Après avoir analysé les statistiques remontées par les marchands équipés de son système de lutte contre la fraude, Certissim, FIA-NET estime que près de 3% des tentatives de transaction seraient de nature frauduleuse. Ramené au e-commerce français dans sa globalité (soit environ 45 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2012 selon la Fevad), le volume d'affaires concerné par ce risque atteindrait quelque 1,7 milliard d'euros.
« Les résultats du Livre Blanc Certissim 2013 confirment l'évolution permanente de la fraude et l'apparition d'un nouveau type de fraudeurs. De plus en plus professionnels et organisés, leurs délits, parfois contrôlés depuis l'étranger, couvrent tout le territoire français et l'ensemble des secteurs du e-commerce », alerte la société.
Finie la fraude à papa ? Pour FIA-NET, l'époque où les fraudeurs se focalisaient sur les produits à fort potentiel de revente (high-tech, parfumerie, etc.) est révolue et tous les secteurs de la distribution, jusqu'à l'alimentaire, sont désormais concernés. Les techniques employées - pour l'essentiel l'usurpation d'identité, rendue possible par exemple grâce à des courriers contrefaisant un organisme officiel (phishing), ou la fraude indirecte, via un tiers abusé - n'auraient quant à elles pas particulièrement évolué ces dernières années, mais se feraient plus discrètes, et plus efficace.
Le spécialiste constate par exemple une légère baisse du montant moyen des paniers associés à des tentatives de fraude. Il s'établirait à 297 euros pour 2012, soit 8% de moins qu'en 2011. « Cela s'explique par le fait que les fraudeurs ont compris que les paniers élevés faisaient systématiquement l'objet de contrôles. En conséquence, leurs tentatives portent désormais sur des montants moins importants mais leur nombre a augmenté », estime FIA-NET.
La démocratisation, chez les marchands comme les spécialistes du paiement, des outils visant à réduire les risques (vérification de l'identité, confirmation par SMS, etc.) contribuerait toutefois à limiter l'efficacité de ces tentatives. L'éditeur estime en effet que seul 0,18% des transactions (en valeur) se révèlent au final frauduleuses, pour un montant total détourné de l'ordre de 7,8 millions d'euros en 2012.
« Une simple augmentation du niveau de sévérité des contrôles ne constitue pas une réponse suffisante », conclut toutefois FIA-NET, notamment parce que ces contrôles peuvent se révéler dissuasifs pour le consommateur. « Dans un contexte où les enjeux financiers sont plus forts, l'optimisation des procédures, des savoir-faire et des capacités de traitement est une nécessité ».