Le moins qu’on puisse dire, c’est que le CES 2023 était un grand moment pour Razer. Le géant singapourien profitait de l’évènement pour dévoiler deux révisions majeures sur sa gamme de PC portables, avec les Blade 16 et 18. Plus grands, plus performants, mais aussi et surtout mieux équipés en matière d'affichage, les deux appareils impressionnaient au moment de leur annonce… mais est-ce toujours le cas maintenant qu’ils sont lancés ? Puisque nous avons (enfin) le Blade 16 en face de nous, nous allons pouvoir vous le dire.
À l’inverse de son grand frère, l’imposant Blade 18, le Blade 16 ne se revendique pas comme une station de travail censée remplacer à elle seule un PC de bureau. Beaucoup plus compact malgré une prise d’embonpoint non négligeable par rapport aux anciens modèles de 15 pouces, ce nouveau modèle cherche à faire la synthèse entre les précédents Blade 15 et 17 avec un gabarit à mi-chemin entre les deux, et des performances suffisantes pour séduire autant les joueurs que les créatifs. Deux publics qu’il courtise également de manière fort astucieuse en matière d’affichage.
- Assemblage et finitions irréprochables
- L'écran Mini-LED bi-mode ingénieux…
- Connectiques généreuses, trackpad XXL, reconnaissance faciale
- De solides performances (dans l'absolu)
- Encombrement et poids (nettement) supérieurs au Blade 15
- … malgré une grande rigidité logicielle
- Un rapport prix-performances peu avantageux
- Le clavier non mécanique, mal rétroéclairé, qui stagne
Le Blade 16 est en effet le premier ordinateur portable au monde à s’équiper d’une dalle Mini-LED Ultra HD « bi-mode ». Comprenez que quand il se veut créatif, l’engin adopte un combo 4K / 120 Hz… tout en ayant la possibilité de passer sur un affichage Full HD / 240 Hz quand, au contraire, il se veut joueur. Le tout nativement dans les deux cas. Un bon moyen de ne pas avoir à choisir quoi que ce soit de définitif… mais avant d’aller plus loin, découvrons ensemble la fiche technique complète du modèle que Razer France nous a fait parvenir en prêt.
Fiche technique Razer Blade 16 (2023)
Processeur | Intel Core i9-13950HX |
Taille de la mémoire | 32Go |
Carte graphique | NVIDIA GeForce RTX 4070 |
Mémoire vidéo | 8Go |
Taille de l'écran | 16 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Système d'exploitation | Windows 11 |
Processeur | Intel Core i9-13950HX |
Type de processeur | 24 cœurs / 32 threads |
Fréquence du processeur | 5.5GHz |
Finesse de gravure | 10nm |
Taille de la mémoire | 32Go |
Type de mémoire | DDR5 |
Fréquence(s) Mémoire | 5,600MHz |
Nombre de barrettes | 2 |
Carte graphique | NVIDIA GeForce RTX 4070 |
Max-Q | Oui |
Mémoire vidéo | 8Go |
VR Ready (réalité virtuelle) | Oui |
Type mémoire vidéo | GDDR6 |
Taille de l'écran | 16 pouces |
Taux de rafraîchissement | 120Hz |
Type de dalle | Dalle IPS |
Type d'écran | LED |
Résolution d'écran | Ultra HD+ |
Format de l'écran | 16/10 |
Dalle mate / antireflet | Oui |
NVIDIA G-SYNC | Oui |
Écran tactile | Non |
Configuration disque(s) | SSD |
Disque principal | 1 To |
Disque secondaire | 1 slot M.2 NVMe |
Lecteur optique | Aucun |
Emplacement mSATA/M.2 | M.2 (occupé) |
Lecteur de carte mémoire | Carte SD |
Connectiques disponibles | Thunderbolt 4/USB-C, USB 3.2, Jack 3,5mm Femelle Stéréo, HDMI 2.1, USB 3.2 Type C |
Wi-Fi | Oui |
Version Wi-Fi | 6 |
Bluetooth | Oui |
Version Bluetooth | 5.3 |
Webcam | Oui |
Haut-parleurs | Intégrés |
Clavier | Azerty |
Clavier rétroéclairé | Oui - RGB |
Pavé numérique | Non |
Lecteur d'empreinte digitale | Non |
Épaisseur | 21.99mm |
Longueur | 355mm |
Largeur | 244mm |
Poids | 2.45kg |
Dans cette configuration (UHD+ / i9 / 32 Go / RTX 4070), notre modèle de prêt se négocie en France à environ 4 200 euros. Suivant la configuration choisie, les tarifs du Blade 16 s’étirent toutefois entre 3 400 euros (modèle Full HD / i9 / 16 Go / RTX 4060) et 5 400 euros (pour passer sur une RTX 4090 et 2 To de SSD). Plus que jamais, Razer est donc un constructeur de PC portables ultra haut de gamme, pratiquant des tarifs prohibitifs… et en la matière, le constructeur se surpasse tout particulièrement cette année.
