Une étude de France Angels confirme l'humeur attentiste des « business angels » français en 2014, déjà relevée à la fin du mois de janvier par le fonds de capital-risque Isai. L'association, qui fédère un réseau national de 4 300 investisseurs, note d'un côté, un accroissement des réceptions et analyses de dossiers de demande de financement, mais de l'autre, un repli de leur activité d'investissement sur de nouveaux projets.
Baromètre des business angels en France au deuxième semestre 2014 - Crédit : France Angels/BFM Business.
Et cela concerne une majorité de business angels : trois quarts d'entre eux affirment avoir autant (35%) et moins (41%) investi dans des start-up au deuxième semestre 2014, comparé à la même période en 2013. En parallèle, ce sont la moitié des investisseurs environ (47%) qui auraient réduit leur nombre d'opérations.
L'indicateur FIBAMY (French Internet Business Angel Money Yardstick) publié la semaine dernière était plus précis. La baisse annuelle observée sur le semestre était de 24%, ramenant le niveau des montants engagés (12 millions d'euros) à celui de 2012, et montrant une accélération du phénomène comparé à la première moitié de l'année. Les deux études trouvent une explication dans un climat économique jugé « difficile ».
Loi Macron : les business angels attentistes
Un autre frein à l'investissement trouverait son origine dans un contexte réglementaire changeant. Isai va jusqu'à parler d'« instabilité et d'incohérence », résultant par exemple de la loi Thévenoud sur les VTC, des mesures concernant le quota de stagiaires ou la limitation des temps partiels ou bien des articles 11 et 12 de la loi Hamon qui instituent notamment une obligation d'information des salariés sur le rachat d'entreprise.Dans l'actualité plus récente, France Angels a demandé à son réseau si la loi Macron pouvait favoriser leur investissement - elle leur promet une réduction d'ISF de 50% du montant investi dans une société de moins de sept ans, avec un plafond de 45 000 euros. Preuve encore de leur attentisme, trois quarts des sondés répondent que l'impact de la réforme serait neutre. « Peut-être par manque de visibilité », tempère l'étude.
Les business angels interrogés envisagent toutefois les six premiers mois de l'année 2015 avec « un regain de confiance ». Plus encourageant pour les start-up : le nombre de projets financés sur la période est prévu en hausse de 33%, à comparer aux 19% évoqués lors de la projection sur le second semestre 2014.
Investissements des business angels dans l'Internet en France au deuxième semestre 2014 - Crédit : Isai.