Lyft dénonce le salaire minimum mis en place par la ville de New-York

Nathan Le Gohlisse
Par Nathan Le Gohlisse, Spécialiste Hardware.
Publié le 22 mars 2019 à 11h44
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Lyft et la municipalité de New-York se feront prochainement face devant les tribunaux. Principal concurrent d'Uber sur le marché des VTC aux Etats-Unis, Lyft dénonce la mesure de salaire minimum horaire appliquée depuis peu à New York.

Au travers d'une loi entrée en vigueur ce 1er février, le conseil municipal de New York impose en effet que les chauffeurs de VTC soient rémunérés à hauteur de 17,22 dollars de l'heure. Une mesure jugée déloyale par Lyft, qui a annoncé mercredi porter l'affaire devant la justice.

Lyft craint pour sa rentabilité face à un Uber surpuissant

Si l'application assure ne pas viser la loi en elle-même, elle dénonce les modalités précises de sa mise en oeuvre, qui porteraient préjudice à sa rentabilité et défavoriseraient son service face à celui de son principal concurrent, Uber. Notons que la mesure de salaire minimum voulue par la ville de New York est destinée à s'appliquer à l'ensemble des acteurs du secteur VTC. Lyft et Uber sont donc concernés, au même titre que Juno ou encore Via.

La racine du problème pour Lyft toucherait en réalité à sa position sur le marché. Tandis qu'Uber, en bon leader du secteur, n'a aucun mal à trouver des clients pour ses chauffeurs, Lyft pour sa part souffre d'une clientèle moins dense... et donc d'un rendement horaire fluctuant. Une situation que la municipalité de New York tendrait à ignorer, faisant ainsi le jeu d'Uber qui fonctionne pour sa part en flux tendu. Après quelques molles protestations, le numéro 1 du VTC semble d'ailleurs enclin à se plier à cette nouvelle mesure qui pourrait bien le débarrasser de son concurrent direct.

C'est en tout cas ce que pointe un porte-parole de Lyft dans un communiqué relayé par Wired. « Ce n'est un secret pour personne, Uber par le passé tenté de nous mettre en faillite. Ils ont échoué à plusieurs reprises, mais la TLC (Taxi and Limousine Commission, qui a avalisé ce projet de loi proposé par la ville de New-York, ndlr) ne devrait pas les aider dans leurs efforts pour y parvenir ».

Le maire de New-York indigné

Comme le rapportent Les Echos, le conseil municipal de New-York semble pour sa part assez peu sensible aux arguments déployés par Lyft, préférant mettre en avant l'enjeu sociétal de la mesure instaurée cette semaine.

Et pour cause : près de 77 000 chauffeurs de VTC new-yorkais touchent seulement 11,90 dollars de l'heure en moyenne, alors que le SMIC atteint sur place les 15 dollars. Dans ces conditions, la municipalité de New-York insiste. « Ces nouvelles règles protégeront les milliers de chauffeurs qui travaillent pour les quatre applications de VTC les plus actives », a déclaré un représentant département juridique de la ville de New York suite à l'annonce de Lyft. « Elles leur assurent un revenu minimum juste et légal, et nous les défendront avec vigueur devant les tribunaux ».

Sur Twitter, le maire de New-York, Bill de Blasio, a de son côté qualifié le procès intenté par Lyft d'« inadmissible ». « La grande majorité des conducteurs de ces sociétés gagnent moins que le salaire minimum. Nous ne pouvons pas tolérer cela à New York et nous nous battrons avec acharnement pour que les travailleurs reçoivent le salaire qu'ils méritent », a-t-il ajouté.


Nathan Le Gohlisse
Par Nathan Le Gohlisse
Spécialiste Hardware

Passionné de nouvelles technos, d'Histoire et de vieux Rock depuis tout jeune, je suis un PCiste ayant sombré corps et biens dans les délices de macOS. J'aime causer Tech et informatique sur le web, ici et ailleurs. N’hésitez pas à me retrouver sur Twitter !

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Nmut

Et justement si il faut en parler. On ne sait pas si c’est net ou brut (OK, là bas la différence est moindre). Et va travailler aux States, c’est relativement facile si c’est pour 6 mois. Et alors tu feras le calcul: assurance maladie + transports + frais de scolarité si tu as des gosses + impôts directs + les amendes (ils t’en balancent pour un rien et les flics sont partout) et aucune aide (logement par exemple, un gros problème dans les grandes villes). Et tu ne cotiseras pas pour ta retraite.
Au final le calcul n’est pas simple mais on s’aperçoit vite que ce n’est pas terrible et que la France est un pays ou il fait bon vivre même si ici on te regarde de travers et que l’état te présurise à fond dès que tu gagnes un peu de fric.

