Sophie Viger (école 42) : "Nous avons besoin de plus de role models féminins dans la tech"

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 26 mai 2019 à 18h30
Sophie Viger - École 42
Sophie Viger, directrice de l'école 42, à Monaco le 20 mai 2019 (Crédits : Alexandre Boero pour Clubic.com)

Arrivée seulement en novembre dernier à la tête de l'établissement, Sophie Viger participe grandement à renforcer l'accessibilité de l'école, notamment pour les femmes, encore trop peu représentées dans le monde de la tech.

On peut dire que Sophie Viger bouscule les codes. La Directrice de 42, école fondée en 2013 par Xavier Niel et Nicolas Sadirac qui délivre la première formation en informatique entièrement gratuite, ouverte à toutes et à tous sans condition de diplôme et accessible dès 18 ans, se félicite de la fin de la limite d'âge imposée autrefois et de l'inclusion croissante des profils féminins sur les bancs de l'école. Clubic est allé à la rencontre de Sophie Viger lors du salon Ready For IT à Monaco, dont la première édition avait lieu du 20 au 22 mai.


Interview de Sophie Viger, directrice de l'école 42

Clubic - 42 a mis fin à la limite d'âge à l'entrée, qui était de 30 ans auparavant. C'est un projet qui vous tenait à cœur...

Sophie Viger - Oui. Avant cela, c'était limité de 18 à 30 ans. Il est difficile de s'engager pendant 3 ans, durée moyenne de l'enseignement, lorsque l'on dépasse les 30 ans. Finalement, ce n'est pas impossible, et puis surtout, nous disposons d'un système pédagogique qui fait qu'outre la Piscine, qui est d'une durée de 4 semaines intensives, la formation est adaptée. Certains vont être brillants, doués, et avaler ce parcours de trois ans en un an et demi. D'autres, du fait de leur situation familiale, un enfant en bas âge dont il faudrait s'occuper, un travail à mi-temps pour pouvoir s'en sortir pendant ce temps-là, des parents qu'il faut accompagner ou une passion à côté, se voient proposer un enseignement possible et suffisant pour atteindre un niveau d'excellence.

Ensuite, il y avait une question de principe. Nous sommes ouverts à toutes et à tous, donc il n'y a pas de raison à poser une limite à 30 ans. Nous sommes dans un monde qui évolue et qui n'est plus classique. Aujourd'hui, on ne va pas suivre des études et travailler dans un même domaine toute sa vie durant. Il faut rester ouvert aux reconversions, surtout lorsque nous sommes dans un pays où le manque de talents est réel. Ces talents, il faut aller les chercher le plus loin possible.

Puis il y avait une question liée à la mixité, et nous ne nous sommes pas trompés. On se doutait bien qu'il y avait un réservoir de femmes sur la tranche 30-40 ans. Pour les hommes, le code est une option, c'est possible dès le plus jeune âge. Quand vous êtes une petite fille, surtout sur les 30 dernières années, c'est une autre paire de manches. La plupart du temps, les filles ne s'orientent pas vers ces métiers-là. Aujourd'hui, elles vont être plus sensibilisées au code. Plus tard, elles vont s'apercevoir que c'est une opportunité et qu'elles souhaiteraient s'orienter vers ces métiers.

« En 5 mois, nous sommes passés de 15 à 26% de femmes à l'école »


Sur les premières semaines depuis la fin de la limite d'âge, nous avons 60% de femmes qui candidatent sur la tranche 30-35 ans, et 70% sur la tranche 35-40.

Nous changeons cette image de 42, qui possède une image très geek, très masculine, à l'image de la tech d'aujourd'hui. Il est important que l'école s'ouvre à tous.

Vous qui êtes une femme, la première directrice de l'école 42, avez-vous senti un regard différent au sein de l'établissement ? Comment vous perçoivent les autres ?

On me perçoit bien, je crois (rires). J'ai été très bien accueillie, tout s'est très bien passé, à la fois auprès de mes équipes et auprès des étudiants. Mais ça a certainement donné une impulsion qui a pu permettre d'attirer des femmes dans les locaux, déjà... Je veux leur faire comprendre qu'elles sont légitimes, qu'elles ont leur place ici.

