L'entreprise est déchirée depuis plusieurs jours par un affrontement entre ses différents actionnaires. L'activité va continuer malgré la procédure judiciaire et les vols prévus seront maintenus, jusqu'à nouvel ordre.
Aigle Azur est aujourd'hui la deuxième compagnie aérienne française. Elle est spécialisée dans les liaisons entre la France et l'Algérie, qui représentent 50% de son activité annuelle. Mais malgré l'apparent succès commercial de l'entreprise, elle vient d'être placée en redressement judiciaire.
Une lutte de pouvoirs entre les actionnaires
Cette décision est la conséquence d'un incroyable imbroglio, qui a vu durant une semaine les actionnaires de la compagnie se livrer une guerre sans merci pour en récupérer la gouvernance.Le Figaro nous apprend que lundi 26 août, Gérard Houa, troisième actionnaire possédant 19% des parts, a revendiqué la présidence de la compagnie sans prévenir ses partenaires, avec la promesse d'apporter 15 millions d'euros pour sauver l'entreprise de la faillite.
Seulement, deux jours plus tard, l'homme était démis de ces fonctions et une plainte était déposée simultanément pour usage de faux. Gérard Houa aurait fabriqué de toutes pièces des documents lui permettant de prendre la présidence d'Aigle Azur.
Un feuilleton qui passe mal chez les salariés du groupe
Si Gérard Houa affirme avoir reçu le soutien de deux de ses associés, David Neeleman, le deuxième actionnaire de la compagnie, conteste cette version et assure dans un e-mail que lui et le groupe chinois HNA, qui représente près de la moitié des parts de l'entreprise, désapprouvaient ces manœuvres.« Le groupe HNA m'a dit qu'il apporterait son soutien sous forme de coopération. David Neeleman m'a écrit qu'il était prêt à me céder ses parts pour un montant symbolique », déclare malgré tout Gérard Houa au Journal du Dimanche.
Cette mise en redressement judiciaire sera l'occasion de résoudre cette lutte de pouvoirs, qui pourrait avoir des conséquences graves pour les voyageurs mais également les 1 150 salariés du groupe. Les syndicats ont décidé de se réunir ce lundi 2 septembre devant le siège de la compagnie.
Pour l'heure l'activité reste maintenue et les vols prévus seront assurés par la compagnie.
Source : Le Figaro