Le dirigeant explique sa façon de faire : « Nous n'avons pas une vision idéaliste de l'ergonomie. Nous nous interdisons d'écouter notre avis, aussi expert soit-il. Nous justifions des choix stratégiques, ergonomiques et artistiques par des données statistiques fiables. » La société promet un taux de transformation de 30 à 100% supérieur et un taux de rebond 20% moindre.
Exemple à l'appui, Jonathan Cherki simule le parcours d'un internaute sur un site e-commerce. Il fait défiler la page, place le curseur de sa souris sur différents éléments comme des visuels, et un moteur de recherche, dans lequel il saisit un terme, avant de finir par fermer la page. Si les données analytics permettent de savoir combien de temps il est resté sur la page et sur quels éléments il a cliqué, Content Square veut aller plus loin.
Optimiser chaque élément du site
L'objectif est de révéler ses hésitations, en visualisant son parcours. Pour cela, la solution enregistre toutes les données de navigation : temps passé bien sûr et éléments cliqués, mais surtout position X et Y du curseur toutes les 50 ms... Car cette masse de données serait indigeste, Content Square les restitue sous forme de vidéo. A l'arrivée, c'est comme si la navigation de l'internaute avait entièrement été capturée.Pour analyser plus finement le comportement de l'internaute, l'outil va générer une carte de clics et de survol de la souris mais, surtout, va isoler chaque élément de la page (boutons, prix, visuels, logos...) afin de rapporter leurs performances. Le logiciel est ainsi capable d'observer, par exemple, que 6% des visiteurs d'un site de e-commerce ont utilisé le champ de recherche, et qu'ils ont converti en moyenne après 26 minutes.
Pour mettre ces résultats en perspective, la plateforme les compare avec la concurrence. La plus-value vantée par Jonathan Cherki est qu'elle va générer une liste de recommandations, classées par facilité d'intégration, des « quick wins ». Content Square conseille par exemple de changer l'emplacement de certains éléments dans une nouvelle version du site, testée sur un échantillon de ses visiteurs en test A/B.
Générer un site alternatif à la volée
Pour faciliter la tâche des développeurs, la société propose carrément de s'en affranchir. Via une interface « WYWIWYG », elle permet de changer l'emplacement des éléments qui sont auparavant prédécoupés à la volée. Le code de la page est ensuite généré automatiquement et le site devient exploitable pour les visiteurs, qui y accéderont depuis la même URL. Aussi, la solution propose des designs alternatifs de page.« Nous ne prétendons pas remplacer Google Analytics mais bien le compléter », souligne Jonathan Cherki. Parmi ses clients, Orange a utilisé cette solution et a identifié 100 points d'amélioration. « On en savait peu sur la perception de nos visiteurs, nous avons pris une claque quand on on nous a dit qu'on avait une image parfois vieillotte », témoigne Stéphane Beurthe, directeur ventes auprès des professionnels chez Orange.
Accélérer les études qualitatives
Si des études qualitatives étaient menées pour mesurer les retours clients, cela prenait 5 mois auparavant pour récolter 10 avis, contre 1 mois désormais selon lui pour en avoir 400. Pour étudier ces clients, Content Square reproduit le site d'Orange, et y injecte des questionnaires dans la navigation. L'outil récolte aussi des commentaires et établit des diagrammes afin de les recouper et de dégager des tendances et des conseils.Dans le cas de Cofinoga, les améliorations ont porté sur le formulaire de demande de crédit. « Un processus long car il contient de 34 à 50 champs », indique Renaud Ferran, responsable marketing. « On constatait les abandons des internautes mais on ne savait pas pourquoi », commente-t-il. Par exemple, Cofinoga croyait bien faire en plaçant « Français » en tête de la liste du champ demandant la nationalité, or les internautes cherchaient « Français » à la lettre « F » et tombaient sur « Finlandais », ce qui leur faisait perdre du temps.
Adapté au mobile, Content Square y réalise aussi des tests A/B et des personnalisations à la volée. « Sur ce support on remarque que les gens scrollent davantage que sur le Web, ça n'est pas du tout la même approche, mais aussi qu'ils utilisent massivement le moteur de recherche », souligne Jonathan Cherki. Pour autant les indicateurs de performance permettant de déceler les hésitations semblent moins nombreux. Sans curseur, il n'est pas possible de mesurer sur quels éléments l'internaute a manifesté un intérêt.
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