En phase de test en France depuis peu, l'américain Stripe vient de recevoir une somme conséquente, 80 millions de dollars, lors de sa troisième levée de fonds. Ce tour de table réunit Founders Fund, Khosla Ventures, Sequoia Capital et Allen & Company et valorise la société créée en 2010 à 1,75 milliard de dollars.
Stripe propose aux entreprises d'intégrer à leur site Internet ou à leur application mobile une interface de paiement grâce à des API se voulant simples à intégrer. TechCrunch rappelle ce qui a présidé à la création de cette société. Pour ses fondateurs, Patrick et John Collison, « le problème des transactions en ligne est dans le code, pas les banques, nous voulons donc inciter le plus de sites Web possible à encaisser des paiements ». L'un de leurs faire-valoir est donc la simplicité.
Si l'offre de Stripe peut être vue comme frontale avec celle de PayPal, le fondateur explique qu'il n'en est rien. Des chevauchements existent, admet-il, mais son service reste « focalisé sur le paiement en ligne alors que PayPal s'intéresse de plus en plus aux transactions physiques ». Il est vrai qu'avec Beacon, la filiale d'eBay met un pied en boutique. Mais en septembre PayPal s'est offert le concurrent direct de Stripe, Braintree.
Incitation au paiement, même sur Twitter
La vision des frères Collison et de faire de Stripe l'infrastructure de paiement dans l'entreprise, pour le Web et le mobile. L'offre a débuté en 2011 avec la mise à disposition des API pour les développeurs. Le but est de proposer un système de paiement intégrable sans avoir à ouvrir un compte marchand auprès des banques, et facile à intégrer d'un point de vue du développement, le tout avec un design accessible. Pour se rémunérer, Stripe perçoit 2,9% et 30 centimes par facturation réussie, ou moins selon le volume.
L'un des avantages avancés par Stripe est de proposer un module de paiement intégré sur le site e-commerce, ce qui veut dire que le client n'a pas à quitter le site pour un service tiers. Ce que beaucoup de commerçants rechignent à accepter, de peur de voir leurs clients abandonner leur panier. Stripe compte des clients comme le site e-commerce Shopify, le service de co-voiturage Lyft et a noué un partenariat avec Twitter à la mi-janvier, ouvrant la porte à l'achat « in-tweet ».
Disponible dans une douzaine de pays, Stripe traiterait 1 milliard de dollars de transactions par an. Un volume qui devrait considérablement évoluer avec l'élargissement de l'offre à de nouveaux pays, à savoir l'Australie, la Belgique, la Finlande, l'Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Espagne et la France. Des partenariats avec de grands comptes seraient aussi dans les tuyaux.