Design : toujours impeccable ?
Si les PC portables Razer sont chers, c’est aussi parce qu’ils volent la plupart du temps au-dessus de la mêlée en termes de qualité d’assemblage, mais aussi sur le terrain des finitions. Avec son châssis en aluminium CNC T6 anodisé, notre Blade 16 ne déroge pas à cette tradition, et fort heureusement.
Pour faire court, l’appareil impressionne. Il donne le sentiment d’avoir été construit tout d’un bloc. La qualité des finitions a, cette fois encore, peu d’égaux sur le marché… à l’exception peut être des appareils Apple, ou de certaines machines signées Alienware. Bref, le Blade 16 en impose, même si nous notons quand même sur notre modèle de prêt, un léger craquement quand on force au niveau du lecteur SD. Installé sur le flanc droit, ce dernier fait donc figure de (petite) faille dans une structure autrement inattaquable.
Sur le plan du design à proprement parler, le Blade 16 évolue tout en douceur sans rien changer à l’identité visuelle de Razer, mais en adoptant — format 16 pouces oblige — un gabarit plus imposant que celui des Blade 15, qu’il devrait progressivement remplacer au catalogue de la marque aux trois serpents.
Avec 355 × 244 × 21,99 mm pour 2,45 kg, l’appareil s’avère, en effet, trapu… et nettement plus épais que le Blade 15, qui se limitait pour sa part à 16,99 mm. Même constat pour le poids : le Blade 16 est presque 450 g plus lourd que son prédécesseur. Une différence d’encombrement et de pesanteur qui ne passe pas inaperçu, ni visuellement ni lorsqu’on manipule l’engin ou que l'on souhaite l’utiliser en situation de mobilité. Un point à prendre en compte. Attention également au revêtement noir satiné de l’appareil qui attire très vite les traces de doigts, surtout sur le capot.
Autre désagrément sur ce nouveau Blade 16 : le clavier… ou plutôt son rétroéclairage. Sur ce point, Razer n’apprend pas de ses erreurs. La firme continue, opiniâtrement, de ne rétro-éclairer qu’une partie des symboles et des caractères : les chiffres sont donc condamnés à rester dans le noir, au même titre que certains éléments de ponctuation et autres raccourcis. Une approche absurde que l’on retrouve (pour une raison que l'on a du mal à expliquer) chez d’autres constructeurs comme Gigabyte, par exemple. En attendant, on maudit Razer quand il faut taper du texte dans le noir ou la pénombre.
Heureusement, le clavier en lui-même est de bonne facture avec une frappe particulièrement silencieuse et une course des touches courte, doublée d’un rebond ferme. Vitesse, confort et précision sont donc au rendez-vous, mais attention en jeu, où le manque de profondeur de course pourra gêner certains utilisateurs. Dans l’ensemble, on regrette aussi que Razer ne profite pas des nouvelles mensurations de son laptop pour installer un pavé numérique.
Quant à l’épaisseur de ce nouveau Blade 16, elle aurait pu permettre l’ajout d’un clavier mécanique low profile, comme sur certains produits Alienware ou sur le très bon Medion Erazer Major X20. Sur une machine à près de 5 000 euros, il s’agit d’un agrément qu’on aurait aimé trouver. À la place, on hérite d’un bon clavier, certes, mais qui stagne par rapport aux générations précédentes.
