Depuis près de 10 mois, Sharp multiplie les mesures destinées à préserver son activité. Après avoir cédé 10% de son capital au taïwanais Hon Hai, maison mère du premier sous-traitant de la planète électronique, Foxconn, le groupe japonais avait entrepris de nouvelles initiatives douloureuses. La firme annonçait ainsi le lancement d'un programme de restructuration dans lequel elle devrait être amenée à se séparer d'une partie de son personnel. Sharp anticipait le départ de 5 000 personnes dans les prochains mois, sur un effectif total de 57 000 personnes.
Malgré ces mesures, Sharp avait tenu à préciser qu'il chercherait à s'attacher le soutien d'autres géants dans certains segments stratégiques. Après la tenue de plusieurs réunions informelles, Sharp annonce désormais la signature d'un contrat avec la société Pixtronix, une filiale de Qualcomm.
Cet accord porte en partie sur le développement des technologies MEMS (Micro-electro-mechanical Systems) afin de pouvoir proposer des écrans proposant non seulement un LCD rétro-éclairé classique mais également certains avantages d'une dalle passive (consommation d'énergie moindre notamment). Sharp apportera donc la technologie de cœur d'affichage et Pixtronix, son savoir-faire en matière de technologie IGZO (indium gallium zinc oxyde) et MEMS.
Pour ce faire, Qualcomm met sur la table la somme de 120 millions de dollars et obtient de Sharp non seulement une exclusivité chez le fournisseur de l'écran des iPhones mais entend également pousser sa collaboration en matière de chipsets à destination du marché mobile.
De son côté Pixtronix n'en est pas à son premier partenariat signé avec un géant japonais. Lors du Ceatec de 2010, le constructeur nous avait présenté un prototype de 2,5 pouces (320 x 240 pixels) développé en partenariat avec Hitachi et capable d'afficher des contenus dynamiques en couleur et du texte. Un type d'écran, à mi-chemin entre le LCD et l'e-book qui pourrait ouvrir la porte de nouveaux segments pour Sharp et Qualcomm.