Selon la proposition formulée en vue de l'assemblée générale des actionnaires, prévue le 6 octobre, le comité aurait eu pour but « de passer en revue les politiques de l'entreprise, au-delà des questions de légalité, d'évaluer et de formuler des recommandations pour permettre à l'entreprise de mieux prendre en compte l'environnement, y compris - mais sans s'y limiter - les questions liées aux limitations des ressources naturelles, à l'utilisation de l'énergie, à la prise en charge des déchets et au changement climatique. »
L'idée a été déposée par John Harrington, PDG du fonds d'investissement Harrington Investments, qui promeut l'investissement socialement responsable. Harrington avait déjà formulé de telles idées à d'autres entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies, avec plus de succès. Oracle ayant réitéré son soutien aux politiques de développement durable, et Harrington considère qu'un tel comité aurait « acté ses discours. Ce que j'essaie de faire, c'est de faire comprendre à ces entreprises qu'il est de leur devoir de s'assurer que leurs politiques sont durables, » a déclaré Harrington dans une interview.
Le conseil d'administration à rejeté sa proposition à l'unanimité. Pour les exécutifs du groupe, même s'ils prennent « le développement durable avec beaucoup de sérieux, » les efforts actuels de l'entreprises sont satisfaisants. Oracle a déjà un comité dédié au développement durable, même s'il n'est pas au niveau du conseil d'administration - ce que souhaite Harrington. Il est composé de cadres des différentes branches, comme la gestion des approvisionnements, l'IT, l'immobilier et les équipements.
Le groupe « se réunit régulièrement pour évaluer nos progrès et statuer sur les problèmes environnementaux, ainsi que pour faire des recommandations liée à l'adoption de politiques et d'initiatives sur le développement durable, » expliquent les dirigeants. Les membres du comité rapportent leurs conclusions « à un directeur qui, quand il est mandaté, transmet lui-même au conseil d'administration les questions liées à ces problématiques. »
Harrington ne se contente pas pour autant de la réponse d'Oracle. « Il n'y a rien ici qui me convainque qu'ils font quoi que ce soit. Ce ne sont que des codes de conduite volontaires... C'est sans signification. » Pour autant, sa position n'est pas gagnée pour l'assemblée générale. « Je suis sûr qu'ils ont les votes nécessaires pour bloquer ma proposition. La question est de savoir si j'aurais assez de voix pour rester en course l'année prochaine. »