En 5 ans, 42 était passée de 7 à 15% de femmes. En 5 mois, nous sommes passés de 15 à 26%.

École 42 est donc au-dessus de la moyenne française, qui est à 16% de femmes dans la tech. De manière générale, comment peut-on inverser cette tendance défavorable pour les femmes ?

C'est très compliqué, parce que plusieurs choses se jouent simultanément. Le fait que les femmes ne s'orientent pas vers ces métiers-là par exemple. Il y a aussi un engouement énorme. Les métiers de la tech et de l'informatique recrutent énormément, paient bien et proposent des activités pérennes avec de belles carrières. Comme les hommes y entrent facilement, nous avons une accélération et de plus en plus d'hommes entrent dans ces métiers-là. Pour rattraper le retard, c'est difficile.

C'est pour cela qu'il faut des actions multiples qui soient menées par de nombreux d'acteurs. J'ai notamment quelques propositions à faire à notre ministre pour insérer le code à l'école de manière plus large et plus massive, sans que cela ne lui coûte un euro.

« Nous construirons un monde meilleur avec plus de pluralisme »


Pour vous, d'où vient le fait que les femmes ne soient pas présentes, ou du moins trop peu présentes dans le code ?

Il y a déjà moins de femmes dans les sciences, alors qu'elles sont nombreuses en terminale S. De nombreuses femmes ont eu un rôle important dans l'histoire, mais ce n'est pas assez mis en avant. Quand on est une petite fille où l'on grandit dans un monde où tous les experts, les scientifiques ne sont que des hommes, c'est un peu difficile de se projeter.

À côté de cela, on vous demande de faire des choix d'orientation de carrière à l'adolescence qui, à un moment où on est encore plus sensible aux stéréotypes, nous poussent à faire des choix qui vont se conformer aux représentations sociales qui nous entourent. Il faudrait davantage de « role models ». Et puis vous le savez certainement, dans l'informatique, les années 80 ont véritablement été la bascule. Des courbes sont marquantes, puisque ce fut l'avènement de l'ordinateur individuel, il y avait des femmes en informatique, mais l'ordinateur individuel était vu comme un gadget donné par les familles plutôt aisées à leurs garçons. J'en suis le pur produit, puisque mes parents ont offert un ZX81 à mes frères lorsque j'avais 8 ans. Il faut donc des actions, principalement à l'école.

La question est importante pour nous tous, pour les femmes et pour les hommes, car nous construirons un monde meilleur avec plus de pluralisme et de diversité.

« Nous sommes en train de travailler sur la création d'un réseau »


On recense 3 800 étudiants à école 42, et quelque 800 à Fremont aux États-Unis, dans la Silicon Valley. Est-ce que vous ambitionnez de vous développer ailleurs ?

(Rires) Vous êtes un peu en avance... En fait, des écoles ont été créées sur le même modèle que 42, comme le 21 à Moscou, le 19 en Belgique, le 101 à Lyon, le 1337 au Maroc avec un deuxième site qui va être créé, il y a aussi UNIT Factory en Ukraine etc. Donc nous sommes en train de travailler à harmoniser l'ensemble de ces écoles, et de travailler sur la création d'un réseau.

L'idée est donc de réunir toutes les écoles du genre ?

Avoir des campus partenaires, effectivement. Et nous sommes par ailleurs très sollicités. Nous avons conscience que la plupart des pays ont un manque de talents, pays qui ont besoin de « main d'oeuvre », même si le terme n'est pas très joli, et de pouvoir former avec de fortes compétences toute une population qui, en plus, est une population qui n'aurait pas nécessairement sa place dans le système traditionnel. Nous sommes sollicités par de nombreux pays pour pouvoir créer des campus 42.

Il y a une autre originalité issue de 42, c'est la gamification de la progression des étudiants au sein de l'école, avec de l'expérience reçue au lieu des notes...

