Avec Pornostagram, la photo sociale s’affranchit du filtre de l’érotisme

Ludwig Gallet
Publié le 21 juin 2013 à 18h46
Les amateurs de photos coquines pourront bientôt profiter de Pornostagram, un site Internet « made in France » calqué sur la célèbre application de partage de photos Instagram.

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Prendre un cliché avec son smartphone, les agrémenter d'un filtre avant de les partager avec ses amis. Le concept d'Instagram a fait ses preuves auprès des mobinautes. Surfant sur la vague des « sextos », il s'apprête désormais à être décliné dans une version « hot », voire pornographique, selon les goûts.

Les amateurs et professionnels de photos érotiques pourront en effet profiter du lancement prochain de Pornostagram. Le site Internet, actuellement en bêta et réservé à de bien chanceux « VIP », sera lancé auprès du grand public dans les semaines à venir, peut-être même d'ici la fin du mois de juin. Pour le moment, 1 000 membres sont effectivement inscrits tandis que le site a enregistré 7 000 demandes de préinscription. Le profil Twitter compte à ce jour plus de 1 500 abonnés.

À l'origine du projet, un lyonnais, Quentin Lechemia, pas pervers pour un sou et qui croit dur comme fer en son nouveau site Internet. « En tant qu'utilisateur régulier d'Instagram, je me suis rendu compte au fur et à mesure que de nombreux profils à visée "sexy" étaient suivis par des milliers de followers ». Banco.

Il faut dire qu'Instagram, racheté l'an dernier par Facebook, est soumis au contrôle très poussé du réseau social. En bon puritain, Facebook pratique allègrement la censure des contenus osés. Ce qui est, rappelons-le, beaucoup moins vrai lorsqu'il s'agit de la mise en ligne de vidéos de décapitation...

Des options payantes à venir ?

À 23 ans, le jeune entrepreneur n'en est pas à sa première. Ses précédents projets portaient en revanche sur la musique, comme la start-up My Band Market, qui promet de faciliter la programmation d'artistes en mettant en relation musiciens et programmeurs. Un virage à 180 degrés qu'il assume pleinement. « Je ne suis pas pudique et j'éprouve un réel intérêt pour les projets entrepreneuriaux et la technologie. Il y a un vrai côté fun derrière. Si on veut envoyer des sextos à sa copine, on ne sera plus obligé de joindre des photos "dégueux" prises avec le flash de son iPhone », explique-t-il.

Forcément, le fondateur du site espère bien profiter de retombées commerciales et monétiser son service. Pour ce faire, il pense à un financement basé avant tout sur la publicité. Même s'il évoque déjà d'autres pistes, comme la possibilité d'acheter de nouveaux filtres pour égayer encore un peu plus ses clichés.

Pour le moment, les utilisateurs devront se contenter d'un site Internet, optimisé pour le mobile. Il s'agit là de la principale différence avec le service « original », qui n'est lui disponible que sous forme d'application. Sinon, la proximité est indiscutable, jusqu'à la reprise du logo. De quoi craindre d'éventuelles poursuites de la part de Facebook ? « Je ne pense pas qu'il soit dans l'intérêt de Facebook de s'attaquer à nous. La police utilisée, Billabong, est très basique et n'a pas été protégée à ma connaissance. Le suffixe « stagram  » a été largement repris sur Internet, sans la moindre contestation jusqu'à présent. Et j'ai pris soin de coder tous les filtres par moi-même. Je crois donc qu'une plainte contre nous ne ferait qu'alimenter le buzz autour de Pornostagram et ne serait pas forcément bénéfique pour Facebook », se justifie Quentin Lechemia.

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Des grands noms du porno démarchés

Un buzz que le créateur du site espère bien alimenter pour le lancement public. Pour réussir son coup, il a démarché quelques grands noms du porno, des références du milieu, qui serviront d'ambassadeurs pour le site. Jessica Jaymes, Jade Vixen, Gigi Loren ou encore Brandi Mae font ainsi partie des membres vedettes. Des noms qui parleront sans doute aux plus connaisseurs d'entre nous.

« C'est très important pour nous d'avoir quelques grands noms sur le site, qui pourront générer de l'attention autour d'eux. Sur l'ensemble de nos membres, je pense que l'on peut raisonnablement penser que seuls 10% d'entre eux se montreront réellement actifs et publieront régulièrement du contenu. Les autres adopteront sûrement un comportement plus passif et se contenteront de suivre les comptes qui leur plaisent ». Et pour faciliter les recherches de photos « pertinentes », le système de tags a également été déployé.

Reste la question de la protection des données et le risque de voir Pornostagram devenir le théâtre des vengeances de couples brisés. Pas de panique pourrait répondre Quentin Lechemia, qui a mis en place un système de « report » qui permettra de dénoncer la mise en ligne sur le service d'une photo qui n'aurait rien à y faire. En plus de la suppression de la photo, le compte du contrevenant sera systématiquement effacé. Suffisant pour assurer la sécurité du dispositif ?

« Le web entraîne certaines dérives, et nous faisons tout notre possible pour que les risques soient réduits au maximum. Maintenant, on ne peut agir qu'a posteriori et il serait impensable d'annoncer une garantie totale de la protection des internautes. Un moment donné on ne peut plus faire grand-chose », tempère-t-il.

Pour profiter du service, les amateurs de photos de charme, érotiques et pornographiques devront encore patienter quelques jours, voire quelques semaines. En attendant, les utilisateurs ont toujours la possibilité de se préinscrire sur le site Internet. Et de supporter encore un peu le « flash dégueux » de leur iPhone.
Ludwig Gallet
Par Ludwig Gallet

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