Le géant japonais de l'électronique accentue sa restructuration. Alors qu'il évoquait la suppression de 5 000 postes, Sharp double la mise dans le cadre d'un nouveau plan. Ce seront près de 11 000 employés, sur 57 000, qui quitteront la société, dont 3 000 seront des départs volontaires et des départs à la retraite non remplacés. Des réductions de salaires sont aussi prévues par la société. Cette restructuration drastique doit permettre à Sharp d'obtenir un prêt de 3,6 milliards d'euros, selon Kyodo News. Ce plan sera officialisé dans les prochains jours.
Sharp prévoit aussi de restructurer son activité de télévisions LCD, de renforcer sa branche d'écrans dédiés aux smartphones et tablettes, et de céder une partie de son département de cellules photovoltaïques. Pour ne rien faciliter, l'écran « in-cell » de l'iPhone 5, dont Sharp assure une partie de la production (avec LG et Japan Display), serait difficile à fabriquer, provoquant un taux d'échecs important, et nuisant à sa rentabilité.
La société a aussi annoncé début septembre qu'elle hypothéquait son siège social basé à Osaka ainsi que plusieurs usines. La société va vendre des sites d'assemblage au Mexique, en Chine et en Malaisie. La firme prévoit aussi de se séparer de sa filiale américaine d'énergie solaire, Recurrent Energy. Sharp va également céder sa participation dans le conglomérat industriel nippon Toshiba.
Quelques jours plus tôt, l'entreprise annonçait que Foxconn entrait dans son capital, à hauteur de 9,9%. Par cette opération, le taïwanais devrait injecter 620 millions d'euros dans le groupe japonais, via notamment un rachat d'actions. Un partenariat tendu entre les deux sociétés, le taïwanais exigeant des concessions techniques de la part de Sharp si ce dernier veut de l'argent.
Pour le premier trimestre fiscal en cours, Sharp a annoncé une perte nette de 1,4 milliard d'euros avec un chiffre d'affaires en chute libre de 28,4%. La société s'attend, pour l'exercice 2012-2013, à une perte nette de 2,5 milliards d'euros. Au total, le groupe d'Osaka est endetté à 12,7 milliards d'euros.