Oracle semble rejouer le procès contre SAP. Il avait prévenu en fin de semaine dernière qu'il demanderait plusieurs milliards de dollars de dommages et intérêts à Google dans le procès autour de Java. Hier, il a confirmé, en fournissant le résultat de ses calculs : 6 milliards de dollars. Un chiffre évidemment contesté par Google.
Si Oracle gagne cette fois-là, il aura remboursé l'achat de Sun Microsystems. L'opération serait plutôt bonne pour l'entreprise de Larry Ellison. Dans un document remis à la cour en charge du procès contre Google, Oracle a estimé par le biais d'un expert juridique que l'éditeur de Montain View lui devait entre 1,4 et 6,1 milliards de dollars. C'est donc cette somme que réclame Oracle, qui estime toujours que Google a totalement recopié le code de Java, sur lequel Oracle détient les droits, dans son utilitaire de compatibilité Java baptisé Dalvik, au sein d'Android (pour l'affaire, lire Oracle veut une grosse part du gâteau Android).
Sauf si le tribunal écoute les arguments de Google. Le géant estime que « la "méthodologie" de calcul des dommages d'Oracle est basée sur des erreurs légales fondamentales et gonfle illégitimement leurs estimations. » C'est Iain Cockburn, un professeur de droit de l'Université de Boston, qui a réalisé ce travail de détermination des dommages à réclamer pour Oracle. Pour le représentant légal de Google, Scott Weingaertner, « la théorie de Google est taillée de façon à permettre à Oracle de financer son acquisition de Sun à plusieurs milliards de dollars. »
Le représentant de Google estime que « la somme à couper le souffle est sans proportion avec les mesures raisonnables prises dans les cas de propriété intellectuelle. » Si une somme de ce niveau était confirmée, Google serait en difficulté avec Android, et devrait peut-être commencer à le faire payer aux fabricants de téléphone.