques, ces derniers s’avèrent assez faiblards. Sous CrystalDiskMark, que nous utilisons pour tester la vitesse des SSD de tous les PC portables que nous recevons, le stockage de la Pro 8 plafonne à 2348,64 Mo/s en lecture et seulement 1611,54 Mo/s en écriture. En utilisation courante et pour l’usage visé avec le produit, ces résultats n’impactent toutefois pas (ou peu) l’expérience utilisateur.

Autonomie : la journée de travail de justesse… mais en restant en 60 Hz !

Sur la page officielle de sa Surface Pro 8, Microsoft promet une autonomie tonitruante : 16 heures en utilisation polyvalente. N’y allons pas par quatre chemins, c’est du pipeau. Comme la Surface Pro 7 en son temps, la Surface Pro 8 n’a rien d’une championne sur ce terrain. Seulement voilà, cette année, Microsoft ajoute un écran 120 Hz à l’ensemble… autant dire que l’affaire avait toutes les raisons d’être scabreuse. D’après nos observations, la tablette de Microsoft et sa petite batterie de 51,5 Wh ne parviennent pas à dépasser les 8 heures d’autonomie dans le cadre d’une utilisation mêlant essentiellement bureautique et multimédia.

On se demande (vraiment) comment Microsoft peut annoncer le double. Cette autonomie a par ailleurs été mesurée alors que nous utilisions l’appareil uniquement en 60 Hz. En 120 Hz, vous pouvez facilement retrancher deux heures à cette estimation.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Nous avons également lancé notre protocole habituel pour estimer l’autonomie de la tablette en lecture vidéo, toujours en 60 Hz. Pas de surprise là non plus, avec la luminosité de l’écran à 100%, le rétroéclairage du clavier coupé, les réglages d’alimentation optimisés par Microsoft, nous nous sommes limités à 6h30 à peine avant de voir l’écran de la Surface s’éteindre. Nous enchaînions alors les épisodes de The Witcher sur Netflix, via Edge.

Vous l’aurez compris, la longévité de la Surface Pro 8 sur batterie est loin d’être exceptionnelle. La journée de travail sur batterie reste possible, mais vous n’irez jamais vraiment au-delà… et l’activation du 120 Hz amputera encore plus cette autonomie déjà maigrelette. Clairement, il y a là une belle marge d’amélioration possible. Nous aimerions beaucoup que Microsoft s’y attelle sérieusement pour la Surface Pro 9.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Côté recharge, nous avons affaire à un chargeur 65 W compact et doté d’une entrée USB-A. C’est plutôt malin, on peut en effet y brancher un câble pour recharger un smartphone, par exemple. Ce bloc secteur permet de recouvrer 40% d’autonomie en plus ou moins 35 minutes, tandis que les 100% sont atteints au bout de 1 heure 45 environ. Dans l’ensemble, la recharge est donc relativement rapide sur la Surface Pro 8.

Audio : une bonne expérience d’écoute, même sans casque

Microsoft nous a habitués à une bonne qualité audio sur les appareils de sa gamme Surface, y compris au niveau des haut-parleurs. La Surface Pro 8 ne déroge pas à cet engagement. La tablette du géant de Redmond est équipée de deux haut-parleurs installés en façade, de part et d’autre de l’écran : une excellente chose, cela permet en effet de les braquer directement vers l’utilisateur.

La qualité audio que ces deux petits speakers proposent est du reste tout à fait convaincante, avec une belle amplitude sonore, un volume maximum suffisamment puissant et des aigus précis. S’ils manquent parfois un peu de graves, on reste largement au-dessus de la qualité audio proposée par la vaste majorité des PC ultraportables concurrents. On pourra toutefois arguer que c’est préférable sur une tablette. Dans l’ensemble, l’expérience audio que nous proposent les haut-parleurs de la Surface Pro 8 est équivalente à ce que l’on trouve sur un iPad Air 2020. Très satisfaisante, donc.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Côté prise casque, RAS. Le signal est puissant, précis et ne démérite pas. Si vous avez un bon casque audio sous la main, cette sortie vous permettra une excellente expérience en écoute musicale ou pour une soirée ciné / série sous la couette.

Prix : un tarif salé… et des accessoires à acheter séparément

Vous l’aurez compris dès les premières lignes de cet article, la Surface Pro 8 n’a rien d’un produit particulièrement abordable. Le coût de la qualité diront certains, mais l’on peut une nouvelle fois reprocher à Microsoft de nous forcer à faire flamber la carte bleue pour profiter d’une expérience complète. Cette expérience complète requiert en effet d’acheter séparément le clavier et le stylet, séparément et au prix fort. Pour rappel, deux versions du clavier Signature pour Surface Pro existent : la première sans capteur d’empreintes digitales pour 179,99 euros et la seconde avec capteur pour 199,99 euros. Le stylet Slim Pen 2 est quant à lui affiché à 129,99 euros. Dans les deux cas, et en dépit de la qualité de ces accessoires, Microsoft nous semble un peu gourmand.

© Nathan Le Gohlisse pour Clubic

Notez que des alternatives nettement plus abordables existent chez la concurrence. Si vous visez avant tout une utilisation bureautique et multimédia légère, vous pouvez par exemple jeter un œil à la Vivobook 13 Slate d’ASUS. Testée par nos soins il y a peu, cette dernière manque de puissance (à l’inverse de la Surface Pro 8) mais peut compter sur un superbe écran OLED. Elle débute à 500 euros et monte à 600 euros si vous voulez mettre la main sur un clavier détachable en plus.

Microsoft Surface Pro 8 (2021), l’avis de Clubic :

Conclusion
Note générale
7 / 10

Elégante, parfaitement assemblée, efficacement remaniée grâce au châssis hérité de la Surface Pro X, la Surface Pro 8 a beaucoup d’arguments pour convaincre. La nouvelle tablette convertible de Microsoft a aussi pour avantage d’être performante grâce à son processeur Intel Core i7-1185G7. Le haut de gamme à basse consommation d’Intel permet en effet une bonne puissance de feu dans la plupart des situations. Reste que l’ardoise du géant américain est toujours handicapée par la vente séparée de son clavier. Ajouter pratiquement 200 euros à une addition déjà salée a de quoi refroidir.

On pourra aussi reprocher à Microsoft de ne pas avoir fait suffisamment d’efforts sur la question de l’autonomie. En 2022, 8 heures grand maximum sur batterie nous paraissent un peu trop justes sur un produit de cette pointure.

Nous regrettons enfin que la Surface Pro n’intègre pas de manière plus judicieuse l’affichage 120 Hz. En l’état actuel des choses, ce dernier n’apporte pas grand-chose et n’est d’ailleurs pas activé par défaut sur la tablette. Par ailleurs, Microsoft ne propose pas encore de rafraîchissement dynamique sur sa nouvelle Surface Pro. On a donc le choix entre une autonomie complètement atrophiée ou une fréquence d’affichage qui entre dans les canons de 2022 sur le haut de gamme.

Les plus
  • Très bon niveau de performances
  • Bel écran IPS, bien calibré
  • "Nouveau" châssis, plus élégant et moderne
  • Qualité irréprochable des finitions
Les moins
  • 120 Hz superflu, pas de rafraîchissement dynamique
  • Clavier toujours vendu séparément, toujours trop cher
  • Autonomie décevante
  • Design de la Surface Pro X recyclé
Sous-notes
Design
8
Écran
8
Performances
8
Autonomie
6
Prix
7
Meilleurs prix