Cela fait maintenant neuf mois qu'Arnaud Montebourg a fait son plaidoyer pour le « Made in France ». A l'époque, 78 % des Français se disaient prêts à payer plus cher, à Noël, des produits hexagonaux. Las, les belles intentions se transforment rarement en faits. Et force est de constater que Archos, Bic, Carri, Qooq et consort n'ont pas inversé la tendance face à Apple, Samsung et Sony.
Pourtant, il ne s'agit ni de barres chocolatées, ni du dernier tube à la mode. On parle de téléphones, d'ordinateurs ou de tablettes, des produits dont nous sommes de plus en plus dépendants au quotidien. Sans être paranoïaque, on peut s'interroger sur les conséquences en termes de sécurité quand on dépend d'appareils conçus hors de l'Union Européenne -Et ce ne sont pas les dernières révélations sur l'espionnage américain dans nos ambassades qui vont nous rassurer. Donc pourquoi ne pas préférer la high-tech Française ou, à défaut, Européenne ?
Rayonner à l'international en créant des produits innovants
L'offre existe, on l'a vu plus haut. Mais se posera toujours la question du prix, un critère sur lequel l'Asie et ses petits salaires aura toujours l'avantage face au Vieux Continent. C'est d'ailleurs devenu une rengaine en high-tech : quand une technologie se banalise, qu'un produit atteint une diffusion massive, les asiatiques finissent souvent par l'emporter sur les pionniers (hifi, télé, photo, télécoms, etc.). C'est justement ce qu'essaient d'éviter Apple et Google en poussant au patriotisme sur les PC et les mobiles.La bataille est-elle pour autant perdue d'avance ? Certainement pas. Même quand le critère de choix principal reste le prix, il est possible d'exister sur des niches. Exemple, en France, avec Cottin sur les PC de luxe ou Ashelvea sur les tablettes biodégradables. Sans oublier l'innovation, qui paiera toujours. Les français de NetAtmo, Parrot et Withings ont prouvé qu'il est possible de rayonner à l'échelle mondiale en créant de nouveaux marchés et des produits innovants.
Mais pour ne pas les voir un jour disparaître au profit de clones bon marché, une question demeure. Sommes-nous prêts à payer plus cher les produits français ? Et plus généralement, pourquoi sommes-nous aussi protectionnistes quand il s'agit d'alimentation, mais ouverts à la mondialisation pour tout le reste ?
Le débat vous est ouvert.