Fraude : les e-marchands français plus touchés que la moyenne

Thomas Pontiroli
Publié le 29 novembre 2013 à 08h38
Davantage touchés que leurs homologues européens par la fraude sans carte, les e-marchands français, selon une étude d'Ogone, devraient adopter 3D-Secure - mais peut-être pas totalement.

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Les paiements réalisés sans carte de crédit ont le vent en poupe en Europe, et notamment en France, troisième acteur du e-commerce sur le continent. Mais à mesure que se sont développés ces systèmes de paiement de type portefeuille électronique, tous les e-marchands ne se sont pas équipés et les français en seraient plus victimes que la moyenne.

D'après une étude menée par Ogone, la filiale d'Ingenico dédiée à la gestion des paiements sur les sites e-commerce, et qui annonçait hier un partenariat avec MasterCard sur son offre de e-wallet, la perte de chiffre d'affaires des e-commerçants français atteint 1,4% du montant total des transactions sans carte - alors que la moyenne au niveau européen se situe à 0,4% seulement.

Interrogés sur leurs attentes, les e-marchands estiment que « tout outil se doit au moins d'intégrer l'authentification du client via 3D Secure, ainsi que la possibilité de contrôler qui achète les produits et services, via le blocage de certains pays et le contrôle de l'identité du client ».

Or ce type de système, rappelons-le, a le désavantage de ralentir l'expérience d'achat car il impose au consommateur de confirmer son identité en recopiant par exemple un code de confirmation reçu par SMS - une technique par ailleurs incompatible avec le m-commerce.

Les e-commerçants veulent-ils se barricader ?

Dans un livre blanc sur la question réalisé la semaine dernière, la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad), enjoignait les e-commerçants à ne pas appliquer 3D-Secure de façon systématique sur toutes les transactions. Très souvent, les e-marchands sont en fait contraints par leur banque et les impératifs liés au contrat standard de la vente à distance qu'ils obtiennent auprès d'elle.

Interrogé par la Fevad sur cet enjeu, le groupe 3 Suisses estime que « de la même façon que dans un magasin physique il ne serait pas cohérent de demander une pièce d'identité à un client habitué, 3D Secure doit être apprécié au regard de la connaissance que le site a de son client ».

Pour Vente-privée, la généralisation du mode « complet » de ce système aurait « un impact catastrophique sur le chiffre d'affaires », un avis partagé par beaucoup d'e-commerçants dont Voyage-SNCF, qui a pourtant systématisé 3D Secure. Certaines banques autorisent à être plus souples, ou à déclencher 3D-Secure après le paiement, ce que peut faire PriceMinister.

« Bien que les motivations quant à la prévention de la fraude soient différentes selon les pays étudiés, il ressort néanmoins que les entreprises, quel que soit leur taille, sont à même d'être touchées lors de transactions réalisées sans carte de crédit », explique Simon-Pierre de la Seigliere, responsable d'Ogone pour l'Europe du Sud, selon qui il revient aux prestataires de services de paiement de s'assurer que les nouveaux systèmes de paiement restent fiables.
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