Le français Criteo pourrait entrer au Nasdaq en septembre

Thomas Pontiroli
Publié le 01 août 2013 à 11h48
Porté par une croissance que rien ne semble arrêter, celui qui recible les internautes en leur affichant des publicités liées à leur navigation, Criteo, pourrait entrer au Nasdaq cet automne.

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Criteo pourrait entrer au Nasdaq dès septembre. À en croire les informations du Telegraph, le spécialiste français du reciblage publicitaire aurait d'ores et déjà remis les documents relatifs à son introduction en bourse, auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), l'organisme fédéral américain chargé de réglementer et de contrôler les marchés financiers. Selon Bloomberg en avril, Criteo serait aidé dans cette opération par la banque JPMorgan Chase & Co.

Si Criteo ne souhaite pas commenter cette information pour le moment, une annonce pourrait être formulée d'ici la mi-août, toujours selon le journal britannique. L'entrée effective sur les marchés financiers pourrait avoir lieu le mois d'après. Le français pourrait être coté au Nasdaq avec une valeur d'introduction attendue à 500 millions de dollars, valorisant la société à 1 milliard de dollars.

Interrogé par le Figaro fin 2012 sur cette possible entrée en cotation, le co-fondateur de Criteo, Jean-Baptiste Rudelle, déclarait que « c'est clairement quelque chose de probable mais on veut faire ça au bon moment, en étant bien préparé. Pourquoi pas 2013, on verra... Ce sera en tout cas une étape naturelle dans le parcours de l'entreprise, vu le potentiel que nous avons en termes de croissance ».

En septembre 2012, le français avait levé 30 millions d'euros auprès de SoftBank Capital, Yahoo! Japan et SAP Ventures notamment. Cette nouvelle levée ferait changer de taille celui qui n'a cessé d'étonner par son ascension depuis 2008. En 2009, Criteo réalisait 9 millions d'euros de chiffre d'affaires. Fort d'un taux de croissance annuel de près de 600%, la société réalisait 60 millions d'euros l'année suivante.

La R&D, le moteur de la croissance

En 2011, Criteo affichait 200 millions d'euros de chiffre d'affaires, confirmant sa forte progression. Concernant l'année 2012, la société visait les 400 millions d'euros de recettes, chiffre qu'elle ne confirmera pas publiquement. Toujours est-il, en novembre dernier, le cabinet d'audit Deloitte consacrait Criteo comme start-up la plus performante de la zone recouvrant l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique.

Dans une interview au Figaro parue dans la foulée, Jean-Baptiste Rudelle soulignait que le décollage de Criteo correspondait au début de la crise. « Je pense que nous avons un modèle économique qui est bien adapté à la période actuelle. En faisant du marketing à la performance, nous permettons à nos clients de mesurer la rentabilité de leurs investissements en temps réel. C'est donc quelque chose de séduisant pour des annonceurs sous pression, très regardants sur leurs investissements publicitaires », disait-il.

La force de Criteo est de s'appuyer sur une énorme quantité de données récoltées au gré de la navigation de l'internaute sur les sites e-commerce. La société a développé son propre algorithme, qui analyse les données présentes sur sept datacenters, en France, aux États-Unis ou encore au Japon. Et elle investit massivement en recherche en développement, ce qu'elle décrit comme son moteur de croissance. En fin d'année dernière, Criteo ouvrait d'ailleurs un centre de R&D de quelque 10 000 mètres carrés à Paris.

Présent dans une quinzaine de pays et réalisant plus des trois quarts de son chiffre d'affaires à l'étranger, Criteo possède également quatre bureaux sur le sol américain. Une internationalisation sans laquelle la société n'aurait jamais pu atteindre son niveau actuel.

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