C'est l'un des leviers, effectivement. C'est ludique et en même temps, ça ne parle pas forcément qu'aux joueurs. Le principe de la gamification parle à tout le monde. Le « peer-correcting » est aussi très intéressant, le fait de pouvoir corriger les autres et d'être corrigé. L'une des situations les plus extraordinaires étant de devoir corriger quelqu'un qui a beaucoup mieux compris l'exercice que vous. D'un point de vue pédagogique, ça permet de progresser énormément.

« Nous nous sommes mis en conformité avec la CNIL sur la question de la vidéosurveillance »


Pouvez-nous nous parler du fameux passage de la « Piscine » de 42 ?

Souvent, cela peut paraître barbare, mais ça ne l'est pas. En revanche, il y a quelque chose de vrai, c'est que c'est intense. Si vous saviez le nombre de mails que l'on reçoit à la fin d'une piscine de candidats qui espèrent de tout cœur pouvoir rejoindre 42 et qui nous disent avoir vécu une expérience de vie exceptionnelle en apprenant plus en un mois de piscine qu'en deux années de BTS dév.

Nous ne gardons qu'un tiers des candidats, ce qui crée une compétition assez forte, pour laquelle on pourrait s'imaginer un peu une guerre entre les participants. Mais en fait, il y a une solidarité, une coopération qui se créent immédiatement, dès le début. C'est une période intense où il se passe quelque chose entre les personnes qui participent. Je pense que ça apprend vraiment quelque chose sur soi-même, car les candidats sont placés - contrairement à l'école - dans une situation où tout va dépendre d'eux, et ça les grandit.

En octobre dernier, l'association a été épinglée par la CNIL, qui l'accusait de vidéosurveillance excessive, avec des caméras qui filmaient en permanence. Où en est-on aujourd'hui ?

Tout est rentré dans l'ordre. Il me paraît essentiel de dire que ceux qui ont été le plus choqués, ce sont les étudiants de 42, car ces caméras étaient accessibles à tous, tout le temps. Cela permettait d'assurer une sorte de sécurité gérée par tout le monde, et ça fonctionnait très bien. Je comprends qu'il y ait des lois, et que l'on s'y conforme. Mal utilisé, un système pareil peut faire peur, donc nous nous sommes absolument mis en conformité avec la CNIL et avons rendu notre dossier dans les temps.

Nous sommes aussi en train de travailler à transmettre les notions du RGPD à l'intérieur des projets réalisés par nos étudiants, car c'est très important pour nous de les responsabiliser à la manipulation des données personnelles. Il est important de savoir quel est l'impact de leurs activités.

« L'ambition de devenir la plus grande école de codeuses et codeurs gratuite au monde »


Le mois dernier, Médiapart dévoilait ce qui aurait prétendument poussé Nicolas Sadirac, ancien directeur historique de 42, vers la sortie, avec des questions notamment de détournements, de harcèlement, et d'exhibitionnisme. L'affaire a-t-elle eu des conséquences néfastes sur l'école et sur sa réputation ?

Absolument aucune. Je tiens à dire que Nicolas Sadirac a fait 42, et qu'il en a fait un outil qui a accompagné des milliers de personnes vers l'emploi.

Une ultime question avant de terminer cet entretien : avez-vous des objectifs personnels à accomplir pour 42 à court terme ?

Bien entendu. Mon objectif était d'ouvrir le spectre le plus large possible, d'essayer de convaincre des personnes qui ne pensent pas pouvoir coder, comme des personnes issues de foyers plus modestes qui s'imaginaient que c'était quelque chose d'inaccessible ; ou bien des femmes, d'ouvrir et d'apporter un niveau d'excellence et de labelliser un petit peu la formation, c'est-à-dire de nous assurer vraiment qu'à partir d'un certain niveau, un ensemble de notions et de compétences seront sues chez la personne qui atteint ce niveau, de manière à ce que les entreprises puissent y aller les yeux fermés.

