Alors qu'Oracle se débarrasse un peu plus de l'héritage Sun en fermant le 1er juin prochain le site Sun.com, le père de Java, James Gosling, qui a quitté le navire peu après le rachat de Sun par Oracle, met en garde l'éditeur contre le manque de suivi sur Java.
Pour James Gosling, la situation est simple : une grande partie des activités d'Oracle dépendent de Java. « Il relève de leur intérêt de ne pas être agressivement stupides, » explique le père de Java. Ce n'est pas la première fois qu'il fait une sortie contre la politique d'Oracle vis-à-vis du langage informatique. En août dernier, il avait fait imprimer des t-shirts dénonçant la volonté supposée d'Oracle de fermer Java.
Cette fois, c'est à l'occasion du Symposium TheServerSide Java qu'il s'exprime. Pour Gosling, les raisons de s'inquiéter sont nombreuses : les attaques d'Oracle contre Google et son utilisation de Java sur son système d'exploitation mobile Android, l'incapacité d'Oracle à s'entendre avec le groupe d'utilisateurs de Java, ou l'abandon de la création d'une fondation indépendant pour le contrôle de Java.
Autre point noir pour le père de Java : Java Virtual Machine (JVM), la machine virtuelle qui permet d'interpréter du code Java sur toutes les plateformes.« Dans un monde sans JVM, revenir d'avant en arrière dans le développement au milieu des langages est presque impossible, alors que dans le monde de Java, c'est remarquablement simple. »
Pour autant, Gosling ne voit pas que du négatif dans les positions d'Oracle. Il reconnait au groupe le mérite d'avoir mis de côté ses différends avec Apple et IBM, permettant le soutien d'IBM au projet OpenJDK, et l'implémentation de JVM sur Mac OS X. Son appel vient donc plus comme un appel à la vigilance, et, alors qu'il taclait régulièrement le nouveau propriétaire de Java, il ne semble cette fois que lui donner un avertissement.