« Si Paris attire beaucoup de touristes, la capitale française draine moins d'entrepreneurs », estime le Startup Genome Project, dans son rapport sur l'attractivité des principales villes possédant un écosystème pour start-up. Dans ce classement, dont la référence est la Silicon Valley, Paris figure à la onzième place, et la deuxième en Europe derrière Londres, et sa Tech City. Le rapport note que « le succès de la Silicon Valley est en partie attribuable à sa capacité à attirer des étrangers, un terrain où Paris a encore un long chemin à faire pour espérer rattraper Londres et Berlin ».
L'étude dresse en outre un portrait-robot de l'entrepreneur français : homme de 33 ans, diplômé du supérieur, multiplie les créations de start-up dans un tiers des cas , technicien dans trois quart des cas et travaille un peu moins de dix heures par jour. Le français est en moyenne près de trois fois plus motivé par le produit lui-même que par ses retombées, également trois fois plus intéressé par le B2B que par le B2C et trois fois plus axé sur la nouveauté que sur les marchés de niche. À titre de comparaison, l'entrepreneur de la Silicon Valley est autant motivé par le produit que son impact.
Principal point fort de Paris selon l'étude, la performance de ses start-up. Sur une base 100 pour la Silicon Valley, elles arrivent à 80%. Elles occupent même le quatrième rang mondial sur ce plan. Leur différenciation est aussi un élément où les entrepreneurs français se distinguent, plaçant la capitale à la sixième place. Trêve d'éloges : l'étude recense un certain nombre de défauts. Au regard des talents, le rapport est sévère et classe le pays dix-septième sur vingt. L'esprit pionnier est lui aussi sanctionné, et vaut à Paris la quinzième place. Sur la capacité de financement, Paris est treizième mondial.
« Sans financement, les entrepreneurs risquent d'aller voir ailleurs »
« Paris a toutes les chances de continuer à progresser à l'avenir, mais l'écosystème de start-up doit avant toute chose régler ses problèmes de financement d'amorçage », analyse l'auteur du rapport. « La ville montre beaucoup de potentiel mais manque de plusieurs éléments essentiels pour qu'une start-up monte en puissance et atteigne le milliard de dollars de chiffre d'affaires », souligne encore l'étude, qui pointe du doigt le manque d'investissement, et menace : « si Paris ne résout pas ce problème, les entrepreneurs iront exercer leurs talents et développer leur activité dans un autre pays ».
Au chapitre des préconisations, le rapport propose principalement que les autorités françaises mettent en place des dispositifs d'allègement fiscaux à destination des start-up et des investisseurs. Un conseil que ne manqueront pas d'entendre la ministre des PME et de l'Innovation Fleur Pellerin ainsi que les solidaires du mouvement des Pigeons. Lesquels ont eu l'occasion de s'écharper sur ce thème en octobre dernier.
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