Peut-être pourrait-on augmenter encore le niveau d'excellence en ouvrant l'école de manière plus large. J'aimerais avoir 30% de femmes cet été, mais je pense que d'ici 2 ou 3 ans, nous aurons atteint un résultat honorable, j'aimerais vraiment arriver quasiment à la parité au sein de l'établissement. Puis enfin travailler sur l'harmonisation d'écoles avec l'objectif de devenir la plus grande école de codeuses et codeurs gratuite au monde.
Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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CallMeLeDuc

“Quand on est une petite fille où l’on grandit dans un monde où tous les experts, les scientifiques ne sont que des hommes, c’est un peu difficile de se projeter.”

Des femmes qui ont marqué l’histoire il y’en a des tonnes. Donc si les jeunes femmes en quête d’une formation cherchaient une référence pour se projeter il y’en a.
Et puis ce raisonnement est stupide pour la simple raison que les “Hommes” ne cherchent pas forcément à devenir l’égal de Einstein pour devenir scientifiques…
Ils le font simplement parce que c’est leur passion et qu’ils veulent en faire leur travail.

“À côté de cela, on vous demande de faire des choix d’orientation de carrière à l’adolescence qui, à un moment où on est encore plus sensible aux stéréotypes, nous poussent à faire des choix qui vont se conformer aux représentations sociales qui nous entourent”

Et on se victimise… Donc la seule explication c’est de dire que si il y a peu de femmes en développement et codage c’est à cause des stéréotypes et donc du “méchant” mâle dominant.

Depuis 35 ans que je fais de l’informatique les femmes a qui ont parlait d’informatique nous regardaient comme des tarés et se foutaient même de nous.
Donc en matière de Stéréotype le “Geek boutonneux pubère” s’en prenait plein la tronche, mais on s’en foutait ça ne nous empêchait pas de bidouiller nos machines et de passer des heures dans notre passion.

C’est pas parce que les Hommes et les Femmes ont des désirs, des gouts et des passions différents qu’il faut forcément vouloir les nier ou les gommer…
C’est quoi le problème de dire qu’une fille est plus attiré par la danse (oui c’est cliché mais là aussi c’est factuel) qu’un homme. Homme qui a d’ailleurs lui aussi tout à fait le droit d’en faire aussi…

Ca me soule de vouloir toujours parler de “parité” et de discrimination quelle soit positive ou non.
Femme, homme, gros, blanc, noir ou vert Chacun fait le taf qu’il veut et basta! pas besoin d’en faire étalage comme si c’était une revanche ou une question de justice.

wannted

“Depuis 35 ans que je fais de l’informatique les femmes a qui ont parlait d’informatique nous regardaient comme des tarés et se foutaient même de nous.
Donc en matière de Stéréotype le “Geek boutonneux pubère” s’en prenait plein la tronche, mais on s’en foutait ça ne nous empêchait pas de bidouiller nos machines et de passer des heures dans notre passion.”

Enfin ! ces moqueries je les reconnais et ça bizarrement personne n’en parle…

Ils veulent plus de femmes en informatique ? il faudrait deja que la “société”
arrête de se foutre de la gueule des geeks. Et quand ce jour arrivera, adolescents geek et adolescentes passeront plus de temps ensemble…

Oui j’ai mois même essayé de transmettre sans succès ma passion de chose, sans succès car “sans intérêt”… à cet age les filles ont d’autres centre d’intérêt et sont surtout intéréssé par d’autres mecs…

Puis j’ai pas eu besoin d’un “role model” pour que cela déclenche ma passion pour l’informatique… Je ne connaissais pas Jobs, ni Gates etc… lorsque c’est arrivé…

Concernant Bill Gates il vient d’une famille d’avocat à la base, qui l’ont regardé comme un extra terrestre quand il a voulu se lancer là-dedans…

“Femme, homme, gros, blanc, noir ou vert Chacun fait le taf qu’il veut et basta! pas besoin d’en faire étalage comme si c’était une revanche ou une question de justice.”

J’approuve totalement.

Un ordinateur et une connexion à internet, il n’y a rien de plus accessible que l’informatique ! Et il y a des tonnes de ressources en ligne.

