Pour y parvenir, le fabricant a finalement dit oui à la communication en champ proche (NFC), une technologie déjà bien installée dans le parc Android, et également au sein des cartes bancaires classiques. En France, 48 modèles de smartphones NFC sont déjà commercialisés par 11 fabricants, relève l'Observatoire du NFC, et 6,6 millions de mobiles de ce type étaient en circulation en juillet - contre 1 million deux ans plus tôt. Du côté des cartes, 27,5 millions intègrent une puce pour payer sans contact, soit 43% du total du parc, contre 11,5 millions en 2012.
Pendant ce temps, les magasins français s'équipent en terminaux de paiement NFC. Alors qu'ils étaient 55 000 en 2012, ils sont 218 000 en juillet 2014 à proposer ce système à leurs clients, un chiffre à mettre en regard de celui annoncé par Apple hier aux Etats-Unis, où 220 000 commerçants acceptent déjà Apple Pay. Concernant le nombre de transactions, elles ont été multipliées par dix en un an, à 5,4 millions en juillet.
Ainsi donc, l'industrie de la téléphonie mobile et du paiement n'ont pas attendu Apple pour se mettre au paiement sans contact. Pour Pierre Métivier en revanche, le délégué général du Forum SMSC, l'américain « envoie un signal fort, très positif. Lorsque je présente le NFC, on me dit que c'est bien mais qu'il n'y a pas l'iPhone. Et s'il n'a pas la plus grosse part de marché, cela aura un impact psychologique ».
Les arguments d'Apple
Pour essayer d'imposer son système, Apple aligne plusieurs arguments. Le plus important est sans doute la sécurité, que l'américain garantit avec son lecteur d'empreinte digitale et Secure Element, une puce stockant un numéro unique (Device Account Number) et utilisé de pair avec un numéro dynamique généré à chaque transaction. L'autre aspect, non négligeable pour les consommateurs, est le respect de leur vie privée. Apple a bien insisté sur le fait que les commerçants n'auront pas accès à leur nom, à leur numéro de carte ni au code.Autre atout présenté : la simplicité de l'utilisation. Tim Cook s'est d'ailleurs amusé à rediffuser deux fois l'acte de paiement via Apple Pay, qui ne prend pas plus de deux secondes, puisqu'il suffit d'approcher son smartphone du terminal de paiement et de presser le Touch ID pour autoriser la transaction. La simplicité est également de mise en ce qui concerne l'enregistrement du moyen de paiement : soit le consommateur utilise sa carte de paiement déjà enregistrée dans iTunes, soit il photographie une nouvelle carte bancaire.
Pour le lancement, Apple s'est associé à American Express, Visa et MasterCard, de même que plusieurs enseignes telles que Subway, McDonald's, Nike ou Disney, sans oublier ses propres Apple Stores. Pour Denee Carrington, analyste chez Forrester, Apple était jusqu'à présent un géant endormi dans le monde du paiement. L'américain est en effet assis sur une base installée de près de 800 millions de comptes iTunes. De là à ce qu'autant d'iPhone 6/6 Plus et de Watch soient en circulation, il s'écoulera en revanche du temps.
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