Bonjour, Samuel Boury. Pourquoi avoir créé le bleam, alors que le QR code existe déjà depuis plus de dix ans ?
Déjà, le QR code classique n'est pas très beau. Plusieurs initiatives ont essayé de l'embellir, mais rien n'y fait. Les marques peuvent rechigner à vouloir l'intégrer car ils risqu de faire tache. Autre problème : isolé, il ne signifie rien. À l'inverse, le bleam est plus joli et peut être compris en un coup d'œil car il possède un logo en son centre, celui de son choix. Là où le QR code a besoin d'un contexte, d'une explication. D'autant plus qu'il existe plusieurs usage : en le scannant, on peut obtenir des informations, être redirigé vers un site e-commerce, etc. Autant de possibilités qui peuvent flouer l'utilisateur. Un chiffre révélateur : le nombre de QR codes a doublé l'an dernier, mais l'audience est restée la même. D'après une étude, 85% des gens ne les scannent jamais.
Au-delà de l'aspect esthétique, quelle est la plus-valu du bleam d'un point de vue technique ?
Il permet d'identifier les marques lorsqu'on y appose son logo mais surtout, il est cinq fois plus performant. La technologie de reconnaissance est très poussée et se base sur le cercle qui entoure le centre, ainsi que sur les points présents à proximité. Nous avons développé cette technologie avec un laboratoire de vision artificielle et l'avons brevetée. Elle provient du cinéma. Le bleam n'a pas besoin d'être visé de près comme le QR code : on peut en flasher un en biais, à une certaine distance, dans des conditions de luminosité dégradées, même s'il est légèrement plié, sur du tissu ou à la TV. On a même réalisé un test avec un bleam sur un kakemono présent à plus de dix mètres, et ça a marché. On a aussi réussi, certes dans des conditions optimales, à réduire le bleam à trois millimètres de diamètre, et le capteur du smartphone l'a reconnu.
Quelle est votre stratégie pour imposer le bleam comme standard ? Visez-vous des secteurs précis ?
Tout à fait, nous ciblons d'abord la vente car il va permettre aux marques d'établir des relations avec les clients. À la différence du QR code, chaque bleam peut être identifié. Il a été pensé pour parler au consommateur pour qu'il comprenne ce qui se cache derrière le code. D'un seul regard, il va pouvoir comprendre qu'il s'agit d'une réduction ou d'une information supplémentaire. D'ailleurs, on veut devenir un standard en proposant une série de logos qui, à la manière du code de la route, indiqueront ce qu'on trouve derrière. Nous comptons aussi proposer le service en marque blanche avec nos clients via notre API. Et pour nous assurer une grande diffusion, le bleam sera reconnu par les lecteurs de QR codes. Sur ce point, on est entrés en contact avec les trois principaux acteurs du marché.
Quel est le modèle économique de Ubleam ? Et quelles pistes de développement envisagez-vous pour l'avenir ?
Nous avons un modèle freemium, avec un bleam gratuit et éditable pour les particuliers. Cela va permettre de faire connaître le bleam par le grand public, pour qu'il l'utilise. Mais nous visons les marques avec un logiciel en SaaS (logiciel en tant que service) à partir de 9 euros par mois pour un accès aux outils, et jusqu'à 700 euros mensuels pour une création illimitée de bleams. Le tarif dépend du nombre de codes, des outils, des statistiques détaillées, etc. Par ailleurs, nous avions levé 550 000 euros en 2012 auprès de deux familles d'investisseurs privés et nous regardons vers les États-Unis pour lever d'autres fonds à l'avenir afin d'étendre le bleam sur le sol nord-américain, y compris au Canada. Là-bas, nous aurons un concurrent, mais dont la technologie est moins efficace et l'offre plus segmentée. Au-delà de l'expansion internationale, nous visons aussi l'industrie - nous discutons avec Airbus - pour le scan de références, outils ou machines.
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