Razer a par contre la bonne idée d’accroitre encore la taille du trackpad. Ce dernier atteint ainsi une diagonale jamais vue sur un Blade. La surface de glisse est telle que les sorties de route sont impossibles, aboutissant à une sensation de confort assez grisante. Cela dit, ce pavé tactile reste toujours nettement moins agréable que le trackpad haptiques des MacBook d’Apple, grands champions en la matière. Les clics appuyés sur celui du Blade 16 s’avèrent une nouvelle fois assez durs, ce qui nuit à la précision.
L’appareil profite en revanche d’une sélection de port satisfaisante, avec un port USB-C Thunderbolt 4 (supportant l’alimentation jusqu’à 100 W), un port USB-C 3.2 Gen 2 (prenant lui aussi en charge l’alimentation jusqu’à 100 W), trois ports USB-A 3.2 Gen 2, une sortie HDMI 2.1, un lecteur de carte SD UHS-II et une prise casque Jack 3,5 mm. Il y a donc de quoi faire. Deux petits impairs cela dit : la limitation au standard SD UHS-II et non UHS-III (qui pourrait pénaliser les vidéastes et photographes en quête de vitesses de transfert plus généreuses), mais aussi l’absence de prise Ethernet.
Côté webcam, enfin, Razer ne se foule pas. La définition 1080p est bien là et le grand-angle aussi, mais la qualité reste médiocre, avec une image qui manque sérieusement de détails dès que la luminosité ambiante est à la baisse. On était en droit d’attendre mieux sur une machine à ce prix, mais l’on se console avec la reconnaissance faciale, principale raison d’être de ce capteur. Au démarrage, l’identification est grâce à elle instantanée.
Le démontage de l’appareil s’avère enfin assez délicat à cause de vis torx trop petites et trop serrées (du moins sur notre unité de test). L’accès aux composants se fait néanmoins avec un peu de patience et l’on découvre alors deux emplacements de stockage, une chambre à vapeur côté dissipation (nous verrons plus loin si elle est efficace) et un modem Wi-Fi que l’on pourra remplacer au besoin. La mémoire vive, installée sous la forme de deux barrettes SO-DIMM, peut également être upgradée facilement.
Écran : un bi-mode avantageux, mais mal boutiqué
Pour son Blade 16, Razer opte pour une dalle Mini LED Ultra HD+ / 120 Hz (3840 × 2400 pixels) de 16 pouces, au format 16:10, capable de basculer en Full HD+ / 240 Hz (1920 × 1200 pixels). Cet écran fabriqué par le Chinois BOE offre une qualité d’image remarquable de prime abord et pourtant imparfaite quand on le soumet à nos outils de mesure, propulsés par le logiciel Calman Ultimate.
Les lacunes de ce grand panneau Mini-LED sont principalement à chercher du côté de la calibration, qui n’est pas à la hauteur des attentes sur une machine censée courtiser aussi bien les joueurs que certains utilisateurs créatifs. On relève ainsi un DeltaE qui grimpe à 6,1, bien trop élevé, puisqu’il devrait idéalement être égal ou inférieur à 3. Quant à la température de l’écran, elle s’avère trop froide, s’érigeant à 6 932 kelvins avec une dérive assez marquée sur les bleus… en lieu et place des 6 500 kelvins qu’elle devrait normalement approcher.
Heureusement, les autres indicateurs sont dans le vert, à commencer par la luminosité, qui est tout à fait viable avec 456,1 cd/m² en maximale typique et 546,4 cd/m² en pic de luminance sur notre modèle de près. La couverture des principaux espaces colorimétriques est également très satisfaisante, le spectre sRGB étant supporté à 99,9 % d’après nos outils, contre 99 % tout rond pour l’espace de couleurs DCI-P3.
Petite baisse de régime en revanche sur le contraste, qui se limite à un ratio de 1252:1 en SDR et au sortir du carton. Cela reste honnête, mais nous nous attendions à bien mieux sur une dalle Mini-LED.
