Pourquoi Orange Fab ? D'abord, le FAI est entré depuis quelques mois dans une stratégie dite d'open innovation. « Cela consiste pour nous à s'ouvrir sur le plan technique en tissant des relations avec des partenaires technologies, universités et start-up », explique Stéphane Richard. « Avant, les télécoms innovaient de façon fermée. Désormais nous voulons attirer le maximum de talents. »
Orange promet si besoin d'établir un pont entre les start-up incubées et son fonds d'investissement commun avec Publicis, Iris Capital, doté de 300 millions d'euros. La société met aussi à contribution une cinquantaine d'experts évoluant dans des différentes unités, comme Orange Business Services, afin d'accompagner les start-up sur le plan technique. Enfin, l'opérateur leur ouvre sa base de 240 millions de clients dans le monde.
Quelles sont les start-up d'Orange ?
Afrimarket : C'est un système de « cash to goods » permettant le transfert d'argent vers des pays d'Afrique sous forme de crédit. « Ce sont 60 milliards de dollars qui sont expédiés vers ce continent chaque année avec 12,5% prélevés au passage et sans la garantie que les fonds seront utilisés à bon escient », explique Rania Belkhaia, la fondatrice, que nous rencontrions au salon LeWeb 2013. Face à cela, Afrimarket permet aux donateurs de transférer des crédits, utilisables par les destinataires dans des boutiques partenaires.
MyBee Events : En fondant leur société alors qu'ils étaient étudiants, Bertrand Sylvestre et Jean-Rémi Kouchakji ont voulu adapter le bracelet utilisé par Disney dans ses parcs pour payer via NFC. Utilisé dans les festivals notamment, il est crédité par les festivaliers à un point caisse et leur permet de régler leurs consommations de façon plus fluide que s'ils avaient à chercher leurs petites coupures. « Très utile pour les bars flottants », plaisantent les fondateurs, leur système a généré 240 000 euros de recettes en 2013.
NaturalPad : Docteur en informatique, Antoine Seilles met à profit les interfaces naturelles afin de proposer des jeux utiles dans la rééducation fonctionnelle et posturale. Se voulant intergénérationnels, ces serious games ont un gameplay asymétrique, les rendant adaptés à une partie de jeu mêlant une personne âgée et un enfant. La société cible les kinésithérapeutes afin de recruter de nouveaux clients. Ces jeux veulent aussi créer un lien avec le personnel soignant qui va récolter des statistiques sur la pratique du patient.
Pixience : Evoluant dans le secteur de l'e-santé, cette société propose de la télémédecine appliquée à la dermatologie. Le constat fait par Sébastien Mangeruca et Jean-Michel Lagarde est que le nombre de dermatologues sera divisé par deux dans les quinze ans à venir, alors que cela réclame déjà un mois pour obtenir un rendez-vous. Parce qu'il faut une photo de grande qualité pour ne pas biaiser le diagnostic, la société propose un dermoscope numérique, dont l'utilisation est confiée à un médecin généraliste.
TimeTonic : Après avoir créé la société Webraska, spécialiste de la navigation GPS sur mobile avec 19 millions d'euros de chiffre d'affaires, Jean-Michel Durocher s'est lancé dans un projet de communication unifiée simplifiée, TimeTonic. « Je ne veux pas communiquer via les réseaux sociaux publics, et l'e-mail et le SMS ne sont pas simples à organiser », explique-t-il. Son service se veut plus souple. En enregistrant une note de frais, cela l'envoie directement au comptable. Des discussions privées peuvent passer en public à la volée.
VivaPics : Avec l'émergence des smartphones et de leurs appareils photo toujours plus satisfaisants, le nombre de photos a explosé. Pour mieux les valoriser, des services d'impression ont émergé, mais ils sont payants. Justement, VivaPics le fait gratuitement. Pour cela pas de secret. Camille Moreau, la fondatrice, explique qu'une publicité est envoyée avec le tirage, et le logo de la société est apposé sur la photo. Associé à un lieu, comme un bar, la solution permet d'envoyer un coupon de réduction pour fidéliser le client.
Yummypets : Le slogan de cette start-up, « social petwork », soit le réseau social pour les animaux de compagnie, se suffit à lui-même. Pensé comme une plateforme de services autour des besoins des maîtres, avec des petites annonces, des conseils et une boutique en ligne, ce site veut répondre au phénomène de la présence en ligne des animaux - un sur dix aurait un profil Facebook au Royaume-Uni selon le fondateur, Matthieu Glayrouse. Utilisé par près de 200 000 personnes, Yummypets sortira bientôt un collier connecté.