Threads ne pourra pas vraiment remplacer Twitter en gardant les règles d'Instagram.
Lancé en grande pompe ce jeudi et présenté comme le remplaçant de Twitter, Threads part avec de nombreux atouts pour s'imposer, à commencer par la force de frappe de sa maison mère. Mais l'application conserve la même politique de contenu qu'Instagram, ce qui pourrait bien la priver d'une large part des utilisateurs de la plateforme d'Elon Musk.
Les guidelines d'Instagram sont-elles adaptées ?
Plutôt que de se lancer dans une longue et complexe réflexion sur le type de contenu qui devrait être autorisé et promu sur Threads, ses dirigeants ont choisi, comme à leur habitude, de reprendre ce qui se faisait déjà ailleurs, à la différence que cette fois, ils ont copié une entreprise qui leur appartenait. Ainsi, les règles de la communauté concernant le type de contenu autorisé sur la plateforme sont les mêmes que celles qui ont déjà cours sur Instagram. Ce n'est pas forcément un problème en soi, ce réseau social n'étant pas exactement à l'agonie. Mais celles-ci sont si différentes de celles qui existent chez Twitter qu'il paraît difficilement imaginable que Threads, dont le fonctionnement est pourtant similaire, réussisse vraiment à remplacer l'oiseau bleu.
Ainsi, l'une des différences les plus évidentes est l'interdiction de poster tout contenu sexuel ou comportant de la nudité. Les tétons féminins ne sont acceptés que dans quelques rares cas, par exemple des actions de protestation, ou dans des peintures ou des sculptures. Mais ce n'est pas la seule différence, et certains posts, qui auraient été classiques, voire populaires sur Twitter, peuvent être jugés contraires aux règles du nouveau réseau social. S'il peut être rafraîchissant de voir qu'il existe une équipe de modération chez Meta, le grand écart est tout de même assez violent.
Un clone de Twitter, vraiment ?
De fait, il n'aura pas fallu longtemps pour que des utilisateurs de Threads, qui ont cru à la promesse d'un nouveau Twitter, remarquent que des posts a priori inoffensifs ont été supprimés. L'un d'entre eux a ainsi vu l'un de ses posts, dans lequel il se considérait comme stupide, être supprimé pour « cyberharcèlement », et un autre aurait été signalé pour y avoir posté que « Elon gagne cette manche ». Difficile d'imaginer dans ces conditions qu'une quelconque discussion politique puisse y avoir lieu.
On pourrait également dire qu'une large part de l'esprit de Twitter repose sur le chaos et l'absurdité qui y existent en permanence, rendus quasiment impossibles sur Threads par ces règles. La nécessité de lier son compte à Instagram rend également l'anonymat sur cette plateforme beaucoup plus incertain, ce qui devrait une fois de plus limiter le type de posts que l'on y voit. Cela concerne les posts sexuels en général, bien sûr, mais aussi les comptes de travailleurs du sexe qui repostent sur ce type de réseau social pour leur activité. On peut aussi citer ceux d'avocats, de profs, ou encore de policiers qui se sentiront forcément beaucoup moins libres de poster sur leurs activités si clairement identifiables.
- Concurrent crédible à Twitter
- Une connexion directe avec Instagram
Source : TechCrunch