Sharp a publié comme attendu une perte nette supérieure à 4 milliards d'euros (545 milliards de yens) pour son exercice 2012. La raison principale est à chercher du côté de la restructuration du groupe, inachevée, et dont le prochain élément concerne le changement de tête. Nommé voilà un an, Takashi Okuda n'a pas réussi à redresser le groupe. Une mission délicate qui incombera désormais à son directeur général adjoint, Kozo Takahashi.
Parmi les axes poursuivis par le japonais pour se refaire une santé, il entend naturellement réduire ses frais fixes. Ce qui passe par des coupes dans la masse salariale. Sharp entend aussi revoir son catalogue d'activités et consolider ses partenariats noués ces derniers mois. Au premier rang desquels figure Samsung, entré dans le capital du groupe nippon à hauteur de 3%. Dans son plan biennal, Sharp dit qu'il augmentera ses ventes d'écrans au sud-coréen. « Nous allons activement utiliser les alliances », a ainsi déclaré Kozo Takahashi.
Sharp espère aussi renforcer sa coopération avec l'assembleur d'appareils électroniques taïwanais Foxconn, toujours attendu pour reprendre 10% du capital du japonais. Les rapports actuels entre les deux entreprises portent principalement sur le partage d'une usine de dalles LCD dans l'Archipel. L'entreprise japonaise attend également beaucoup de l'américain Qualcomm, avec qui il va coupler sa technologie de petits écrans.
Le retour aux profits pour bientôt
Afin de maximiser ses chances de reprise, Sharp indique vouloir nouer d'autres partenariats de grande ampleur, tels que celui portant sur la fourniture de dalles LCD pour les terminaux d'Apple et de Samsung. Il entend par ailleurs pénétrer d'autres segments, à l'instar des équipements médicaux, l'éducation ou la robotique. Malgré tout, Sharp a réussi à maintenir son chiffre d'affaires annuel sur un an à 18,8 milliards d'euros.
Rappelons que lors de son exercice 2012, Sharp a échappé à la faillite grâce à des prêts d'urgence des banques Mizuho Financial Group et Mitsubishi Financial Group pour un montant de 2,7 milliards d'euros. Le groupe devrait bénéficier d'une autre ligne de crédit des banques, équivalente à 1,1 milliard d'euros. Mais en parallèle, la société prévoit de nouvelles coupes dans le personnel, dont le nombre n'est pas encore défini.
Tetsuo Onishi, le directeur financier, a affirmé être « résolu à renouer avec les profits en poursuivant les réformes structurelles ». Pour l'exercice actuel, Sharp vise un profit net de 38 millions d'euros, et espère plus de 300 millions pour l'exercice 2014/2015.