Venons-en à la principale nouveauté de ce Blade 16 — son écran bi-mode. Comme décrit plus haut, le concept est simple : permettre à l’utilisateur de pouvoir basculer entre une définition Ultra HD+ et un rafraîchissement 120 Hz, et une définition Full HD+ à 240 Hz, le tout sur un seul et même écran… et nativement. Comprenez par là que passer en Full HD+ n’aboutit jamais ici au rendu flou que l’on obtient après un abaissement de la définition sur un écran classique.
Cette nouveauté donne le sentiment d’avoir vraiment deux écrans en un : un premier pour jouer en Ultra HD aux jeux solos, ou simplement profiter de films et vidéos avec la meilleure qualité d’image possible, un autre pour jouer en 1080p et 240 Hz aux jeux multi plus nerveux, et ainsi privilégier la fluidité et la réactivité en cours de partie.
Très pertinent sur une machine de ce type et inédit sur le marché laptop, ce bi-mode ne nous a toutefois pas pleinement convaincu. Sur le plan logiciel, il s’avère, en effet, assez restrictif. Il faut obligatoirement passer par le logiciel Razer Synapse pour en profiter, il est impossible de switcher entre les deux modes sans redémarrer le PC. Chaque changement est pénible puisque la mise à l’échelle de Windows ne se réajuste pas pas toujours automatiquement (ce qui pourrait néanmoins être corrigé ultérieurement par une mise à jour).
Autrement dit, nous sommes le plus souvent encouragés à choisir un mode et à le maintenir sur une longue période, plutôt que de passer de l’un à l’autre plusieurs fois en cours de journée, suivant les contextes d’utilisation. Razer ne fait d’ailleurs pas grand-chose pour mettre en avant cette fonctionnalité phare sur le Blade 16.
On ne trouve, par exemple, aucun raccourci clavier sur l’appareil pour passer facilement d’un mode à l’autre, et si une explication matérielle est surement à l’origine du redémarrage systématiquement requis, on ne peut pas s’empêcher de rêver à un système de transition dynamique d’un mode à l’autre.
Performances : beaucoup de puissance, suffisamment pour le prix ?
En lançant notre modèle i9 / RTX 4070 à près de 4 200 euros, et les versions les mieux équipées de ce nouveau Blade 16 à environ 5 400 euros en France, Razer donne une nouvelle fois l’impression d’appliquer sans ménagement ce que beaucoup d’observateurs appellent la « taxe Razer » à ses produits. Une taxe particulièrement salée cette année.
Reste à savoir si les performances développées justifient ce tarif XXL… et en la matière, nos impressions sont mitigées. Car en gagnant en embonpoint, le Blade 16 ne peut plus tellement mettre en avant l’alibi de la compacité pour justifier ses quelques lacunes. Mais voyons plutôt ce qu’il en est concrètement dans les benchmarks et en jeu.
Commençons par les performances sous CineBench R23, où le Core i9-13950HX de notre Blade 16 se conduit honorablement, mais sans impressionner par rapport à ce que l’on trouve chez certains PC portables concurrents. On relève, en effet, 24 929 points en multi-core et 1 983 points en calcul single-core sur l’utilitaire. De très bons chiffres, qui témoignent de performances vertigineuses… mais moins que sur le Core i9-13900HX du Medion Erazer Major X20, qui récoltait par exemple 25 808 points en calcul multi-core, et 2 061 points en single-core sur le même outil. Quant au Core i9-13950HX du MSI GT77 Titan, il glanait pour sa part 29 930 points en calcul multi-core, et 2 086 points en single-core.
Même constat avec le gros processeur AMD Ryzen 9 7945HX du dernier ASUS ROG Strix Scar 17, où l’on obtenait quelque 33 977 points en multi-core, et 1 908 points en single-core, toujours sur CineBench R23 et sur une machine proposée peu ou prou sur le même créneau tarifaire que notre Blade 16. Comprenez que s’il offre un rapport performances / encombrement respectable, le Blade 16 n’est pas dans le classement des machines les plus puissantes du marché sur le plan CPU en 2023. L’Erazer Major X20 développe ainsi un niveau de puissance supérieure tout en étant pratiquement deux fois moins coûteux.
