Renault a décidé, ce vendredi lors d'une réunion du conseil d'administration, de se séparer de son directeur général Thierry Bolloré. Un moyen de tenter de sauver l'alliance avec Nissan et Mitsubishi.
Le Figaro annonçait la tendance en début de semaine, c'est désormais confirmé : Thierry Bolloré n'est plus directeur général de Renault.
Renault en difficulté en 2019 ?
Le conseil d'administration du constructeur automobile français s'est réuni tôt ce vendredi 11 octobre 2019 pour prendre cette décision, dont l'effet est immédiat. Aucun membre du board ne s'y est opposé. En attendant de trouver un·e remplaçant·e, c'est Clotilde Delbos, directrice financière du groupe depuis 2016, qui prend les rênes.Officiellement, il est reproché à Thierry Bolloré les mauvaises performances de Renault cette année, avec des bénéfices qui se sont écroulés (-50 %) au premier semestre, comme le rappelle Le Monde. En six mois, 700 millions d'euros de trésorerie se sont aussi envolés. Et l'argument de l'augmentation des investissements n'aurait pas convaincu. Pour le second semestre, les résultats ne devraient être guère plus glorieux, selon un proche du dossier cité par le quotidien.
Une conséquence de l'affaire Carlos Ghosn
Mais ce qui a précipité la chute de l'ancien président général du groupe est bien sûr l'affaire Carlos Ghosn. Présent dans l'entreprise depuis 2012, nommé directeur général adjoint en février 2018 et directeur général en janvier 2019 suite à la restructuration opérée après l'arrestation de Carlos Ghosn, Thierry Bolloré est trop connoté « administration Ghosn » aux yeux des partenaires japonais de Renault.L'objectif, affiché par le conseil d'administration, est de sauver la grande alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, qui a pris du plomb dans l'aile avec les événements de ces derniers mois. Les relations entre la France et le Japon se sont largement détériorées avec cet épisode, et le départ de Thierry Bolloré doit permettre d'aider à tourner la page.
Cette décision provient a priori d'une volonté de l'État français, principal actionnaire de Renault. C'est ensuite le président de l'entreprise, Jean-Dominique Senard, qui a joué le rôle du bourreau.
Source : Le Monde