L'équipementier en télécommunications chinois ZTE a publié un avertissement sur ses résultats 2012 dimanche. Au terme de son année fiscale 2012, la société annonce une perte nette pouvant atteindre 2,9 milliards de yuans, ce qui représente 350 millions d'euros. En 2011 à la même période, ZTE était bénéficiaire à hauteur de 2 milliards de yuans, soit 240 millions d'euros.
Pour ce qui est du résultat opérationnel, le chinois indique qu'il s'est contracté de 18% au quatrième trimestre dernier par rapport à la même période en 2011, sans encore annoncer les chiffres précis. Le groupe attribue ce recul à « des retards de développement de contrats et de plusieurs projets internationaux ainsi qu'au déclin des revenus des terminaux sur le marché domestique ».
Dans le même temps, ZTE souligne que sa profitabilité a décru sur la fin de l'année, avec une réduction de sa marge de 11% sur un an. Sur ce point, la cause est à trouver du côté de nombreux contrats à faible marge signés en Afrique, en Amérique du Sud, en Asie et plus particulièrement en Chine. Rappelons que la société évolue en outre dans un climat macroéconomique défavorable pour les équipementiers télécoms, où des groupes comme Alcatel-Lucent ou Ericsson sont en difficulté.
Cela avait déjà valu au groupe une perte nette de 215 millions d'euros lors du troisième trimestre fiscal. La direction en était venue à s'excuser auprès de ses employés et à réduire collectivement sa propre rémunération. En conséquence, ZTE avait réorienté sa stratégie afin de renouer avec les profits, ce qu'il a en partie réalisé sur la fin 2012, en ralentissant le rythme de la perte.
Vendre des smartphones aux États-Unis et en Europe pour se refaire une santé
Alors que les ventes à l'international représentent la moitié du chiffre d'affaires de la société, mettre le paquet sur les smartphones vendus à l'étranger peut s'avérer payant. Dans ce marché dynamique (45% de progression au troisième trimestre selon IDC), ZTE est l'un des plus vigoureux, avec des ventes en progrès de 82% en septembre dernier, contre 57% pour Apple et 100% pour Samsung, et alors que tous les autres acteurs reculent.
Le chinois a d'ailleurs profité du CES de Las Vegas pour montrer comment il comptait s'attaquer au segment premium, trusté par le Galaxy S III de Samsung et l'iPhone 5 d'Apple. ZTE a ainsi dévoilé le Grand S (voir vidéo de présentation), le premier véritable smartphone haut de gamme de la marque. Doté d'un écran 5 pouces, il revendique une résolution très élevée de 443 pixels par pouce - contre 326 ppp pour l'écran Retina de l'iPhone - et embarque un Snapdragon S4 Pro quadri-coeurs de 1,7 GHz.
Pour l'exercice en cours, le chinois devrait continuer à accorder plus de ressources à ses terminaux mobiles vendus sur les marchés matures, aux États-Unis et en Europe, où la marge y est plus importante, ce qui devrait l'aider à atteindre ses objectifs. Le chinois pourrait aussi retrouver la rentabilité grâce à la cession de Shenzhen ZTE NetView Technology. Mais le groupe se dit prudent sur cette perspective.