Etes-vous prêt à payer plus cher la high-tech Made in France ?

Anicet Mbida
Publié le 10 juillet 2013 à 15h38
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Chaque semaine, Anicet Mbida nous livre son avis sur l'actualité numérique.
Design par Apple en Californie pour l'iPhone. Fabriqué au Texas pour le prochain Mac Pro. Assemblé aux USA pour le futur Motorola X. Non, les américains ne sont pas pris d'une soudaine fièvre nationaliste. Ils sont persuadés qu'à l'heure de la mondialisation, leurs concitoyens seront bien plus bienveillants avec les produits nationaux. Et nous en France ? Au moment où l'on négocie les accords de libre-échange, serions-nous prêts à avoir le même comportement ?

Cela fait maintenant neuf mois qu'Arnaud Montebourg a fait son plaidoyer pour le « Made in France ». A l'époque, 78 % des Français se disaient prêts à payer plus cher, à Noël, des produits hexagonaux. Las, les belles intentions se transforment rarement en faits. Et force est de constater que Archos, Bic, Carri, Qooq et consort n'ont pas inversé la tendance face à Apple, Samsung et Sony.

Pourtant, il ne s'agit ni de barres chocolatées, ni du dernier tube à la mode. On parle de téléphones, d'ordinateurs ou de tablettes, des produits dont nous sommes de plus en plus dépendants au quotidien. Sans être paranoïaque, on peut s'interroger sur les conséquences en termes de sécurité quand on dépend d'appareils conçus hors de l'Union Européenne -Et ce ne sont pas les dernières révélations sur l'espionnage américain dans nos ambassades qui vont nous rassurer. Donc pourquoi ne pas préférer la high-tech Française ou, à défaut, Européenne ?

Rayonner à l'international en créant des produits innovants

L'offre existe, on l'a vu plus haut. Mais se posera toujours la question du prix, un critère sur lequel l'Asie et ses petits salaires aura toujours l'avantage face au Vieux Continent. C'est d'ailleurs devenu une rengaine en high-tech : quand une technologie se banalise, qu'un produit atteint une diffusion massive, les asiatiques finissent souvent par l'emporter sur les pionniers (hifi, télé, photo, télécoms, etc.). C'est justement ce qu'essaient d'éviter Apple et Google en poussant au patriotisme sur les PC et les mobiles.

La bataille est-elle pour autant perdue d'avance ? Certainement pas. Même quand le critère de choix principal reste le prix, il est possible d'exister sur des niches. Exemple, en France, avec Cottin sur les PC de luxe ou Ashelvea sur les tablettes biodégradables. Sans oublier l'innovation, qui paiera toujours. Les français de NetAtmo, Parrot et Withings ont prouvé qu'il est possible de rayonner à l'échelle mondiale en créant de nouveaux marchés et des produits innovants.

Mais pour ne pas les voir un jour disparaître au profit de clones bon marché, une question demeure. Sommes-nous prêts à payer plus cher les produits français ? Et plus généralement, pourquoi sommes-nous aussi protectionnistes quand il s'agit d'alimentation, mais ouverts à la mondialisation pour tout le reste ?
Le débat vous est ouvert.
Anicet Mbida
Par Anicet Mbida

On me présente souvent comme le vétéran de l'informatique et des nouvelles technologies. Ma plus grande fierté ? Avoir gagné le concours des "Deux Lignes" d'Hebdogiciel dans les années 1980 et d’avoir développé des jeux pour UbiSoft quand ils étaient encore installés à Créteil dans le Val de Marne. C’est totalement par hasard que j’ai bifurqué journaliste informatique en 1994, dans un titre de presse professionnelle qui plus est (01 Informatique). Une formidable expérience qui m’a permis de commenter toutes les transformations de ces vingt dernières années et d’interviewer les plus grands : Steve Jobs, Bill Gates, Andy Grove, John Chambers, Larry Ellisson, etc. Ce qui me passionne ? L’impact social des technologies : la façon dont Internet a changé notre façon de draguer, d’acheter, de s’informer ou de se distraire. Ce portable, dernier objet que l'on regarde avant de se coucher, le premier au réveil. C’est probablement pourquoi j’ai créé la chronique Culture Geek sur BFM TV en 2009. Et même si certains ne me connaissent aujourd'hui qu'à travers ce miroir grossissant de la télévision, l’essentiel de mon métier, de mon ADN, a toujours été lié à la presse écrite. Hier comme rédacteur en chef adjoint de 01Net et de 01 Business et Technologies, aujourd'hui comme Rédacteur en Chef de Clubic Pro. N’hésitez pas à me contacter. J’essaie, dans la mesure du possible, de répondre à tout le monde.

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