Les banques de France et de Chine mettent en garde contre le Bitcoin

Audrey Oeillet
Publié le 05 décembre 2013 à 17h34
La France et la Chine s'intéressent au Bitcoin, et en particulier aux dangers de cette monnaie virtuelle décrite comme « hautement spéculative ». Des critiques qui ne laissent pas le cours de la crypto-monnaie indifférent.

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D'un côté, la Banque de France, de l'autre, la Banque populaire de Chine : dans les deux cas, les institutions s'accordent sur le fait que le Bitcoin est dangereux pour les porte-monnaie de ses spéculateurs.

Dans un document publié jeudi (PDF) la Banque de France met en garde contre la volatilité de cette monnaie virtuelle « hautement spéculative », avec un cours capable de crever les plafonds comme de dégringoler aussi sec. « En limitant la quantité maximale de bitcoins pouvant être créée et en faisant fluctuer le rythme de création au cours du temps, les concepteurs ont « organisé » la pénurie de cette monnaie virtuelle et lui ont ainsi conféré son caractère hautement spéculatif » explique l'institution. Une observation qui n'est pas nouvelle : lors de l'explosion du cours du bitcoin, Philippe Herlin, chercheur en finance, nous expliquait que l'afflux de nouveaux utilisateurs était justement à l'origine de cette hausse.

« Une monnaie non régulée qui n'offre aucune garantie »

De façon générale, le constat réalisé par la Banque de France n'est pas nouveau et se content de confirmer des mises en garde déjà exposées. L'organisme rappelle que « le bitcoin ne peut pas être qualifié de monnaie ayant cours légal », dans la mesure où il est possible de refuser un paiement par son biais. Il est également souligné de manière insistante que « la valeur du bitcoin n'est adossée à aucune activité réelle. »

D'autres points importants sont soulignés, à commencer par « l'absence de sécurité des "coffres-forts" permettant le stockage des unités de bitcoins » : en effet, les cas de piratages de porte-monnaie numériques se multiplient, entraînant des pertes de plus en plus élevées pour les utilisateurs, au fur et à mesure que le cours du bitcoin augmente. La Banque de France souligne par ailleurs un point intéressant : la potentielle difficulté à convertir ses bitcoins en « vrai » argent pour profiter de son cours le plus haut.

« La convertibilité des bitcoins dans différentes monnaies ayant cours légal n'est garantie par aucun organisme centralisé. Les investisseurs ne peuvent récupérer leurs fonds en devise que si d'autres utilisateurs désirent acquérir des bitcoins » explique ainsi l'organisme, pointant du doigt une problématique de taille, souvent oubliée : certes, les possesseurs d'une grande quantité de bitcoins sont « virtuellement » riches, mais pour convertir leur crypto-argent en euros ou en dollars, ils doivent trouver des acheteurs. Liquider des bitcoins à plus de 1000 dollars l'unité devient tout de suite un peu plus compliqué.

La Chine s'en mêle

Dans l'Empire du Milieu, le bitcoin a connu une ascension fulgurante ces dernières semaines, et la hausse de sa popularité dans le pays a sans aucun doute contribué à l'augmentation spectaculaire de son cours. L'émergence du bitcoin en Chine a cependant attiré le regard des institutions financières locales, qui ont, tout comme la Banque de France, mis la population en garde.

La Banque Populaire de Chine a ainsi publié jeudi un communiqué dans lequel elle explique que « Les bitcoins ne sont pas émis par des autorités compétentes » et que « ce n'est en aucun cas une authentique devise ». Malgré le fait que l'organisme précise que les particuliers « ont la liberté de participer, à leurs propres risques, au marché d'achat et de vente du bitcoin sur Internet », cette déclaration officielle a entraîné une chute du cours sur la plateforme BTC China, où le bitcoin est passé de 7050 yuans (850 euros) à 4521 yuans (545 euros) en l'espace de quelques heures. Un événement qui démontre au passage à quel point le bitcoin est chatouilleux, même s'il a depuis repassé la barre des 6000 yuans sur BTC China.

La Chine a également publié une circulaire interdisant aux institutions financières de proposer des services ou produits payables en bitcoins ou de proposer des transactions impliquant la crypto-monnaie. Les plateformes de transactions de bitcoins doivent quant à elles être inscrites auprès du régulateur de l'industrie et des télécommunications du pays en vue d'être étroitement surveillées.

De plus en plus populaire, le bitcoin est désormais sous le radar de nombreuses banques centrales, qui voient clairement en lui un danger : par ces temps de crises, nombreux sont les utilisateurs qui voient en cette monnaie virtuelle une alternative avec des avantages, au risque de laisser de côté des inconvénients de taille qui impliquent une chute brutale du cours et des piratages sans aucune possibilité de récupérer, ensuite, l'argent perdu.



Audrey Oeillet
Par Audrey Oeillet

Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques, sans oublier les gadgets et autres actualités insolites liées à l'univers du hi-tech. Et comme il n'y a pas que les z'Internets dans la vie, j'aime aussi les jeux vidéo, les comics, la littérature SF, les séries télé et les chats. Et les poneys, évidemment.

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