Sur le plan graphique, là aussi les performances sont bonnes sans être sensationnelles. On relève ainsi une trentaine de FPS sur Cyberpunk 2077 en Ultra HD+, avec l’ensemble des réglages en ultra, contre une petite quarantaine d’images par seconde dans les mêmes conditions, mais avec le DLSS 3.0 activé. En maintenant les mêmes réglages, nous obtenions par ailleurs une quarantaine de FPS sur Dying Light 2, contre 55 FPS en moyenne lorsque le DLSS 3.0 y était activé. De quoi jouer dans de bonnes conditions, même si l’Ultra HD+ confronte la RTX 4070 mobile à ses propres limites, en dépit de ses 140 W de TGP. Heureusement, il est toujours possible d’utiliser le Bi-mode de l’écran de notre Blade 16 pour passer en Full HD+ native, et ainsi doubler peu ou prou les performances en jeu.
Sur 3D Mark Time Spy, notre Blade 16 de prêt cumulait cette fois 5 915 points en score général, contre 5 518 points en indice graphique. Avec le même TGP de 140 W, la RTX 4070 de l’Erazer Major X20 glanait de son côté un score de 6 260 points globaux, et un indice graphique de 5 902 points. Sur ce terrain aussi, le Blade 16 est battu par une machine nettement plus abordable, dotée de la même carte graphique configurée en 140 W également.
Les performances « perfectibles » du nouveau Blade 16 s’expliquent au moins en partie par la prestation de son système de dissipation. Malgré la présence d’une chambre à vapeur chargée de refroidir le processeur et la carte graphique, les températures montent vite très haut… et restent élevées dès lors que les composants sont fortement sollicités.
En charge CPU à 100 % sur AIDA64, nous détections du thermal throttling, sans jamais vraiment voir les températures tomber en dessous des 90-95 degrés — et ce, malgré des ventilateurs lancés à plein régime. En jeu, le GPU monte pour sa part à un maximum de 88 degrés d’après nos observations sur HWMonitor, avec une moyenne située aux environs de 75 degrés. Au toucher aussi, la chaleur se fait sentir, notamment au niveau du clavier et de la charnière, lors de longues sessions de jeu. Le bruit des ventilateurs, lui, reste par contre supportable dans la majorité des cas.
Dernier point : les performances du stockage. Le SSD de 1 To installé à bord de notre Blade 16 de prêt était capable de proposer 6666,23 Mo/s en lecture et 4936,76 Mo/s en écriture. Des vitesses de transferts importantes, mais qui ne sont pas, là non plus, spectaculaires. Nous sommes simplement dans la moyenne pour un produit exploitant du stockage en PCIe 4.0.
Autonomie : grosse batterie, mais endurance limitée
Les PC portables gamers se distinguent rarement sur le terrain de l’autonomie, et ce nouveau Blade 16 ne fait malheureusement pas exception à cette satanée règle. Malgré l’ajout d’une batterie conséquente de 95,2 Wh, soit quasiment le maximum autorisé par les compagnies aériennes pour les voyages en cabine, l’appareil s’éteint au bout d’une poignée d’heures d’utilisation seulement.
Dans le cadre de notre test d’autonomie habituel, qui consiste à laisser une vidéo tourner en boucle sur Youtube, avec la luminosité de l’écran à 100 % (en mode Ultra HD+ dans le cas présent), le rétroéclairage du clavier désactivé, les paramètres d’alimentation de Windows réglés sur la meilleure efficacité énergétique et un casque audio branché, notre Blade 16 a rendu les armes au bout d’environ 4 heures sur batterie. C’est peu.
En variant les usages et en passant en définition Full HD+ à l’aide du bi-mode, nous avons toutefois été en mesure de tutoyer les 6 heures sur batterie. Mais malgré tout, ce n’est pas avec le Blade 16 que vous pourrez travailler toute une journée sans garder le chargeur à portée de main.