CallMeLeDuc

Comme quoi ceux qui connaissent le sujet réalisent bien la bêtise de notre époque qui passe son temps a chercher des victimes même là ou il n y en a pas :wink:

il y’a 30 ans ma première machine pour vraiment “coder” en basic c’était un mo5 :slight_smile:
Et c’était relativement abordable pour n’importe qui.
Alors de nos jours celui qui veut vraiment coder c’est quasi gratos !
Donc plus d’excuses pour quiconque. C’est juste une question de motivation! (et de talents aussi faut le reconnaitre… le code j’ai vite réalisé que je serais jamais un cador ^^)
D’ailleurs il me semble que les femmes sont assez présentes en Infographie et CAO tout ce qui touche a la parti Artistique de l’info.

Furax

Marrant, je connais quelqu’un qui est passé par cette fameuse “Piscine”, et ce qu’il en ressort c’est que c’est barbare et que la compétition entre membres fait que la solidarité c’est pas vraiment le maitre mot…

Jacky67

Cette “piscine” est en effet réputée pour ça… :frowning:

Nmut

@wannted et @CallMeLeDuc
Pour avoir fait pas mal de tri de CV et de recrutement, y compris avec le pression (“il nous manque des femmes, on va se faire taper dessus!”), je peux confirmer que certaines femmes peuvent sans problème avoir la passion du code ou de la technologie en général.
Seulement je suis assez d’accord sur le fait que l’on regarde bizarement une “geekette” ou un mec qui fait de la danse (homo c’est sur!..). La société a bien une influence sur nos envies et nos passions.
Après je ne suivrait pas les féministes qui attribuent tous les mots à cette société! :stuck_out_tongue:

leulapin

En fait ce que vous décrivez comme le parcours de jeunes hommes introvertis est ensuite ce qui pose pb dans le métier et ce pourquoi les directions poussent à la mixité :

  • Il y a un indentitaire trop fort de mâles blancs hétéros dans la profession qui régulièrement pose de pb de commercialisation voire parfois de conception des programmes qui sont faits pour des hommes blancs heteros. C’est pas un mal d’être homme blanc hétéro, je le suis moi même, par contre se voir comme une norme crée des pb relationnels et pratiques qui deviennent des pb économiques ensuite.

  • Il y a une culture du chacun fait tout seul dans son coin, n’exprime pas ses émotions etc. qui est très bien pour progresser tout seul dans son coin, et selon moi la clé du succès en informatique comme vous l’expliquez très bien. Maintenant une fois en entreprise il faut bosser en équipe, documenter, accepter l’altérité, des solutions moins bonnes/rapides mais que tout le monde sait maintenir etc. il faut pouvoir gérer les caractères difficiles, la relations aux autres professions qui gravitent autour de l’informaticien et là c’est pareil, quand on n’a que des “geeks” comme profils on est obligé de gérer une équipe de handicapés relationnels au final. Ca nuit au fonctionnement.

En conclusion la mixité n’est pas poussée selon moi par un complot féministe basé sur la victimisation ou je ne sais quoi mais par un réel besoin de mixité pour avoir des travailleurs efficaces.
C’est pour cela que l’écrasante majorité des manageurs de haut niveau poussent au chausse pied les femmes, les non blancs etc. vers la tech.

Pour le reste c’est saoulant d’entendre parler de discrimination quand on n’est pas soi même quelqu’un d’agressif je suis d’accord maintenant en toute honnêteté des comportements sexistes, agressifs vis à vis des femmes qui ne se cantonnent pas au fonctionnel et au commercial on en a tous vus aussi.
Je ne suis pas capable de dire l’importance des agressions dans la part des femmes qui cessent de faire de la tech (ou qui ne s’y mettent jamais) mais la réalité sur les discriminations est bien plus nuancée que juste “tout le monde suit ses goûts naturels”. Des femmes qui quittent la tech parce que nos collègues sont des conn@rds avec elles il y en a quand même un bon paquet aussi… sur ce point là je ne suis pas d’accord avec vous.

CallMeLeDuc

Je ne nie pas qu’il y a de gros konnards misogynes ou homophobes. Mais ça c’est général.
En dehors d’avis personnels il n y a aucune étude sérieuse qui tenterait à prouver que c’est plus prégnant dans le milieu de l’informatique qu’ailleurs.

