Start-up : un documentaire décortique l'écosystème européen

Thomas Pontiroli
Publié le 15 mars 2013 à 12h48
En vadrouille entre la Silicon Valley et l'Europe, deux entrepreneures islandaises de 27 ans, caméra en main, ont rencontré près de 70 acteurs du monde des start-up. Elles livrent un documentaire qui déplore notamment la frilosité des investisseurs européens, « qui aiment surtout leurs fichiers Excel ».

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Les réalisatrices de The Startup Kids
Derrière le documentaire The Startup Kids il y a deux jeunes islandaises de 27 ans, entrepreneures « dans un pays en faillite » et passionnées de high-tech. Dans leur démarche, elles voulaient « motiver les jeunes à entreprendre en apprenant des fondateurs de start-up ». Alors elles ont pris leur caméra et ont arpenté les États-Unis et l'Europe à leur rencontre, racontent-elles sur leur blog.

Avec l'équivalent de 18 000 euros, amassés sur Kickstarter, Vala Halldorsdottir et Sesselja Vilhjalmsdottir ont pu rencontrer plusieurs entrepreneurs, comme les fondateurs de Vimeo, WordPress et Scribd, le rédacteur en chef de TechCrunch en Europe, ou encore des capital-risqueurs du fonds Accel Partners. Tous livrent leur témoignage sur pourquoi ils entreprennent ou pourquoi ils investissent. Et finalement, les deux documentaristes mettent en relief les différences entre l'écosystème américain et européen.

Interrogées sur le secret de ces entrepreneurs à succès par le site Datanews à l'occasion d'une projection en Belgique, elles expliquent que si les entrepreneurs « sont tous aussi ambitieux à Londres qu'à San Francisco », les Européens sont de nature plus modeste. « Les Américains disent qu'ils veulent conquérir le monde, et les Européens disent qu'ils veulent vivre leur passion », remarquent les deux Islandaises.

« Aux États-Unis, il suffit de montrer un prototype »

Mais comme souvent lorsqu'on évoque la question de l'entrepreneuriat en Europe, la question du financement surgit en premier. Selon elles, les investisseurs européens conditionnent leurs participations à « un business plan en béton » et « aiment surtout leurs fichiers Excel », alors qu'aux États-Unis, « il suffit de montrer un prototype ». Or pour elles, créer une start-up et lui donner une direction, c'est parfois aussi « oser suivre ses sensations » car « tout ne peut être prédéterminé et pré-calculé ».

Selon elles, il y a bien sûr assez d'argent en Europe (lire Paris : des start-up performantes mais en manque de moyens, mais « il n'existe pas de tradition européenne d'investir dans des projets Web ». Et d'enfoncer le clou en affirmant que les apporteurs de capitaux « ne savent pas comment fonctionnent les start-up Internet, quelles sont leurs possibilités et comment elles peuvent évoluer sur la scène internationale ».

Trop impatients, disent-elles, les investisseurs européens seraient surtout intéressés par la rentabilité à court terme, « dans l'année qui suit ». Même si elles reconnaissent que « les choses de sont améliorées » ces derniers temps car quelques entrepreneurs ont connu le succès, qu'ils ont réinjecté dans l'écosystème.


Pour ceux qui seraient intéressés par ce documentaire, un visionnage sera organisé à Paris le 28 mars par la plateforme d'enseignement Leeaarn.


Thomas Pontiroli
Par Thomas Pontiroli

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