La plateforme de crowdfunding est un excellent moyen pour jauger l'accueil d'un produit auprès du public, avant de le lancer. Dans le cas de ForgetBox, c'est un tabac. L'équipe emmenée par Séverin Marcombes a commencé sa levée le 10 juillet et visait 69 000 dollars. En à peine deux semaines, la jeune pousse a finalement récolté près de dix fois plus, soit 633 000 dollars, grâce à 6 610 investisseurs, des « backers », séduits par le concept.
Pourquoi un tel engouement ? Initialement, ForgetBox proposait une sorte de Dropbox personnel, un cloud privé où les données de l'utilisateur sont stockées sur ses propres disques durs. Après son passage au Camping, la start-up a décidé de pivoter pour compléter son offre avec un petit appareil, le « Plug ». Celui-ci, de la taille d'un chargeur, se loge entre la box Internet et l'ordinateur ou le disque dur désiré.
La deuxième étape consiste à installer un logiciel permettant d'exploiter le contenu des disques durs connectés, en mode cloud. De manière transparente, Windows ou Mac OS affichent les fichiers distants et permet de les consulter et de les éditer. « Aujourd'hui, les gens ont de multiples appareils et perdent du temps à retrouver leurs fichiers, alors nous avons décidé de tout unifier », explique le fondateur.
Les mêmes fichiers sur tous ses appareils
En pratique, l'utilisateur dispose de tous ses fichiers sur tous ses appareils reliés, tablettes et smartphones compris. « Votre iPhone contient du coup la même chose que votre ordinateur portable, même s'il n'a pas la même taille. Vous pouvez lire le même fichier en même temps sur plusieurs appareils, lire des milliers de films sur votre tablette, etc. », continue d'expliquer l'entrepreneur.
Comme l'exige tout service cloud, une connexion à Internet est nécessaire pour accéder aux contenus distants. Pour pallier ce problème, Plug intègre le même système que Spotify et consorts, c'est-à-dire qu'il permet de choisir quels fichiers on veut consulter hors ligne. Les fichiers sont ensuite téléchargés en local, en tâche de fond. À condition bien sûr que l'appareil de réception possède assez d'espace libre.
L'argument commercial de ForgetBox est que son outil (prévu au prix de 53 euros) revient bien moins cher sur le long terme qu'une offre cloud facturée tous les mois. En sus, elle offre une totale maîtrise de ses données, une fibre encore plus sensible depuis l'éclatement de l'affaire Prism en juin dernier.
La start-up voulait lever des fonds pour produire 1 000 boîtiers et les tester auprès de premiers clients. Après son passage remarqué sur Kickstarter, ForgetBox peut revoir ses prétentions à la hausse.