Ce qui m’étonne c’est de faire un sujet de tout ça…
Il n y a pas de complot généralisé des Hetéro Blanc qui voudraient stigmatiser les femmes ou les racisés…
Après il y’aura toujours des poissons volants mais c’est PAS la majorité, ceux la il faut simplement les envoyer en justice, pas besoin d’en faire un sujet polémique de société.

Si on doit être un extrémiste de la Parité, est ce qu’il y a des polémiques sur le fait que le Secrétariat ou les Caissières en France c’est quasiment exclusivement féminin?
Comme pour le BTP il y a peu être 1% de femmes, donc on fait quoi ? on les force a devenir maçonn(es) ou électricien(nes)?
Bah non ce serait très con.

Cette théorie du genre voudrait nous faire croire que les Hommes et les Femmes sont IDENTIQUES ! ben c’est une grosses connerie.
On peut accepter nos Différences et en faire une force et aussi se considérer Égaux en droit.
Je ne supporte pas cette idéologie qui voudrait gommer nos différences jusqu’a renier l’essence même de notre ce que nous sommes.

Oui je suis Hetéro et Blanc et je ne ressent aucune culpabilité pour cela!
Marre de la Discrimination qu’elle soit positive ou négative.
Il n y a aucun besoin réel de “Mixité”
Si un studio de dev a besoin d’un codeur de génie ce qui compte c’est le talent, le genre ou la race ne devrait pas être un critère, sinon c’est humiliant pour la femme ou le racisé qui a été choisi puisque il ou elle ne saura jamais si c’est grâce à ses compétence ou simplement à sa condition.
Et c’est injuste pour celui qui ne rentre par sans cette case mais qui aurait pourtant plus de compétences pour prétendre au poste.

Le Respect ne se donne/reçoit pas en fonction du SEXE de la RACE ou de classe sociale!
Mais de nos Actes et de notre Responsabilité.

leulapin

C’est n’importe quoi cette réponse, je n’ai jamais parlé de complot ou quoi ou de forcer des gens à faire un métier ou de culpabilité à ressentir ?!? (j’ai même dit exactement l’inverse…) Juste de ne pas en dégouter celles qui en ont envie et du fait qu’il y a un réel intérêt à la mixité au final dans le boulot.

Et sinon à la différence du BTP où il y a une notion de force physique dans certains métiers, en informatique ce n’est pas le cas. Et je pense qu’il y a plus de femmes peintres et électriciennes en proportion en 2019 que de dev femmes puisqu’elles sont 8%


Là encore c’est quoi cet argument?

Sans être extrémiste de quoi que ce soit, si je compare à quand j’ai commencé en info au milieu des années 90 il y a eu une division par deux des femmes qui sortent diplomées. Et a priori au début des 80’s elles étaient 30% (certes plutôt sur du gros système et sur des métiers qu’aujourd’hui on place plutôt en MOA mais c’est une division par 6 en trente ans).

Sur les 10% de femmes de l’époque avec qui j’étais scolarisé quasi aucune n’est dev ou exploit aujourd’hui. La plupart de celles à qui j’en ai causé avaient le gout de ça et sont parties dégoutées par des ambiances malsaines ou des carrières bloquées si elles ne passaient pas en fonctionnel ou commercial. Blocage qui ne s’applique pas aux hommes qui deviennent experts tech, lead dev, archi etc. sans pb à compétences/expériences égale.

Du coup il y a bien un facteur qui les dégoute de ce boulot et qui n’a rien à voir avec une incompatibilité entre les chromosomes X et le code… A un moment je ne pas considère pas que femmes et hommes sont 100% la même chose mais il ne faut pas non plus justifier n’importe quoi sur une “nature féminine” ou je ne sais quelle autre foutaise pour culs bénis avec aucune empathie.
Il suffit d’écouter nos collègues femmes pour se rendre compte que la directrice de 42 parle -de manière très (trop?) politiquement neutre- d’un réel souci dans la profession. Souci qui au final nous porte tous préjudice.
Vous n’êtes pas forcé de me croire sur parole mais les boites qui cartonnent à l’internationnal en info sont quasi toutes californiennes et quasi toutes avec des démarches actives sur la mixité. Il est indéniable que ça donne des résultats. CQFD.