Quant au chargeur, justement, il s’avère plus compact que la moyenne en dépit de sa capacité de 330 W — permise par l’utilisation de GaN (nitrure de gallium) — et permet de faire le plein d’énergie en à peu près 2 heures de charge.
Audio : une expérience en demi-teinte malgré des efforts notables
Sur le plan audio, Razer assure mettre les petits plats dans les grands avec un total de 4 haut-parleurs (2 tweeters, 2 caissons de basses) couplés à 2 amplificateurs intelligents. Les Tweeters ont l’avantage d’être placés de part et d’autre du clavier, et donc d’être orientés vers l’utilisateur, mais la qualité audio obtenue au bout du compte n’est pas aussi flatteuse que celle promise par le constructeur.
S’il reste meilleur que la plupart de ses concurrents en la matière, le Blade 16 laisse les aigus occuper un peu trop de place, tandis que les graves sont nettement en retrait. L’ensemble, reste clair et puissant, sans trop de distorsion à plein volume, mais l’on manque cruellement de rondeur et de relief. Les haut-parleurs sont donc bons sans être mémorables, en dépit des moyens déployés par Razer sur ce terrain.
Située sur le flanc gauche du produit, la prise casque est quant à elle de qualité. Elle offre un signal clair, puissant et détaillé qui fera la joie des gamers disposant d’un bon casque.
Razer Blade 16 (2023) : l'avis de Clubic
Avec son Blade 16, Razer brouille les lignes. Blade 15 XXL ou Blade 17 rapetissé ? La question se pose avec ce nouveau modèle qui, finalement, cherche à s'intercaler pile entre les deux anciens… au risque de décevoir ceux qui voulaient simplement retrouver l'excellent rapport encombrement-performances du Blade 15. Celui-ci, toujours très efficace, pourrait d'ailleurs faire de l'ombre à ce Blade 16, nettement plus volumineux et globalement beaucoup trop cher.
Avec ce produit, Razer laisse en effet les prix s'envoler vers de nouveaux sommets, mais sans impressionner ailleurs que sur l'excellente qualité d'assemblage et de finition de son nouveau fleuron. Ce dernier est méchamment puissant, c'est vrai, mais ne surclasse pas pour autant ses principaux concurrents. Quant à son écran Mini-LED bi-mode, il est indéniablement prometteur, mais s'avère trop restrictif sur le plan logiciel pour rendre autant service qu'on l'aurait voulu au quotidien. Ces déconvenues nous empêchent de recommander sans réserve le dernier-né du constructeur aux trois serpents.
- Assemblage et finitions irréprochables
- L'écran Mini-LED bi-mode ingénieux…
- Connectiques généreuses, trackpad XXL, reconnaissance faciale
- De solides performances (dans l'absolu)
- Encombrement et poids (nettement) supérieurs au Blade 15
- … malgré une grande rigidité logicielle
- Un rapport prix-performances peu avantageux
- Le clavier non mécanique, mal rétroéclairé, qui stagne
Concurrence : quelles alternatives au Razer Blade 16 ?
- Rapport équipement-prix impressionnant
- Les solides performances en jeu
- Système de dissipation pas trop bruyant
- Le clavier mécanique low profile
- Reconnaissance faciale, lecteur SD, éclairage RGB…
- Un produit pas forcément facile à trouver
- Design peu inspiré, finitions basiques
- Écran honnête, mais peu lumineux et mal contrasté
- Autonomie à la ramasse (2 à 3 heures maximum)
- La puissance du Ryzen 9 7945HX (sensationnel en multi-core)
- La puissance de la RTX 4090 (magistrale en jeu)
- Moins cher que certains concurrents à performances équivalentes
- Système de dissipation discret et efficace
- D’assez bons haut-parleurs
- Du plastique, beaucoup de plastique (et des RGB)
- L’écran 16:9 qui manque de contraste
- L’identification biométrique encore oubliée
- À ce prix, on voudrait un clavier mécanique
- Autonomie riquiqui (3 à 4 heures)