A l'appui de leurs revendications, les représentants des taxis ciblent particulièrement les services dits de VTC (voitures de tourisme avec chauffeur). Il s'agit de services disponibles via des applications dédiées disponibles sur les magasins en ligne (iTunes, Android) permettant de commander un véhicule avec chauffeur. Ces derniers sont alors accusés de faire de la concurrence aux taxis traditionnels et de profiter de soutiens de taille comme Google ou la Goldman Sachs.
Dans leur communiqué, les syndicats précisent en effet lutter contre « les multinationales du VTC (financées par Google, Goldman Sachs), véritable lobby qui détruit nos emplois en créant de la précarité et sans se soucier de la législation française ». Pour rappel, Google Ventures, le fonds d'investissement de la firme américaine a effectivement mis plus de 257 millions de dollars dans un service baptisé Uber. Ce dernier envisagerait d'ailleurs depuis l'opération d'entrer en bourse.
Malgré cette poussée des VTC, un décret venant limiter leur impact a été publié le 1er janvier. Critiqué avant même sa publication par l'Autorité de la concurrence, le texte vient obliger ces services à respecter un délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge d'un client.
Une guerre des prix au compteur
Malgré tout, les syndicats de taxis reprochent aux services de VTC de nuire à la concurrence et de ne pas être soumis à des tarifs réglementés. Interrogé par la rédaction, Maxime Bourdon, président de la société Drive, un service de voitures avec chauffeurs, nous précise la situation : « le décret des 15 minutes a été attaqué devant le Conseil d'Etat car certains points ne sont pas encore clairs. Pour nous, certains services de VTC ne font pas le même métier que les taxis car nous faisons une grosse partie de notre chiffre sur les réservations à l'avance ».
Le responsable précise : « au sujet des prix pratiqués, nous sommes soumis à une TVA de 10% mais certaines missions comme le transport médicalisé sont uniquement dédiés aux taxis et nous ne pouvons pas les pratiquer. En ce qui nous concerne, nous ne sommes pas en concurrence frontale car nous ne disposons pas de compteurs mais ce n'est pas le cas de tous et certains ont des méthodes de calcul pour le paiement très proche des taxis traditionnels ».
Sur son blog, Uber précise d'ailleurs que ses véhicules « sont de vrais taxis, aux prix taxis. Notez que le compteur démarrera au moment de la commande. Oui, vous l'avez bien compris, Thémis, déesse de la loi, leur impose d'enclencher le taximètre aussitôt votre commande acceptée. Nous allons donc veiller à ce que votre taxi ne soit pas trop loin avant de vous l'attribuer ».
En attendant l'opposition entre VTC et taxis ne semble pas s'éteindre. La balle est désormais dans le camp du Conseil d'Etat, lequel pourrait annuler le décret mettant en place le délai de 15 minutes, ouvrant le droit à d'éventuelles négociations.
Pour en savoir plus lire: Taxis contre VTC : les raisons de la grogne