CallMeLeDuc

En fait tu t’excite tout seul là…
Tu ne m’a même pas lu a moitié, tu tire des conclusions à l’emporte pièce et me prête des idées qui ne sont pas du tout les miennes pour partir en vrille tout seul et dans tous les sens et dire que je dis n’importe quoi. Ben voyons j’sais pas si tu pige rien essaye de prendre le temps de lire.

Bon puisque tu n’assume pas tes propos je vais te les rappeler, je te cite :

1-La plupart de celles à qui j’en ai causé avaient le gout de ça et sont parties dégoutées par des ambiances malsaines ou des carrières bloquées si elles ne passaient pas en fonctionnel ou commercial. Blocage qui ne s’applique pas aux hommes qui deviennent experts tech, lead dev, archi etc. sans pb à compétences/expériences égale.

2-Du coup il y a bien un facteur qui les dégoute de ce boulot et qui n’a rien à voir avec une incompatibilité entre les chromosomes X et le code…

3- Les boites qui cartonnent à l’internationnal en info sont quasi toutes californiennes et quasi toutes avec des démarches actives sur la mixité. Il est indéniable que ça donne des résultats. CQFD "

1-Donc elles abandonnent toutes ces métiers parce qu’elle sont Dégoutés du linchage que leur font subir les Hommes… et donc pour toi c’est la seule explication si il n y a pas de femmes dans ces métiers… (si c’est c’est pas une théorie du complot du vilain male blanc hétéro alors wtf)
Pire tu va même jusqu’a dire que par contre les Homme eux ont les promotions… Donc si j’ose pousser ta théorie c’est au détriment des femmes qui sont ofc plus compétentes. Bah moi je dis peu être, peu être pas.
Raison de plus de NE PAS FAIRE DE DISCRIMINATIONS sinon comment être sur qu’elles réussissent GRACE à leurs talents!!

2-Ou tout simplement si il y’a plus d’homme c’est parceque du fait de la proportion moindre de femmes, la logique des stats fait qu’il y’a plus d’Hommes plus talentueux pour le mm poste. Personne ne dit qu’une femme est conne et qu’elle n’est pas capable de coder.

3-Et donc tu termine par ta solution faire comme en californie avec la promotion de la mixité. En clair la Discrimination positive

L’argument du BTP il est pourtant simple.
L’article nous explique (comme toi) que parcequ’il y’a des pb relationnel dans des boites d’info il faut en gros renverser la vapeur et donc en clair faire de la discrimination positive.

Moi j’explique que par principe si on pousse la logique qui est de vouloir faire une Egalité parfaite Homme Femme alors il faudrait que l’ont fasse pareil partout dans tous les métiers.
Et ca me fait bien marrer parce que dans le BTP c’est très majoritairement des hommes parce que comme tu le dis ce sont ds métiers physiques mais pas que!
Je connais parfaitement le BTP et si il y a peu de femmes c’est surtout parce que la plupart n’ont aucune envie pour ces métiers…
Tout n’est pas qu’une question de “Conventions” ou de Lynchage généralisé…
Il y a aussi des facteurs psychologiques du fait des différences physiologiques entre les Hommes et les Femmes.
Ce n’est ni dégradant ni irrespectueux que de le dire…
Exactement comme il y’a plus de 30 ans ou les filles regardaient les geek comme des tarés parce qu’elle ne comprenaient rien à notre passion et surtout elle n’avaient aucune envie de s’y intéresser.
Si ça change ben tant mieux, moi je n’ai rien contre le fait de bosser avec des femmes…

Et encore une fois je répète que cet article c’est du Buzz pour rien. Parceque si il y’a des abus et pb avec des salariés qui ont du quitter leur job parce que harcelé il faut que ce soit réglé devant la justice… point barre. Homme femme osef. La Justice tranche et basta.

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