Nyzen

Plus tu augmentes le taux horaire, plus tu risques d’augmenter le taux de chômage en France et de répercuter la hausse des salaires sur les clients.

Quand à nos avantages santé que tu sous estimes clairement, va voir le prix des bonnes assurances aux US, et si t’en as pas va juste voir combien coûte le prix d’un accouchement d’un bébé normal, ou d’un bébé prématuré là bas, ou d’un simple scanner, ça risque de te faire réfléchir.

Momozemion

Bla bla bla… tu es encore là, personne ne te retient puisque l’herbe est plus verte ailleurs.
Je ne reviendrais pas en France, mais ce n’est vraiment pas pour des questions de fiscalité.

Momozemion

A ceci près qu’en France, le seul moteur de l’économie est la consommation intérieure, faut vraiment pas compter sur les exportations.
Pour faire de la consommation intérieure, il faut que les habitants aient des ressources.
Ce qui rend totalement abscons tous les discours sur “l’assistanat” en France: je doute que beaucoup d’allocataires du RSA planquent leur pognon au Panama, c’est 100% reversé à l’économie locale.

Nyzen

Pour qu’ils aient des ressources, il faut d’abord qu’ils aient un emploi.
Les politiques socialistes, la relance par la consommation, ça fait 40 ans qu’on nous la ressort en France, on connait le résultat, on sait très bien que ça se fait au prix d’un chômage de masse.
Ce model a vécu, il est temps de passer à autre chose.

Quand à l’argument du type au RSA qui reverse 100% de ses revenus à l’économie locale, ça partirait du principe que la France importe rien, aucun produit, aucun service, ce qui est évidement grotesque.

jeyce

Tu les troques volontiers ? Ce qu’il faut pas entendre… Juste une question, tu sais comment c’est la vie aux USA et à New York en général ?
Juste un petit exemple, avec une assurance santé à plus de $500 par mois quand je vais chez le médecin c’est environ $60 de ma poche, et en plus de ça je dois aller voir un médecin dans le réseau de mon assurance. Si je vais aux urgences c’est $250 de ma poche pour la visite. J’ai dû aller chez un spécialiste l’année dernière, dommage mon assurance ne prend pas en charge, environ $200 de ma poche. Oh et dentiste ou ophtalmo ? Pas couvert non plus, je dois cotiser à 2 assurances supplémentaires. Tu me files ta carte vitale et toi tu viens te faire soigner à New York ?

fgsav

Merci pour ces précisions, certaines choses sont bonnes à rappeler :wink:

sshenron

Quelques personnes ont cité ce que j’avais en tête, je rajouterai la partie “temps de travail” et “vacances”.

Il parait qu’en France il y a une loi sur 35 heures et si tu bosses plus ca passe en RTT ou heure supplémentaires (je peux me tromper).

A New York notamment, il n’y a aucune loi sur le temps de travail et sur les vacances. Les jours fériés suffisent.
Pour citer mes collègues, “je trouverais ca bizarre qu’on me paie sans travailler”. C’est une tout autre mentalité.

Quand tu mets tout bout à bout, je serais curieux de savoir si tu troquerais ce taux horaire minimum.

KlingonBrain

Oui, sauf que ça c’est la jolie théorie.
On ne compte pas les entreprises en France ou les gens bossent 60 heures par semaine pour le smic et sans aucun payement des heures supplémentaires.
Pas légal ? Bah si t’est pas content, on te répondra que “il y a du monde qui attends au portillon” et que tu peux te casser si tu veux…

KlingonBrain

La France est un pays ou il fait bon vivre pour certaines personnes seulement, c’est à dire ceux qui ont un peu de moyens.
Pour les autres, il y a comme qui dirait une énorme fracture.
Par exemple, de plus en plus de travailleurs sont obligés de loger dans leur voiture. En pratique, les gens pauvres ne peuvent tout simplement pas se payer des soins pour des raisons diverses.
Je sais qu’on raconte qu’en France tout est gratuit. Ce n’est malheureusement pas le cas dans la réalité.
Et il y a des trucs qui sont plus pervers qu’autre chose. Par exemple, les aide au logement ont juste abouti à ce que les proprio augmentent les loyers d’autant.
Maintenant, je crois que l’erreur, c’est de faire des comparaisons entre les pays pour savoir dans lequel les pauvres vivent le plus mal. Tous les pays sont plus ou moins victime des mêmes logiques mondialistes de dumping social.
Et quand on voit que la productivité humaine a fait un bon énorme grâce au progrès technologique et que les riches sont toujours plus riches, ce n’est tout simplement pas normal.

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