Le crowdfunding a doublé de taille en France grâce aux start-up

Thomas Pontiroli
Publié le 18 février 2015 à 13h22
Le financement participatif comme source de fonds pour les start-up ? Ce modèle, encore minoritaire, a confirmé son potentiel en 2014, contribuant au doublement des montants engagés en France.

L'année 2014 est celle où la France s'est mise à encadrer le financement participatif, et à juste raison, au regard de l'importance qu'a pris ce phénomène, amené à grossir encore. Dans son baromètre annuel 2014 se basant sur 46 plateformes françaises, l'association Financement participatif France (FPF) observe une augmentation de 94% des investissements : de 78,3 millions en 2013, ils ont atteint 152 millions d'euros.


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Source : Financement participatif France.


« Ces chiffres témoignent de l'enthousiasme des Français pour le financement participatif et confirment la croissance dynamique du secteur. La France se situe ainsi en tête des pays d'Europe continentale pour la finance participative », commente le président de l'association, Nicolas Lesur. Sur l'année, la « nette hausse » des investissements en capital et des prêts constitue selon cette étude « une tendance forte du secteur ».

Quand les internautes prêtent aux entreprises

Parmi les quatre modèles de financement participatif (prêt, capital et dons avec et sans récompense), le prêt pèse le plus dans la balance, avec 88,4 millions d'euros engagés en 2014. C'est 84% de plus qu'en 2013. Cette mécanique a même été étendue aux entreprises en novembre dernier, quand la plateforme SmartAngels a offert la possibilité aux particuliers de prêter jusqu'à 1 million d'euros. Désormais, plus de la moitié (56%) des porteurs de projets candidats à un prêt sont des entreprises. Elles sont 14% pour les dons avec récompense.

Les plateformes de dons (avec ou sans récompense) ont capté 38,2 millions d'euros en 2014, doublant de taille en une année. Mais c'est l'investissement en capital qui a véritablement décollé (+146%) en atteignant 25,4 millions d'euros sur la période. En 2014, la frilosité des business angels conjuguée à la création du statut de conseiller en investissement participatif ont tourné les start-up vers le crowdfunding pour lever des fonds.

Les Français prêtent 561 euros en moyenne

Et elles n'y perdent pas vraiment au change. En moyenne, la collecte se situe à près de 377 000 euros par projet dans le cadre d'un investissement en capital, contre 400 000 euros investis par les business angels dans les start-up du Web en France au deuxième semestre 2014, comme le relevait début 2015 le fonds Isai. Et puis le crowdfunding est une bonne façon pour elles de tester l'accueil de leur projet auprès de potentiels clients.


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Source : Financement participatif France.


Depuis 2008, l'association FPF a recensé 1,3 million de financeurs, majoritairement âgés de 35 à 49 ans, et qui ont soutenu un projet sur une plateforme de crowdfunding française. La contribution moyenne en 2014 s'est élevée à 4 470 euros pour l'investissement en capital, 561 euros pour le prêt et 60 euros pour le don.

Si le crowdfunding est amené à aider de plus en plus les start-up dans leur décollage, et même dans leur développement, Isai notait dans son étude de janvier qu'il ne pesait encore que 10% des opérations. En fait, la législation censée « débloquer » le potentiel du financement participatif n'était entrée en vigueur qu'au 17 septembre 2014. Trop tard pour en mesurer les effets sur l'année. En 2015, les chiffres pourraient exploser.


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